Aller au contenu

Le couple


Déchet(s) recommandé(s)

Je crois que nous sommes à une époque charnière dans notre façon même d'envisager l'économie de la vie humaine. Autrefois - et depuis toujours - il était impossible d'envisager une vie dépouillée de la structure du couple pour un individu normal. En effet, la gestion d'un foyer et même d'une vie réussie allait toujours de pair avec cette idée qu'un homme complète une femme et vice versa. Derrière chaque grand homme, une femme etc.

Or, des nos jours, l'ironie réside dans le fait que la femme a découvert qu'elle n'a pas besoin de l'homme pour survivre. Il s'ensuit que ces dernières, sans doute avec raison, préfèrent de loin une vie en solitaire parsemée de fréquentations qu'une réelle vie de couple. Le contraire est aussi vrai. Après tout, pourquoi s'embarrasser de quelque chose qui requière du temps et de l'énergie à maintenir en place. Le couple est en effet perçu comme étant un statut nécessitant une constante attention, comme un work in progress si on veut. Les gens choisissent de faire cavalier seul, mais à quel prix?

Si on regarde ça dans une perspective sociale, et non individuelle, on voit tout de suite tout ce qu'il y a à perdre avec cette nouvelle interprétation de la structure du couple. Les coûts de ce nouveau mode de vie sont énormes. Chaque personne, logée individuellement, doit maintenant s'occuper seule de tout un ménage. Il va sans dire qu'un célibataire demande moins d'entretient qu'une famille de 12 enfants, mais à une échelle globale peu de calculs sont nécessaires pour comprendre combien c'est coûteux. L'usage unique de chaque bien de consommation n'est qu'un exemple de cette inefficacité économique. De même, la solitude et l'absence de relation durable témoignent de l'étiolement de nos sociétés. On a un ami et, quand ça ne fait plus l'affaire, on ne tente pas de régler de problème et on passe au suivant. On perd énormément au bout du compte car les gens ne savent plus vivre en harmonie avec leurs semblables.

On me reprochera peut-être d'envisager tout ça avec un oeil pessimiste. Ou, encore, on dira que j'ai tort de privilégier le social sur l'individuel. Mais j'ai l'impression dérangeante que nous nous dirigeons dans la mauvaise direction. Enfin, quel prix sommes-nous prêts à payer pour un peu plus de liberté sur le plan individuel?

tl;dr: Je me questionne sur la structure du couple et son sens aujourd'hui. Sentez-vous libres d'apporter vos nuances à ce propos qui n'est, en somme, que la mise en écriture d'une idée qui me tracassait et que je voulais organiser un peu.

  • J'aime! 8
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

À mon avis, il se peut tout simplement que les gens soient désabusés. Le modèle familial s'est écaillé avec le temps. Une bonne partie de la nouvelle génération ayant été élevée dans des familles éclatées (divorces OU couple qui restent ensemble pour les enfants mais qui ne peuvent plus se sentir) ont perdu le modèle et l'illusion du "jusqu'à ce que la mort nous sépare". Cette génération qui nous a éduqué a été témoin de leurs parents qui agissaient comme un couple de pigeons et qu'à travers leurs désaccords n'envisageaient pas la possibilité de se séparer (chose inhabituelle culturellement).

Nos parents ont fait leur "burst out" en se divorçant. Nous ce qui nous reste à faire? Ne pas s'engager. Ça enlève du trouble.

Sous un autre angle on peut aussi dire que la frivolité est encouragée par la culture d'aujourd'hui; l'excitation, la consomption rapide.

Au cinéma on valorise des relations de couple prônant une excitation hors du commun qui n'a rien à voir avec la réalité, explosives, "fast and furious", bref des fantasmes. Les fantasmes sont brefs.

En musique, on encourage la promiscuité, ou paradoxalement le grand amour féroce avec un grand A.

Les gens à travers leurs multiples fréquentations cherchent à toujours revivre le "love buzz" de l'amour naissant.

