Joseph Elfassi

Pour moi, il y a quelques personnages que j'adore: - Nathan Zuckerman, qu'on retrouve dans plusieurs romans de Philip Roth, un de mes auteurs préférés. C'est un écrivain dont on peut suivre le parcours, d'une jeunesse romantique et idéaliste à un vieil âge où il est reclus, un écrivain adulé et incontinent. L'oeuvre de Philip Roth est géniale (du moins les sept livres que j'ai lu de lui), mais ce personnage, particulièrement, me passionne, même s'il est souvent un tremplin pour découvrir d'autres personnages, comme Swede Levov (dans American Pastoral, qui a mérité à Roth le prix Pulitzer) ou Coleman Silk (dans The Human Stain). Donc, clairement, Nathan Zuckerman - Vieux Os, le personnage récurrent et semi-autobiographique de Dany Laferrière: certes un tremplin pour faire découvrir Haïti, les femmes québécoises, la faim, et son lien avec sa grand-mère Da, mais la présence de Vieux Os, ce garçon observateur, contribue à ma fascination pour les livres de Dany Laferrière. - Quelqu'un en haut a nommé Tyler Durden. Je ne peux qu'être d'accord. Je suis un grand fan de Chuck Palahniuk (à l'exception de son plus récent Tell-All, une nullité sans nom) et Tyler Durden, wow, quel personnage. - Hassan, dans The Kite Runner, de Khaled Hosseini: il est d'une fidélité touchante, et cette fidélité est encore plus touchante considérant la trahison qu'il vit, mais qui n'affecte nullement son amour amical. - Bigby dans Trainspotting. Si vous trouviez qu'il était fou dans le film, lisez le livre. On y trouve une narration à la première personne de Bigby, et rentrer dans la tête de ce personnage, ça fait peur. - Atticus Finch dans "To Kill a Mockingbird" Un Jésus moderne. - Barney Panofsky dans "Barney's Version": ce dandy anti-québécois, intelligent, charmeur, et conscient de sa propre déterioration physique et mental est un pure délice. - Le robot dépressif dans "Hitchhiker's guide to the galaxy" Un robot qui déprime pendant un million d'années sur une planète, tout seul, et qui reprend la vie quotidienne comme si de rien n'était après, c'est tordant. Il a probablement inspiré le personnage de Bender dans Futurama. Tellement d'accord! Ce qui est fascinant, c'est que la complexité du personnage, qui le mène à faire des gestes horribles, est racontée de manière tellement suave, tellement habile, que c'en est un délice!