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Votre position politique


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Les positions majoritaires (i.e. quadrant 1 et 3) ne font pas de sens. Les seules positions valables sont dans les quadrants 2 et 4. Comment peut-on être pour la liberté personnelle mais contre la liberté économique? Ou vice-versa? Tu es pro-liberté ou anti-liberté, pas un ti-peu des deux à la fois. Dans les quadrants 1 et 3, il faut faire des contorsions idéologiques pour arrivber à se justifier.

Je n'ai pas de goût de refaire ce test maintenant mais, si je me souviens bien, j'étais sensiblement comme Milton Friedman (left/right: +6.5, authoritarisme/libertarisme: -2)

Idéalement tu aurais raison et dans un modèle politique parfait ça se révèlerait vrai.

Or, dans la société qu'on connaît aujourd'hui, le social-démocrate croit fermement en la plus grande liberté possible, tout comme le libertarien. C'est juste qu'il veut la liberté du plus grand nombre versus la liberté absolue qui elle ne bénéficie qu'à une minorité de la population. Par exemple, on se dit que quelqu'un qui nait et meurt dans la misère sans avoir une chance de se faire valoir socialement n'aura jamais été libre. Une société totalement libre (idéalement ce serait possible dans un modèle totalement libéral sur les deux axes, mais c'est pas le cas) doit avoir un système de santé, un système d'éducation, une protection d'emploi et des lieux culturels accessibles à tous, universellement.

tl;dr Les deux cadrans d'en bas veulent une liberté optimale, ils ne s'entendent juste pas sur les moyens. En haut, on en parle pas...

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Les positions majoritaires (i.e. quadrant 1 et 3) ne font pas de sens. Les seules positions valables sont dans les quadrants 2 et 4. Comment peut-on être pour la liberté personnelle mais contre la liberté économique? Ou vice-versa? Tu es pro-liberté ou anti-liberté, pas un ti-peu des deux à la fois. Dans les quadrants 1 et 3, il faut faire des contorsions idéologiques pour arrivber à se justifier.

Je n'ai pas de goût de refaire ce test maintenant mais, si je me souviens bien, j'étais sensiblement comme Milton Friedman (left/right: +6.5, authoritarisme/libertarisme: -2)

Oui ça tient très bien c'est juste que que pour un libertarien, la liberté passe par la propriété privée des objets alors que pour un socialiste libertaire (ou libéral) c'est plutôt par la propriété publique (mise en commun des moyens de production). Par exemple en sortant l'éducation de l'enfant de la sphère privée de la famille on permet à la femme de se libérer de son rôle de ménagère et d'être libre d'exercer un travail, au même titre que son conjoint.

Modifié par Petrel
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Les positions majoritaires (i.e. quadrant 1 et 3) ne font pas de sens. Les seules positions valables sont dans les quadrants 2 et 4. Comment peut-on être pour la liberté personnelle mais contre la liberté économique? Ou vice-versa? Tu es pro-liberté ou anti-liberté, pas un ti-peu des deux à la fois. Dans les quadrants 1 et 3, il faut faire des contorsions idéologiques pour arrivber à se justifier.

Je n'ai pas de goût de refaire ce test maintenant mais, si je me souviens bien, j'étais sensiblement comme Milton Friedman (left/right: +6.5, authoritarisme/libertarisme: -2)

Admettre ton raisonnement, c’est tenir pour vrai que le capitalisme est synonyme de liberté économique, alors qu’il ne s’agit en fait que de la liberté du capital, de la propriété privée sous toutes ses formes, et, évidemment, de ceux qui le possèdent. Le quadrant 2 implique de favoriser l’exercice d’une certaine forme de liberté, de quelques-uns aux dépends de tous les autres.