Drogués à l'amour. Drogués au sexe.

La société devient de plus en plus primitive. Les instincs de base sont remis en valeur. Le plaisir, plusieurs fois. Cette convention de "la relation unique" qui avait été mise en place pour instaurer l'ordre et préserver la morale est pour les occidentaux entrain de s'effondrer.

En poussant un peu plus loin, cela vient avec la montée de l'individualisme. On se choisit nous-même, nous n'aimons que nous-même.

Ce qui est particulier avec le "love buzz" c'est que les partenaires se mirent en fait dans un miroir. "Nous sommes compatibles". "J'aime quelqu'un comme moi".

En avançant dans la relation, l'aveuglement du début s'étant éclipsé, on commence à voir les divergences d'opinion et les contradictions. Le miroir nous réflète maintenant nos propres lacunes. De là commence le réel travail. Les efforts sont nécéssaires pour se conjuguer soi-même à la relation en continuant à s'épanouir.

Avons-nous un réel sens de l'effort? Si nous savons pertinemment que cela va se reproduire, à quoi bon continuer?

Parcourir le monde à la recherche de soi-même. Une grande quête.

  • J'aime! 5
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

L'individualisme a toujours été là. On a juste toujours été trop hypocrite pour se l'avouer. La femme restait tout simplement avec l'homme pour partager ses coût ; il y a un coût ÉNORME à être enceinte et ensuite éduquer cet enfant. Ici je ne parle pas juste de coût $, mais bien de tout ce que la femme, dans cette situation, doit renoncer et sacrifier pour cet enfant : carrière, plaisir, voyage, un homme qu'elle aime, stabilité émotionnelle... blablabla....

Je te trouve très subjectif. Les gens étaient peut-être liés par des convictions et non par question d'individualisme.

Les croyances influencent grandement les valeurs. Une personne ayant en elle ancré la valeur de la famille sera retenue par cette dernière. Une valeur est plus forte qu'une simple motivation monétaire. Les gens croyaient désespérément en la longévité de l'amour, on dirait.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

À mon avis, il se peut tout simplement que les gens soient désabusés. Le modèle familial s'est écaillé avec le temps. Une bonne partie de la nouvelle génération ayant été élevée dans des familles éclatées (divorces OU couple qui restent ensemble pour les enfants mais qui ne peuvent plus se sentir) ont perdu le modèle et l'illusion du "jusqu'à ce que la mort nous sépare". Cette génération qui nous a éduqué a été témoin de leurs parents qui agissaient comme un couple de pigeons et qu'à travers leurs désaccords n'envisageaient pas la possibilité de se séparer (chose inhabituelle culturellement).

Nos parents ont fait leur "burst out" en se divorçant. Nous ce qui nous reste à faire? Ne pas s'engager. Ça enlève du trouble.

Sous un autre angle on peut aussi dire que la frivolité est encouragée par la culture d'aujourd'hui; l'excitation, la consomption rapide.

Au cinéma on valorise des relations de couple prônant une excitation hors du commun qui n'a rien à voir avec la réalité, explosives, "fast and furious", bref des fantasmes. Les fantasmes sont brefs.

En musique, on encourage la promiscuité, ou paradoxalement le grand amour féroce avec un grand A.

Les gens à travers leurs multiples fréquentations cherchent à toujours revivre le "love buzz" de l'amour naissant.

Drogués à l'amour. Drogués au sexe.

La société devient de plus en plus primitive. Les instincs de base sont remis en valeur. Le plaisir, plusieurs fois. Cette convention de "la relation unique" qui avait été mise en place pour instaurer l'ordre et préserver la morale est pour les occidentaux entrain de s'effondrer.

En poussant un peu plus loin, cela vient avec la montée de l'individualisme. On se choisit nous-même, nous n'aimons que nous-même.

Ce qui est particulier avec le "love buzz" c'est que les partenaires se mirent en fait dans un miroir. "Nous sommes compatibles". "J'aime quelqu'un comme moi".

