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La hausse des frais de scolarité universitaires


Pour des hausses rétroactives  

112 membres ont voté

  1. 1. Voulez-vous que la hausse des frais de session soient rétroactives

    • Oui, que ceux qui ont profité du gel passé payent aussi.
    • Non, je suis droitiste: faisons payer les autres
    • Haussons les impôts à la place
    • Arrêtons le gaspillage: ça va suffire


Déchet(s) recommandé(s)

Tsé, ce dont je parlais un peu plus haut, c'est un peu ça. J'comprends bien que c'est une blague, quand même, mais ça ramène au super stéréotype qui n'aide personne.

Manif de droite pour la hausse

Nous souhaitons une école élitiste, individualiste et inaccessible. Les pauvres, nous n'en voulons pas. Venez marcher avec nous pour montrer à quel point il serait fantastique de vivre dans un Québec de droite. Quand on est Super-Riche™ bien sûr!

En ce premier avril, lançons un beau poisson à tous les dits "socialement responsables" de ce monde. Montrons l'incohérence de leur discours et ce vers quoi il fait tendre le Québec.

Mais ne pensez pas que ce sera une partie de plaisir. Une manifestation, quand on est de droite, c'est une chose sérieuse. On ne manifeste pas souvent, et quand on le fait, il y a des règles :

- Discipline et respect sont les maîtres mots. Écoutez toujours l'équipe d'ordre et taisez-vous promptement lorsque le silence est demandé afin d'entonner tous ensemble les slogans officiels.

- Les habits devront être soignés, pantalons et chemises repassées, avec cravate de préférence. Toutefois, notre souci d'ouverture va jusqu'à accepter des tenues modestes, voire humbles. Cela va de soi qu'il ne faut pas en profiter pour venir débraillé. Nous avons de l'argent, quand même!

- Les cheveux doivent être lavés et peignés dans le bon sens.

- Les enfants devront être polis et silencieux.

- Banderoles et pancartes devront être soignées (si possible faites à l'ordinateur et pas au marqueur). Notez que le MÉSRQ fournira des pancartes officielles pour ceux qui n'auront pas le temps d'en faire.

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Cettre lettre ne justifie en rien l'augmentation des frais de scolarité.

Également je suis pas certain comment le fait de conscrire tous les jeunes hommes pendant 1 an peut faire sauver tant d'argent à l'état, à quelque part, il faut payer pour leur bouffe, équipement, etc pendant toute cette période. Il existe tout de même une armée dite "régulière" en Norvège, contrairement à la Suisse qui n'ont pas d'armée (mais une esti de grosse milice).

Osti que je suis écoeuré d'entendre l'argument de "bébé gâté". J'ai terminé mes études au printemps dernier, je suis depuis un payeur d'impôt, et je n'ai jamais eu autant d'argent de ma vie. Ça me semble logique de vouloir payer mes études maintenant, par le biais des impôts, alors que je travaille et que j'ai du blé, plutôt que lorsque j'étais étudiant et paumé.

Pourquoi s'entêter à faire payer une classe de la société qui n'a pas d'argent ?

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Pour en finir avec la gratuité scolaire en Norvège..

Bjorn Sundby

Océanographe originaire de Norvège, l'auteur vit maintenant au Québec.

Une petite année dans l’armée -GRATIS- est-ce que ça vous dit mes petits bébés gâtés?

http://www.cyberpresse.ca/debats/opinions/201203/22/01-4508382-le-prix-de-la-gratuite-en-norvege.php

Et dit nous donc c'est quoi le caliss de lien?

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Vous êtes ben de mauvaise foi, c'est juste une lettre pour qu'on arrête de se comparer à la Norvège en omettant le détail du service militaire. Relaxez un peu, ce n'est pas pour justifier une augmentation des frais de scolarités.

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Cettre lettre ne justifie en rien l'augmentation des frais de scolarité.