Cette "liberté économique" dont tu parles est une imposture intellectuelle, elle est inconsistante avec le concept même de liberté. Le capitalisme produit inévitablement diverses formes d’autorité hiérarchique, de domination et donc de suppression de la liberté, autant négative (lorsqu’aucune force coercitive freine une volonté) que positive (lorsque les circonstances permettent effectivement l’exercice d’une volonté), et ce pour une très large part de la population. Cette "liberté" est celle de la minorité composée des propriétaires des moyens de production, qui imposent leur volonté, leurs objectifs, leurs ambitions, leurs choix, à l’intérieur des limites de ces propriétés (les lieux de travail, par exemple) – et même en dehors dans une certaine mesure (par l’influence) – à la majorité dépossédées de ces moyens. À ma connaissance, il existe peu d’institutions plus anti-démocratiques que les entreprises privées, dont le processus décisionnel est souvent extrêmement concentré entre les mains d’une poignée de gestionnaires et de propriétaires et dont les ouvriers, soit les acteurs principaux dans la production et la masse la plus imposante dans l’entreprise, sont bien souvent presque totalement exclus. Ces derniers n'exercent pas leur liberté à l'intérieur de ces institutions. En fait, j’ai peine à trouver un meilleur modèle d’oligarchie qu’une multinationale, par exemple.

Par ailleurs, si on pouvait quantifier la liberté, on dirait alors que la "quantité" de "liberté économique" disponible au sein d'une société capitaliste découle directement de la propriété privée qui s’y trouve, et où la "liberté économique" d'un individu découle de la quantité de propriété privée qu'il possède, ceux n’ayant aucune propriété se retrouvant bien sûr privés de liberté et otages des autres, c’est-à-dire libres de vendre leur liberté aux propriétaires.

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À ma connaissance, il existe peu d’institutions plus anti-démocratiques que les entreprises privées, dont le processus décisionnel est souvent extrêmement concentré entre les mains d’une poignée de gestionnaires et de propriétaires et dont les ouvriers, soit les acteurs principaux dans la production et la masse la plus imposante dans l’entreprise, sont bien souvent presque totalement exclus. Ces derniers n'exercent pas leur liberté à l'intérieur de ces institutions. En fait, j’ai peine à trouver un meilleur modèle d’oligarchie qu’une multinationale, par exemple.

Si je traduis ça donne: ce sont dans les entreprises privées qu'il y a le moins de liberté de.. ton? rencontre? informel? ou plutôt: non-institutionnel. Je ne suis pas certaine d'être d'accord. Nous avons en France les éléphants de l'institutionnel, ce qu'on appelle encore Service public, la logique y est si claire et si militaire, en fait (hiérarchie, délégation des responsabilités, cloisonnement de l'humain et du fonctionnel), que je pense que l'entreprise privée n'est pas exactement le lieu de la non-liberté, le lieu du système. Ou pour être plus précise: l'entreprise privée est le lieu du système en tant qu'intégré de façon nouvelle (moderne!) à la vie des gens. Je parle de biopouvoir. Pas de public ni de "sphère privée". Il s'agit d'être efficace, et le salarié y trouve son compte sans se sentir esclave d'un quelconque dirigeant, parce que le principe du pouvoir ne guide plus seulement son travail c'est-à-dire la manière dont sont exploitées ses forces, mais bien plus la manière dont il "gère" sa vie. Tout est là. Des plates-formes de gestion.

Ce n'est pas de l'oppression, de la liberté entravée. C'est n'y trouver rien à redire. Disons que ça pointe la fusion du "bios" (la vie nue, le corps-et-sa-santé, mode de vie etc), du psychologique et du social (politique).

C'est bien une question d'économie mais dans un sens bien plus large que le capital sur lequel se focalisent nos chers politicretard. On peut y revenir si tu veux.

Par ailleurs, si on pouvait quantifier la liberté, on dirait alors que la "quantité" de "liberté économique" disponible au sein d'une société capitaliste découle directement de la propriété privée qui s’y trouve, et où la "liberté économique" d'un individu découle de la quantité de propriété privée qu'il possède, ceux n’ayant aucune propriété se retrouvant bien sûr privés de liberté et otages des autres, c’est-à-dire libres de vendre leur liberté aux propriétaires.