En avançant dans la relation, l'aveuglement du début s'étant éclipsé, on commence à voir les divergences d'opinion et les contradictions. Le miroir nous réflète maintenant nos propres lacunes. De là commence le réel travail. Les efforts sont nécéssaires pour se conjuguer soi-même à la relation en continuant à s'épanouir.

Avons-nous un réel sens de l'effort? Si nous savons pertinemment que cela va se reproduire, à quoi bon continuer?

Parcourir le monde à la recherche de soi-même. Une grande quête.

C'est EXACTEMENT ce que je pense. La surconsommation des relations, j'en ai déjà parlé dans d'autres sujets.

Et aussi, je parle pour moi, c'est difficile pour certaines personnes d'accepter que le couple perde un peu de passion après quelques années. J'ai moi-même mis fin à des relations de plusieurs années parce que je m'ennuyais des débuts intenses et passionnés ( le sexe 3 fois par jour, les petits mots doux, les baisers passionnés, avoir des papillons dans le ventre) et que j'avais l'impression que la relation était devenue prise pour acquis et basée seulement sur de l'attachement. Je suis une personne plutôt intense en amour et je dois travailler fort ce côté-là ; Accepter le fait que la relation peut être très solide et sécurisante sans que ce soit aussi passionné qu'au début.

Je suis avec une personne merveilleuse et après presque trois ans, la passion est encore là, mais j'ai peur du jour où on aura une trop grande routine.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'sais pas. Pour moi, la réponse est évidente puisque j'ai tout vu de mes propres yeux.

Mes parents se sont toujours aimés passionnéments.

Je les entendais faire l'amour et je trouvais ça beau.

Mon père a fait de ma mère une femme et ma mère a fait de mon père un homme.

Il est mort dans ses bras.

Je me sens beaucoup plus libre en couple, avec une personne que j'aime et qui m'aime, que seule et dépendante de relations superficielles et utilitaires.

J'ai besoin de racines pour grandir.

Et jusqu'à maintenant ça fonctionne.

J'ai été avec de bonnes personnes. Mais je pense que ça a beaucoup rapport avec les modèles. Les seuls gars avec qui j'ai été vraiment en couple, leurs parents étaient toujours mariés aussi.

Cela dit, je ne crois pas que «moi-même» soit l'objectif de la quête.

C'est clair que si on se cherche soi-même, le couple est voué à l'échec.

Parce que l'autre est tout sauf soi-même... tsé.

Modifié par mouchouânipi
  • J'aime! 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Or, des nos jours, l'ironie réside dans le fait que la femme a découvert qu'elle n'a pas besoin de l'homme pour survivre. Il s'ensuit que ces dernières, sans doute avec raison, préfèrent de loin une vie en solitaire parsemée de fréquentations qu'une réelle vie de couple.

Très bon sujet mais je suis en désaccord avec ces lignes. Il existe beaucoup de femmes qui rêvent d'une vie classique mais comme elles n'ont pas le devant la scène, on reste avec l'image de ces quelques carriéristes qui croient pouvoir parler au nom de toutes.

Je trouve très triste cette culture du succès personnel au détriment du collectif. Il est déplorable qu'on en soit à mépriser l'image traditionnelle de la famille (rester marié pour les enfants, être femme au foyer, etc.) parce que ça limite les choix. C'était sans doute ridicule de rester bloqué dans le schéma précédent mais on n'a fait que le remplacer par un autre, il y a une autre norme à suivre. La vraie victoire serait de savoir concilier une certaine indépendance et la construction d'une famille stable et utile. Je ne pense pas que ceux qui ne pensent qu'à leur propre vie passent de vieux jours joyeux quand ils se retrouvent retraités à crever tout seul. Il ne reste que l'argent et le plaisir matériel.

Les gens sont devenus trop égoïstes pour être satisfaits, ils en veulent toujours plus, ils sont toujours déçus. Dans cet état d'esprit, ils ne savent pas donner. Là où certains parlent d'individualisme assumé, je ne vois que de l'immaturité et l'incapacité d'assumer des responsabilités. C'est ce qui se passe quand on ne fabrique plus que des grands enfants.