Également je suis pas certain comment le fait de conscrire tous les jeunes hommes pendant 1 an peut faire sauver tant d'argent à l'état, à quelque part, il faut payer pour leur bouffe, équipement, etc pendant toute cette période. Il existe tout de même une armée dite "régulière" en Norvège, contrairement à la Suisse qui n'ont pas d'armée (mais une esti de grosse milice).

Osti que je suis écoeuré d'entendre l'argument de "bébé gâté". J'ai terminé mes études au printemps dernier, je suis depuis un payeur d'impôt, et je n'ai jamais eu autant d'argent de ma vie. Ça me semble logique de vouloir payer mes études maintenant, par le biais des impôts, alors que je travaille et que j'ai du blé, plutôt que lorsque j'étais étudiant et paumé.

Pourquoi s'entêter à faire payer une classe de la société qui n'a pas d'argent ?

Parce que nous sommes déjà surimposé et surtaxé au Québec et que les gros salaires sont rare au Québec. Sans oublier l’endettement des foyers de classe moyenne. Un gars qui fait disons entre 30-40 000$ par année, après la paiement de l'hypothèque, de l'auto, des comptes courants, nourriture, habillement et quelques divertissement il ne reste pas grand chose au bout de la ligne. Et vous demandez encore au travailleur de payer, quand il est déjà étouffé de tout les bords.

Tu vas voir, tu ne fait que commencer à payer de l'import car tu es jeune.. mais attend quelques années. tu ne trouveras plus ça drôle quand tu vas vouloir t'acheter un bien et ne pourra te le payer parce qu'un 5-10 000$, sinon plus, annuelle partira en impôt.

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Pourquoi es-tu sous l'impression que la totalité de notre système social et de nos choix communs doivent être axés sur ton bien-être, déjà? Puisque tu fais partie de l'intelligentsia québécoise et que tu peux te trouver une super job n'importe où dans le monde en un mois, la balle est dans ton camp. Rares sont les étudiants qui ont assez d'argent pour repartir à neuf à l'étranger, ou qui ont le goût d'aller en France obtenir un diplôme de moindre qualité dans une université publique.

Je suis sous l'impression que la totalité de notre système social et nos choix communs doivent être axés sur le bien-être des autres en particulier des groupes suivants: étudiants, syndicats, fonctionnaires, immigrants, artistes et autres assistés sociaux. La machine de l'État est tellement grosse et "fait vivre" tellement de monde à ses crochets qu'on en vient à croire que l'État est là pour faire vivre les gens alors que c'est exactement l'inverse, ce sont les gens qui devraient faire vivre l'État.

Ce que je lis à longueur de journée ici c'est: "paye pis farme ta yeule". Et le sous-entendu c'est: "pis compte-toi chanceux qu'on te laisse vivre". Ça finit par être désagréable à la longue. Faut pas vous surprendre que je réplique.

Pourquoi dis-tu que les universités publiques sont moins bonnes en France qu'au Québec? Serait-ce parce qu'elles sont complètement gratuites?

C'est plate pour toi, mais ton "chez toi" est aussi le chez-soi de millions d'autres personnes qui n'ont peut-être pas tes revenus ou qui n'ont pas bénéficié des mêmes opportunités. Certains étudiants ne sont pas attirés par le génie, la médecine, etc. Il existe des gens avec des intérêts différents des tiens, qui ne fréquentent pas l'université pour avoir une vie de luxe, mais bien pour y acquérir des connaissances.

Les choix de vie des autres ne sont pas mon problème. J'espère que tu réalises que l'université est ton dernier "choix" avant la "vraie" vie (ta carrière, le marché du travail, le reste de ta vie après l'université). Tu peux y aller pour y acquérir des connaissances, pour te former au marché du travail, pour faire le party. Ce n'est pas ma décision, ce n'est pas mon problème. J'aimerais seulement ne pas avoir à payer pour tes (mauvais) choix.

Tsé, j'étais intéressé par autre chose à l'université. J'ai consciemment choisi un domaine avec de bons débouchés.