Oui, certes.

Edit. Paraît que mes dires sont incompréhensibles, donc:

Toan parlait, je crois, du décollage total du financier par rapport aux producteurs de richesse concrète. Je réagissais à propos de logique institutionnelle. Il a raison d'insister sur le fait que "produire de la richesse" devient de plus en plus virtuel et managerial par rapport aux gens qui (comme on dit vulgairement) font quelque chose, que ce soit rajuster des câbles ou gérer une équipe de techniciens informatique. On se rejoint sur le point de la virtualisation du travail. Le système financier attribue une valeur non pas au produit du travail concret, mais à ses mises en jeu à travers le vaste système de surenchère.

Est ce que le capitalisme ne peut être que financier? Je pense qu'il y tend de façon structurelle, dans la mesure où c'est la logique de cloisonnement dont je parle tout le temps. On peut y revenir (bis), mais faut me répondre..

Modifié par Dahut
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Les positions majoritaires (i.e. quadrant 1 et 3) ne font pas de sens. Les seules positions valables sont dans les quadrants 2 et 4. Comment peut-on être pour la liberté personnelle mais contre la liberté économique? Ou vice-versa? Tu es pro-liberté ou anti-liberté, pas un ti-peu des deux à la fois
Faux.

Ton raisonnement à propos de la liberté est très naïf. Selon ton raisonnement, on est soit absolument pour la liberté ou soit on est absolument contre. Il n'y a pas de milieu selon tes dires.

Il suffit de montrer les conséquences de tes propos pour en dévoiler toute l'absurdité:

-Si on est absolument "pour" la liberté des individus, alors on doit accorder tous les droits aux individus, et on ne doit leur imposer aucune obligation ou interdiction. Cela implique qu'on aux individus les droits de tuer, de violer, de voler, etc...

-Si on est absolument "contre" la liberté des individus, alors on ne doit leur reconnaitre aucuns droits et leur imposer toutes les obligations et interdiction qu'on peut.

Les deux positions sont absurdes. Dans la vie réelle, on ne peut pas être absolument pour ou contre la liberté. On doit en fait prendre une position nuancée. On doit reconnaitre certaines libertés aux individus, tout comme on doit leur reconnaitre des interdictions et des obligations. Par exemple, il est interdit de tuer, de violer et de baiser des enfants. Nous n'avons pas cette liberté, et c'est très bien qu'il en soit ainsi.

De plus, il faut tenir compte du phénomène selon lequel donner plus de liberté à un individu peut avoir pour conséquence de réduire la liberté d'un autre individus. Si je donne le droit à John d'utiliser la violence par exemple, alors, s'il exerce sa violence sur Roger, Roger perdra beaucoup de liberté. À cause de ce phénomène, la seule manière de maximiser la liberté pour le plus grand nombre de personnes revient à interdire le recours à la violence et d'utiliser un force de répression, la police, pour punir ceux qui exercent leur violence. À cause de ce phénomène, certaines interdictions ont pour résultat de maximiser la liberté. C'est quelque chose que les libertariens ne comprennent pas.

Contrairement à ce que tu tentes de faire gober aux gens, la gauche n'est pas contre la liberté économique des individus. Elle souhaite maximiser la liberté du plus grand nombre d'individus. Or, contrairement à la droite économique, elle reconnait que trop de liberté économique accordée à certains individus réduit de manière encore plus importante les libertés d'autres individus.

D'ailleurs, lorsqu'on fait passer le test du "political compass", on s'aperçoit que les gauchistes sont plus libertaires que les droitistes. Toi-même, qui se réclame d'être libertarien, est en réalité près du centre sur l'axe liberté/autorité.T'es pas l'icône de liberté que tu prétends être, et d'ailleurs, à te voir pousser des raisonnements comme celui que tu viens de faire, on voit vite que tu ne comprends rien de la liberté.Il faut vraiment être naïf pour croire qu'on est "pro-liberté ou anti-liberté, pas un ti-peu des deux à la fois".