  • J'aime! 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je suis d'accord avec le commentaire précédent mais j'apporterais une nuance nécessaire: la liberté semble pour moi un droit acquis pour la femme et ce n'est pas ce que je remets en question. Comme Daleko l'affirme, c'est avant tout sur l'égoïsme de l'individu d'aujourd'hui que j'en ai. En effet, comment pourrons-nous construire quoi que ce soit, enfants de notre génération, si nous ne sommes capables du moindre sacrifice sur le plan personnel dans une vision à long terme.

Je serais moi-même un bien piètre exemple de ce que je défends ici, mais je vois les jeunes et je ne peux m'empêcher de me dire que la prochaine génération souffrira d'un grave problème familial si des structures ne sont pas érigées pour remplacer l'ancien noyau que fut le couple ou si ce dernier continue à s'effacer sans alternative.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Est-ce réellement une si mauvaise chose que le célibat soit une option de plus en plus populaire?

Tellement de gens sont ensemble par habitude ou par dépendance. Ça me semble beaucoup plus sain de choisir de vivre seul plutôt que de subir une vie de couple médiocre. Est-ce de l'égoïsme ou de la lucidité?

Aussi, la monogamie est-elle vraiment la nature de l'être humain? La plupart des gens se lassent d'avoir des relations sexuelles avec une seule et même personne et éprouvent tôt ou tard le désir d'avoir d'autres partenaires. Combattre ces pulsions à long terme peut créer des frustrations qui vont irrémédiablement nuire au couple. Je ne crois pas qu'il soit nécessairement question d'individualisme ici mais possiblement de simples besoins biologiques.

Enfin. Je n'essaie pas d'insinuer que le couple n'est pas souhaitable. Je crois simplement qu'il est souvent trop idéalisé et c'est d'ailleurs en partie ce qui cause son échec.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est EXACTEMENT ce que je pense. La surconsommation des relations, j'en ai déjà parlé dans d'autres sujets.

Et aussi, je parle pour moi, c'est difficile pour certaines personnes d'accepter que le couple perde un peu de passion après quelques années. J'ai moi-même mis fin à des relations de plusieurs années parce que je m'ennuyais des débuts intenses et passionnés ( le sexe 3 fois par jour, les petits mots doux, les baisers passionnés, avoir des papillons dans le ventre) et que j'avais l'impression que la relation était devenue prise pour acquis et basée seulement sur de l'attachement. Je suis une personne plutôt intense en amour et je dois travailler fort ce côté-là ; Accepter le fait que la relation peut être très solide et sécurisante sans que ce soit aussi passionné qu'au début.

Je suis avec une personne merveilleuse et après presque trois ans, la passion est encore là, mais j'ai peur du jour où on aura une trop grande routine.