Tu chiales parce que tu peux pas bourrer ta grosse face autant que tu le voudrais, tout en nous faisant comprendre ad nauseam que t'es gras dur et bourré de cash. As-tu vraiment besoin de plus? Tu admets toi-même avoir une super qualité de vie. T'es la pire personne fatigante du monde.

Qui es-tu pour me dire ce dont j'ai besoin? Je ne te dis pas ce dont tu as besoin. Si tu prétends qu'un étudiant a besoin de x $ pour vivre, ça me va. Qu'il fasse comme tout le monde, qu'il travaille. Quand il aura l'argent, il ira étudier.

Je ne te sortirai pas la bonne vieille pyramide de Maslow pour te dire que la sécurité alimentaire doit venir avant l'accomplissement personnel...

C'est bien que tu me trouves fatigant. J'aime te déranger, toi et tes semblables. Malheureusement ce ne sera jamais assez pour compenser les troubles que vous amenez avec votre grève.

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En quoi ça les remets à l'heure? Soit on paie notre éducation et nous n'avons pas l'obligation d'effectuer un service militaire obligatoire ou on ne paie pas, mais on doit allez creuser des trous pendant un an? La lettre dit que la société norvégienne est différente de la nôtre, ce que pas mal tout le monde savait déjà...

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Je suis sous l'impression que la totalité de notre système social et nos choix communs doivent être axés sur le bien-être des autres en particulier des groupes suivants: étudiants, syndicats, fonctionnaires, immigrants, artistes et autres assistés sociaux. La machine de l'État est tellement grosse et "fait vivre" tellement de monde à ses crochets qu'on en vient à croire que l'État est là pour faire vivre les gens alors que c'est exactement l'inverse, ce sont les gens qui devraient faire vivre l'État.

Ce que je lis à longueur de journée ici c'est: "paye pis farme ta yeule". Et le sous-entendu c'est: "pis compte-toi chanceux qu'on te laisse vivre". Ça finit par être désagréable à la longue. Faut pas vous surprendre que je réplique.

Pourquoi dis-tu que les universités publiques sont moins bonnes en France qu'au Québec? Serait-ce parce qu'elles sont complètement gratuites?

Les choix de vie des autres ne sont pas mon problème. J'espère que tu réalises que l'université est ton dernier "choix" avant la "vraie" vie (ta carrière, le marché du travail, le reste de ta vie après l'université). Tu peux y aller pour y acquérir des connaissances, pour te former au marché du travail, pour faire le party. Ce n'est pas ma décision, ce n'est pas mon problème. J'aimerais seulement ne pas avoir à payer pour tes (mauvais) choix.

Tsé, j'étais intéressé par autre chose à l'université. J'ai consciemment choisi un domaine avec de bons débouchés.

Qui es-tu pour me dire ce dont j'ai besoin? Je ne te dis pas ce dont tu as besoin. Si tu prétends qu'un étudiant a besoin de x $ pour vivre, ça me va. Qu'il fasse comme tout le monde, qu'il travaille. Quand il aura l'argent, il ira étudier.

Je ne te sortirai pas la bonne vieille pyramide de Maslow pour te dire que la sécurité alimentaire doit venir avant l'accomplissement personnel...

C'est bien que tu me trouves fatigant. J'aime te déranger, toi et tes semblables. Malheureusement ce ne sera jamais assez pour compenser les troubles que vous amenez avec votre grève.

Je ne sais pas pour les autres, mais moi je n'ai jamais eu dans l'idée d'aller piger dans tes poches. Il me semble qu'il y a déjà en masse d'argent mais tellement mal gérée. Je ne m'y connais pas beaucoup dans tout ça, ma petite tête puante retient peu d'informations. Mais il me semble que des augmentations de salaire de 100 000$ par année et patati et patata, ça n'a pas sa place. Maudits recteurs. Le recteur de l'université de Montréal gagne plus que harper. Y'a un problème.

Salaire du premier ministre du Canada, Stephen Harper : 315 462$

Salaire du premier ministre du Québec, Jean Charest : 175 045$

Salaire du recteur de l'Université de Montréal : 365 000$

source

J'ose pas imaginer toutes les autres loucheries du genre.