Pareil pour moi! J'ai trouvé ça assez dur. Ça fait maintenant un an que je suis avec mon chum.. Ah le fameux début passioné. Ça me faisait capotter, que ce ne soit plus comme avant. Et je croyais que c'était à nous, chaqun de notre bord, que ça avait changé. Ben non! Le temps fait son oeuvre. Mais j'en ai tellement pleuré, des fois je croyais qu'il ne m'aimait plus. J'avais l'impression qu'il n'y avait que moi qui l'aimait autant qu'au "début". M'enfin, je dis ça tout croche et je dérive totallement du sujet, pardonnez-moi. M'enfin, j'avais l'impression de me lire, mais avec plus de sagesse haha.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'aimerais bien réponre au sujet mais j'en suis à ma première relation et moi-même je me demande si je l'aime vraiment, ou si je reste juste par dépendance, habitude, attachement et blablabla. J'ai tellement peur de me rendre compte un jour que je ne l'aime pas vraiment. Avant je prônais l'inividualisme et je ne pouvais pas m'imaginer passer une vie avec la même personne. Hé ben maintenant je suis en couple, je l'aime à la folie *ouuuh comme c'est beau* et je m'imagine totallement passer les restant de mes jours avec lui, faire l'amour avec lui jusqu'à ce que je crève, avoir des enfants avec lui.. Mais est-ce que c'est vraiment juse une fouttue illusion à cause de la routine dans laquelle nous vivons? Est-ce que nous sommes vraiment faits pour le couple, comme nous les percevons? Aucune espèce d'idée. Vraiment aucune. En tout cas, il est sûr qu'aujourd'hui nous sommes beaucoup plus à l'écoute de soi-même et de nos désirs. On va tellement tout croche individuellement, on feel tout croche. J'me souviens même pas où je voulais en venir. Mais je crois qu'on cherche tous à revivre comme millie le disais ces fameux moments intenses et passionnés. C'est tellement magique et agréable. En tout cas, je parle pour moi, je le recherche constamment. Alors avec la passion qui s'effrite avec le temps, il est dur de revivre ce sentiment tant recherché. C'est comme un carburant, j'en ai besoin.

Fuck off revenons à la terre, dans le bon vieux temps où on avait pas le temps de se soucier de nos états d'âmes, dans l'temps où on ne cherchait pas de bibites dans nos têtes.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Est-ce réellement une si mauvaise chose que le célibat soit une option de plus en plus populaire?

Si c'était une si bonne chose, tant de gens s'en plaindraient? Les sites de rencontre marcheraient tant?

C'est bien pour certains le célibat, il est bon d'avoir cette option. Dans le même ordre idée, c'est bien d'en finir avec l'image de "vieille fille" que se tapaient les femmes seules il n'y a pas si longtemps. Mais là où c'est un problème c'est quand on crache sur l'idée de famille classique. C'est tout de même ancré. On regarde de haut celle qui choisit d'élever ses enfants à temps plein, les gamins dont les parents sont mariés traversent une petite phase où ils trouvent ça ringard de pas être fils de divorcés, etc.

Tellement de gens sont ensemble par habitude ou par dépendance. Ça me semble beaucoup plus sain de choisir de vivre seul plutôt que de subir une vie de couple médiocre. Est-ce de l'égoïsme ou de la lucidité?

Mais qu'est-ce qu'il y a de mal à l'habitude ou la sécurité? Qui êtes-vous pour décider que le calme est "médiocre"? Le couple est une institution sociale née pour l'équilibre des communautés et élever des enfants. Il faut se sortir de la tête l'image passionnelle et intense qu'on nous gerbe un peu partout, les romantiques ont bien pourri le cerveau du monde. L'art n'est pas la réalité, ce qui est médiocre c'est de ne pas comprendre ça.

Aussi, la monogamie est-elle vraiment la nature de l'être humain? La plupart des gens se lassent d'avoir des relations sexuelles avec une seule et même personne et éprouvent tôt ou tard le désir d'avoir d'autres partenaires. Combattre ces pulsions à long terme peut créer des frustrations qui vont irrémédiablement nuire au couple. Je ne crois pas qu'il soit nécessairement question d'individualisme ici mais possiblement de simples besoins biologiques.

On peut être infidèle sans détruire une famille.

Enfin. Je n'essaie pas d'insinuer que le couple n'est pas souhaitable. Je crois simplement qu'il est souvent trop idéalisé et c'est d'ailleurs en partie ce qui cause son échec.

Nous sommes d'accord. Il est tant idéalisé qu'à la moindre broutille on se sépare et retourne au célibat pour un temps. Mais ça rejoint bien ce que je disais, on n'accepte pas quand c'est pas tout rose, c'est immature de tout arrêter dès que la réalité ne correspond pas à nos rêves, et c'est de notre faute si on a des rêves inatteignables.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me dois d'avouer avoir une opinion plutôt pessimiste sur ce sujet. Comme plusieurs l'ont évoqué, la majorité des couples finissent par emprunter un parcours différents et se laissent. Mes parents ont fait partis de cette majorité, tout comme ma mère et mon beau-père. Pour ce qui est de mon père et de sa compagne, ils sont, selon moi, ensemble pour ne pas être seuls.

Ceci dit, je n'ai jamais pu entrevoir un avenir avec une des filles que j'ai fréquenté (que ce soit après 1 semaine de couple ou bien un an). Le plus loin où je me suis projeté avec quelqu'un c'était une semaine, voir deux. Je crois que le couple, dans le monde actuel, est poids, plutôt qu'une délivrance. Le désir du couple est fondé sur les besoins de nos ancêtres (entraide, colonisation, élever une progéniture*, etc.) À cette époque, je suis d'accord pour dire que le couple était nécessaire à la survit de l'espèce.

Qu'en est-il de maintenant? Le couple n'est plus du tout nécessaire, la preuve repose justement sur le grand nombre de divorce/séparation. Être célibataire évoque la liberté et l'être humain aime avoir le dernier mot sur ses choix (et sa liberté**). Or, le couple impose des compromis (plus importants que ceux qu'une personne seule a à faire.) Ce serait donc illogique de s'obstiner à être en couple. De nos jours, la seule raison qui pousse les gens à rester ensemble, c'est l'état émotionnel (l'amour, l'affection, la peur, l'ennui, etc.)

Pour tout dire, j'ai l'étrange conviction que l'amour n'est qu'une mutation causée par le besoin d'avoir un appui pour traverser les épreuves. On dira bien ce que l'on voudra, avoir quelqu'un à qui parler, ça aide. Cependant, dans un monde beaucoup plus ouvert, comme aujourd'hui, il est facile de parler de tout ça avec un ami, un proche ou même un professionnel (psy).

Tout ça pour dire que selon moi d'ici une dizaine de générations, il n'y aura que très peu de couple en tant que tel.

(Si la tendance se maintiens, évidemment)

Les gens seront seuls... ensembles.

*On s'entend que quand l'homme devait travailler minimum 90 heures par semaine pour nourrir sa famille, il lui fallait quelqu'un pour s'occuper des enfants et qui de mieux placé que la femme qui les a mis au monde? (Profitant ainsi de vivre sur le bras du mari.)

** Les rebellions/guerres civiles/etc. en sont généralement de bons exemples.

PS: Je sais que ce n'est pas très clair, ça ne l'est pas non plus dans ma tête.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Fuck off revenons à la terre, dans le bon vieux temps où on avait pas le temps de se soucier de nos états d'âmes, dans l'temps où on ne cherchait pas de bibites dans nos têtes.

C'est parce qu'avant, l'identité était donnée de par la naissance. Ajourd'hui, chaque personne est devenue «libre» de se construire elle-même. Il faut se trouver. Blablabla. Je vais laisser parler Freitag.

Relativement à lui-même, à sa propre personne, le sujet postmoderne est un puits sans fond - le correspondant intime de la « boîte noire » - qu'il doit explorer indéfiniment non pas pour s'y trouver soi-même (Socrate), mais pour y découvrir le fourmillement de tout ce qui l'habite et qu'il devrait « contrôler » pour exister comme personne. Plus précisément, l'individu à la recherche de son fond intérieur se confine a la superficialité de sa sensorialité expérientielle immédiate. Mais cette sensorialité n'est plus, chez l'être humain, unifiée a priori comme elle l'est chez l'animal par l'instinct et elle tend, par conséquent, à se projeter indéfiniment sur ses objets, dont il lui faut sans cesse renouveler l'expérience « à fleur de peau », comme cela se manifeste par exemple avec la musique dont il faut être continuellement environné et pénétré. De même, la maîtrise subjective de soi tend à se fondre dans la maîtrise opérationnelle immédiate de l'objet par le mode d'une réactivité de type stimulus-réponse, comme dans les jeux vidéo. En tant que personne, l'individu postmoderne, qui initialement voulait être cool en échappant à la contrainte intériorisée caractéristique de l'individualité transcendantale moder­ne et en se libérant de son assujettissement à la « loi » universalisée, n'est parvenu finalement qu'à devenir un être continuellement stressé [1] dans son rapport avec ce qui lui est extérieur, dans sa participation aux organisations et aux systèmes [2]. En même temps, il est angoissé ou anxieux intérieurement, où le « soi-même » qu'il voudrait être sans la médiation d'une altérité subjective généralisée ou universalisée lui devient irrémédiablement insaisissable, sauf dans les moments toujours transitoires ou éphémères de la jouissance ou de la souffrance.