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C'est bien que tu me trouves fatigant. J'aime te déranger, toi et tes semblables. Malheureusement ce ne sera jamais assez pour compenser les troubles que vous amenez avec votre grève.

Mes semblables... Tu manques complètement mon point si tu penses que je suis un pelleteux de nuages sans plan de carrière qui rêve de vivre au crochet de l'État en fumant des biddies. Je suis juste un peu plus nuancé que toi. Tu me "déranges" (pas vraiment) parce que tu brasses le même discours depuis des années sans aucune considération pour personne.

Tu sais même pas en quoi j'étudie, les perspectives d'emploi dans mon domaine, ma situation financière, etc., mais tu y vas quand même d'un élan plate de mépris pour "moi et mes semblables", vague catégorie que tu as fantasmée dans ta dernière psychose comme si on pouvait mettre tous les étudiants dans le même bateau.

Tu devrais plutôt te plaindre de la mauvaise gestion du capital, des fraudes, des salaires démesurés, et j'en passe, plutôt que de t'imaginer que 300$ de plus sur cinq ans va tout à coup régler quelque problème que ce soit. Si je pouvais être absolument certain que ce surplus allait être géré et investi correctement, je serais pour la hausse. Mais je sais très bien que ça ne va améliorer en rien la situation des universités. Ça va juste être plus de cash qui va disparaître dans les craques du système.

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Trouvé sur Facebook, à propos des terminologies "grève" et "boycott".

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Alors que le nombre de grévistes dépasse maintenant le cap des 300 000 à travers la province (si on inclut la grève du 22 mars 2012), il importe de noter que les gestionnaires de certaines universités, comme McGill, Concordia et l’Université de Montréal, envoient des missives à leur personnel et aux étudiantEs dans lesquelles ils prétendent que la notion de grève serait limitée aux travailleuses et travailleurs en vertu du Code du travail (L.R.Q., chapitre C-27). Par conséquent, ils qualifient le mouvement comme étant plutôt un simple boycott et prétendent que les enseignantEs devraient se présenter aux cours malgré les votes de grève des associations étudiantes et menacent les étudiantEs avec des représailles académiques en cas d’absence et/ou de défaut de remettre des travaux.

Au-delà de constituer une source d’intimidation politique provenant de parties qui n’ont aucune neutralité dans le débat (il convient de rappeler que la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec est un fervent défenseur de la hausse), cette directive est basée sur des inexactitudes historiques importantes et est contraire à l’esprit, sinon la lettre de la Charte canadienne des droits et libertés (Loi constitutionnelle de 1982, annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada (R-U), 1982, c 11) ainsi que la Charte québécoise des droits et libertés (L.R.Q., chapitre C-12).

Dans un premier temps, il convient de rappeler que le droit de grève chez les travailleuses et travailleurs n’a pas été créé par le Code du travail. Ce droit est bien antérieur à l’adoption de cette loi et trouve ses origines dans les mouvements ouvriers du XIXème siècle. Phénomène international de contestation, le droit à la grève fut ainsi élevé au rang des droits fondamentaux à l’échelle internationale par sa reconnaissance dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels qui date de 1966, qui fut par ailleurs ratifié par le Canada.

De plus, ce moyen de pression, qui se trouve à la croisée des chemins entre la liberté d’association et la liberté d’expression, fut utilisé à plusieurs reprises dans les démocraties modernes à des fins qui dépassaient largement les conflits de travail. En effet, les auteurs Guy Groulx et Jean-Marie Pernot affirment que : «Tout au long des XIXème et XXème siècles, la grève se confond ainsi avec un profond besoin de démocratie, de démocratie sociale»[1]. Ils soulignent à cet effet que les enjeux de la grève dépassent souvent les motifs « purement professionnels » et rappellent entre autres la grève antifasciste du 12 février 1934, les grandes grèves insurrectionnelles de la Libération, les grèves de 1958 pour la défense des libertés républicaines, celles de 1961 contre le coup d’État d’Alger, etc. Les auteurs concluent ainsi : « Dans ces contextes, la grève n’est plus simplement l’un des produits de la démocratie moderne; elle est aussi garante de la démocratie politique – ce qui explique d’ailleurs qu’elle fût longtemps interdite dans la plupart des dictatures (…)»[2].

Le phénomène plus spécifique de la grève étudiante remonte aussi loin qu’à l’année 1443, à l’Université de Paris. À cette époque, les étudiants ont déclenché une grève pour s’opposer à l’application de la loi criminelle de la couronne aux membres de la communauté universitaire. Plus récemment, au XXème siècle, il est possible de repérer plusieurs exemples de grèves étudiantes et ce, dans plusieurs pays. En Haïti, ce sont les étudiantEs qui se sont soulevés contre la dictature de François « Papa Doc » Duvalier en premier. En effet, ils ont manifesté dans un premier temps contre la loi martiale et la loi électorale antidémocratique, toutes deux imposées en 1949 ainsi que contre les élections frauduleuses en 1950. Ayant subi une répression musclée de l’État, ils ont déclenché une grève en 1960 afin de faire libérer leurs camarades arrêtés par la gestapo duvaliériste.

Ailleurs dans le monde, on ne peut oublier les événements de mai 1968 en France qui ont commencé par une révolte étudiante. Toujours en France, de façon plus contemporaine, nous pouvons citer le mouvement de 2006 contre le fameux « contrat de première embauche », qui a aussi débuté par des grèves étudiantes dans les institutions universitaires et qui a réussi à obtenir le retrait du projet par le gouvernement. Plus récemment, il y eut la grève étudiante au Chili en 2010, ayant notamment pour objet de dénoncer la privatisation du système d’éducation du pays sous la dictature de Pinochet.

Au Québec, la grève est apparue au XXème siècle comme étant l’outil principal au soutien des revendications étudiantes. La première grève répertoriée est celle d’une journée en 1958 pour abolir les frais de scolarité et favoriser l’accès aux études supérieures. Cette grève, ayant réuni 21 000 étudiantEs, fut suivi par le fameux sit-in de trois mois dans le bureau de Duplessis par trois étudiants de l’Université de Montréal. La grève générale de l’automne 1968, quant à elle, avait pour objet la démocratisation des institutions et de la pédagogie, la création d’une deuxième université de langue française à Montréal et une plus grande accessibilité aux études (prêts et bourses, gel des droits de scolarité). Cette grève fut soldée par l’obtention de la plupart des demandes et a mené à la création de l’UQÀM. Une autre grève sur la perception des frais de scolarité a duré cinq (5) semaines en 1973. En 1974, il y eut une autre grève pour dénoncer les tests d’aptitudes aux études universitaires, qui furent abolis un mois après la mobilisation sans pour autant mettre fin à cette grève qui a ensuite visé le système des prêts et bourses, qui fut bonifié en raison de celle-ci. D’autres mobilisations ont eu lieu en 1980, 1983 (avec le Front Commun et aussi pour l’adoption d’une loi sur la reconnaissance des associations étudiantes, ce qui fut fait), 1986, 1988, 1990, 1996 et finalement en 2005. N’oublions pas que cette dernière grève, ayant mobilisé environ 230 000 étudiants à son sommet, s’est conclue par une acceptation de la part du gouvernement de non seulement négocier avec une partie des associations étudiantes mais également de rembourser 103 millions de dollars en bourses qu’il avait converti en prêts.