La dissolution de la référence transcendantale<BR clear=all>

(On m'a dit que les gens lui apportait de la bière durant ses cours. Pourquoi est-il moooooooooooort.)

Anyways.

Je ne crois pas que ce soit à cause de «l'état émotionnel» que les gens restent ensemble. Au contraire. Ceux qui se mettent ensemble sous le coup de l'émotion ont généralement vite fait de se séparer. Plus que jamais, être en couple est un choix réfléchi puisqu'il se fonde sur un engagement à long terme, chose qui ne va pas de soi dans le monde d'aujourd'hui.

C'est vrai que ça doit être foutrement difficile d'y croire, quand on ne l'a jamais vu.

Je ne peux toutefois imaginer faire les choses autrement. Dans ma vie personnelle, j'aime que ce soit ordonné. Ça ne veut pas dire «vie plate traditionnelle monotone et sans intérêt». Je l'ai vécu, la vie effreinée de célibataire. J'ai beaucoup moins progressé durant cette période.

Je crois beaucoup en la thèse de l'infantilisation des sociétés occidentales.

Un enfant est tellement centré sur lui-même... Il est narcissique, par définition, presque. C'est pourquoi il ne peut voir la valeur de l'amour que lui porte les autres, ni même la valeur des autres en tant que telle. Non, le quotidien n'est pas toujours «passionnant». Et alors. Dans ce temps là, je prends le temps de regarder l'homme que j'aime, avec ses qualités et ses défauts, et je ne peux m'empêcher d'être émerveillée par cet être qui se débat dans la vie. À moins d'avoir un égo gros comme ça, laissez-moi vous dire que le vertige revient assez vite.

La plupart des gens pensent que le mariage n'est qu'une cérémonie.

Le mariage est un projet qui dure toute la vie.

C'est différent.

Ça me fascine de voir à quel point les gens envisagent aujourd'hui d'avoir des enfants sans être en couple. On dirait qu'ils prennent pour acquis que passé la petite enfance, leur partenaire sera parti. Les enfants ne deviennent donc pas le fruit de l'amour de deux personnes mais la réalisation d'un projet personnel, au même titre que la carrière. Je trouve ça moche.

Modifié par mouchouânipi
  • J'aime! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tu touches un point important ici: l'enfant comme projet personnel. En somme-nous aux sommets du narcissisme?

Non seulement, pour moi, l'enfant est-il par définition un projet de couple, il dépasse même les notions de réalisation de soi ou tout ce qu'on entend aujourd'hui. Quand je vois une femme (ou un homme) dire "un de mes projets de vie est d'avoir un enfant", je doute un peu. Il y a d'abord des conditions essentielles à remplir et, bien que les gens en sont souvent parfaitement conscients, on ne peut faire le pont qu'un coup rendu à la rivière. En ce sens, je préférerais entendre "si je vois une rivière un jour, je vais certainement construire un pont" que "j'ai besoin de construire un pont dans ma vie pour ma satisfaction personnelle".

Bon je dévie un peu ici, mais je crois que l'égoïsme de l'individu de nos jours n'augure rien de bon pour les enfants à venir.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Si c'était une si bonne chose, tant de gens s'en plaindraient? Les sites de rencontre marcheraient tant?

Je n'ai jamais dit que c'était une "si bonne chose". Je crois simplement que c'est un choix tout aussi respectable que d'être en couple. Et je crois profondément au vieil adage qui dit "vaut mieux être seul que mal accompagné" car c'est une bien triste chose que de se sentir seul à deux.

C'est bien pour certains le célibat, il est bon d'avoir cette option. Dans le même ordre idée, c'est bien d'en finir avec l'image de "vieille fille" que se tapaient les femmes seules il n'y a pas si longtemps. Mais là où c'est un problème c'est quand on crache sur l'idée de famille classique. C'est tout de même ancré. On regarde de haut celle qui choisit d'élever ses enfants à temps plein, les gamins dont les parents sont mariés traversent une petite phase où ils trouvent ça ringard de pas être fils de divorcés, etc.

Tout à fait d'accord : on ne devrait pas juger les femmes qui décident de se consacrer entièrement à leur famille. Personnellement, je trouve ça beau.

Mais qu'est-ce qu'il y a de mal à l'habitude ou la sécurité? Qui êtes-vous pour décider que le calme est "médiocre"? Le couple est une institution sociale née pour l'équilibre des communautés et élever des enfants. Il faut se sortir de la tête l'image passionnelle et intense qu'on nous gerbe un peu partout, les romantiques ont bien pourri le cerveau du monde. L'art n'est pas la réalité, ce qui est médiocre c'est de ne pas comprendre ça.

Tu m'as mal comprise. Ce que je déplore, c'est que beaucoup de gens restent ensemble essentiellement par habitude. C'est-à-dire qu'ils sont conscients que le couple ne fonctionne plus mais n'osent pas mettre fin à la relation car ils craignent de quitter leur confort.

On peut être infidèle sans détruire une famille.

En effet. Mais ça implique de mentir et de trahir la personne que tu es supposé aimer (à moins qu'il soit clair pour les deux que les aventures sexuelles sont permises mais ce genre d'entente fonctionne rarement). C'est contre mes principes et surtout, ça va à l'encontre de ma vision de l'amour.

Nous sommes d'accord. Il est tant idéalisé qu'à la moindre broutille on se sépare et retourne au célibat pour un temps. Mais ça rejoint bien ce que je disais, on n'accepte pas quand c'est pas tout rose, c'est immature de tout arrêter dès que la réalité ne correspond pas à nos rêves, et c'est de notre faute si on a des rêves inatteignables.

De toute évidence, on ne parle pas de la même chose. Toi, tu parles d'un couple qui fonctionne relativement bien mais qu'on décide de briser sans raison valable. Moi, je te parle de couples qui n'ont pas raison d'être et qui existent uniquement parce que les gens ont peur de la solitude.

J'ai l'impression que tu as mal interprété mon message et que tu me mets dans un clan auquel je n'appartiens pas. Je ne suis pas du tout en train de dénigrer le couple. La relation amoureuse peut être une chose formidable. Mais encore faut-il qu'elle soit vécue sainement.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est certain que toute relation devrait être saine et viser l'épanouissement de tous les concernés.

Le danger que j'évoque ne délaisse en rien cette préoccupation, cependant. Ce que j'essaie de dire, c'est que la norme sociale glisse de plus en plus vers le célibat alors que la structure du couple tend lentement à disparaître. On recherche toujours une "tendre moitié", oui, mais c'est dans une perspective de gain individuel que nous le faisons. Cette "marchandisation" des relations affectives entraîne de lourdes conséquences sur la stabilité à long terme nécessaire à la famille. L'homme et la femme désormais ne restent ensemble que s'ils en tirent un bénéfice et, même s'il demeure peu recommandable de s'acharner sur un couple dysfonctionnel, il me semble que nous oublions de plus en plus tout ce qui ne concerne pas notre gain immédiat. Les fréquentations se multiplient et personne ne semble penser à long terme.

C'est comme si, de l’extrême imposé par le dogme religieux, nous en serions venus à un autre aussi pernicieux par son individualisme.

  • J'aime! 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Je veux revenir!
 Partager

×
×
  • Créer...