Les luttes étudiantes et plus précisément les grèves étudiantes ne sont donc pas une création nouvelle. Et contrairement à ce que prétendent les directions de certaines institutions, ces grèves, ne constituent pas des « boycott » mais de véritables grèves au sens ouvrier du terme. En effet, cette fausse conception de boycott émane d’une vision clientéliste de l’éducation, où l’étudiantE serait le client qui obtiendrait un service purement personnel d’une compagnie, en l’occurrence, l’Université. Or, l’étudiantE n’est pas unE clientE mais un travailleur/une travailleuse intellectuelLE qui contribue, de par son apprentissage et sa participation académique, au savoir collectif de la société. De plus, il est possible de distinguer la grève d’un simple mouvement de boycott par ses buts et son ampleur. En l’occurrence, on ne vise pas à « boycotter » une ou des institutions d’enseignements. On suspend plutôt sa participation et son apport intellectuel afin d’obtenir des concessions de la part du gouvernement qui gère en partie les conditions pour l’obtention de l’éducation. En ce sens, le mouvement s’apparente à plusieurs égards au mouvement ouvrier. La situation pourrait être différente et avoir les allures d’un boycott si, en raison des agissements de McGill par exemple, les étudiantEs se donnaient le mot d’ordre de ne plus appliquer à cette institution et aller offrir leur effort intellectuel ailleurs.

Il convient de noter en dernier lieu que ces institutions semblent assez timides sur l’application de leurs directives à ce jour, sans doute en raison d’une résistance de la part des professeurs et des chargées de cours qui ne veulent pas devenir des instruments de cette répression. De plus, plusieurs autres institutions reconnaissent d’emblée la légitimité de ce mouvement et annulent carrément les cours et/ou négocient des protocoles de grève avec les associations étudiantes (ex : UQÀM, UQTR, la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Sherbrooke).

N’oublions pas non plus la fameuse Loi sur l’accréditation et le financement des associations d’élèves et d’étudiants, (L.R.Q., chapitre A-3.01) promulguée en 1983 à la suite d’une grève étudiante, qui fut calquée à plusieurs égards sur le Code du travail. En effet, l’article 4 de cette loi, qui garantit le droit de chaque étudiantE de faire partie d'une association d'élèves ou d'étudiants de son choix et de participer à la formation de cette association, à ses activités et à son administration, est en tous points similaire à l’article 3 du Code du travail qui reconnaît les mêmes droits aux salariéEs. De plus, l’accréditation d’une association étudiante lui donne le statut de représentante unique des étudiantEs, tout comme l’association accréditée en vertu du Code du travail. Par surcroît, même si cette Loi ne prévoit pas la grève, elle ne l’interdit pas non plus.

Par conséquent, nous sommes d’avis que les grèves étudiantes constituent une composante essentielle du droit à la liberté d’association dans le milieu étudiant. À ce titre, nous sommes d’avis que la répression injustifiée du droit à la grève serait contraire aux Chartes.

Nous sommes également d’avis qu’imposer des mesures de représailles académiques contre les étudiantEs en raison de leur participation à la grève pourrait constituer de la discrimination basée sur les convictions politiques. Dans une société où nous accommodons (avec raison à notre avis) les croyances religieuses en permettant, par exemple, les congés et les pauses pour ces motifs, il serait complètement déraisonnable et injuste de pouvoir pénaliser les étudiantEs pour leurs convictions politiques, surtout lorsqu’elles s’inscrivent dans le cadre d’un mouvement aussi large que celui-ci. Et c’est encore plus étonnant considérant que cette répression viendrait des institutions universitaires, qui sont censées être à l’avant-garde des développements juridiques et démocratiques.

Finalement, en tant que juristes, nous désirons souligner que malgré les apparences, un droit n’est pas créé par voie législative, mais arraché au terme de luttes politiques et sociales importantes. Et pour le préserver, il faut l’exercer. Alors, nous disons aux étudiantEs : Vive le droit à la grève. Et à travers lui, vive la démocratie.

Association des juristes progressistes

[1] Groulx et Pernot. 2008. La Grève. Paris: Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, p. 10.

[2] Idem.

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L'Association des juristes progressistes, créée en 2010, est un un rassemblement d’avocats et d’avocates, d’étudiants et d’étudiantes en droit et de travailleurs et travailleuses du milieu juridique voués à la défense des droits et déterminés à mettre le juridique au service de la lutte pour la justice sociale et la fin des inégalités. Voir www.ajpquebec.org.

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