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J'ai beau être de nature apolitique j'ai quand même ma petite idée :

pcgraphpng.php?ec=-4.38&soc=-3.59

Ceci étant dit, il m'est toujours hors de question de cautionner tel ou tel parti politique de droite ou de gauche (surtout de droite en fait).

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Je suis en désaccord avec toi sur tous les niveaux...

Admettre ton raisonnement, c’est tenir pour vrai que le capitalisme est synonyme de liberté économique, alors qu’il ne s’agit en fait que de la liberté du capital, de la propriété privée sous toutes ses formes, et, évidemment, de ceux qui le possèdent. Le quadrant 2 implique de favoriser l’exercice d’une certaine forme de liberté, de quelques-uns aux dépends de tous les autres.

Quand les moyens de production sont possédés par l'État, celui-ci ne tolère pas la dissidence (l'Histoire l'a bien montré). Quand ils appartiennent aux entreprises privées, la dissidence peut toujours aller voir ailleurs. Elle est libre!

Cette "liberté économique" dont tu parles est une imposture intellectuelle, elle est inconsistante avec le concept même de liberté. Le capitalisme produit inévitablement diverses formes d’autorité hiérarchique, de domination et donc de suppression de la liberté, autant négative (lorsqu’aucune force coercitive freine une volonté) que positive (lorsque les circonstances permettent effectivement l’exercice d’une volonté), et ce pour une très large part de la population. Cette "liberté" est celle de la minorité composée des propriétaires des moyens de production, qui imposent leur volonté, leurs objectifs, leurs ambitions, leurs choix, à l’intérieur des limites de ces propriétés (les lieux de travail, par exemple) – et même en dehors dans une certaine mesure (par l’influence) – à la majorité dépossédées de ces moyens. À ma connaissance, il existe peu d’institutions plus anti-démocratiques que les entreprises privées, dont le processus décisionnel est souvent extrêmement concentré entre les mains d’une poignée de gestionnaires et de propriétaires et dont les ouvriers, soit les acteurs principaux dans la production et la masse la plus imposante dans l’entreprise, sont bien souvent presque totalement exclus. Ces derniers n'exercent pas leur liberté à l'intérieur de ces institutions. En fait, j’ai peine à trouver un meilleur modèle d’oligarchie qu’une multinationale, par exemple.

Par où commencer?

- Une entreprise privée est une forme de démocratie où les actionnaires (un seul ou des millions) décident quoi faire avec leur capital. Comme ils n'ont pas des moyens infinis, le jeu des pertes et profits est très important pour eux. Ils prendront des risques calculés pour assurer la croissance de leur entreprise. Quand le gouvernement s'en mêle (directement ou indirectement), il prend des risques mal calculés et taxe encore plus la population, cette source intarissable, pour tenter de réparer ses erreurs. Une entreprise incompétente fait faillite.

- N'importe qui peut acheter des actions de compagnies côtées en Bourse (Forb a montré que plus de la moitié des canadiens en détiennent) et participer aux assemblés d'actionnaires et voter sur les décisions prises. C'est une forme de "représentation proportionnelle", chacun selon ses moyens.

- Chaque employé est libre de signer un contrat ou non avec un employeur de son choix. Aucune entreprise ne force personne à travailler pour elle ou à consommer ses produits. AUCUNE, quoique tu en dises.

- J'ai une maîtrise en administration des affaires. Je ne serais pas capable de diriger une grande compagnie. Je te trouve très présomptueux de croire que'une assemblée de tous les travailleurs d'une entreprise (incluant le balayeur mais excluant les cadres "bourgeois" - terme marxiste - qui auront été éliminés) serait capable. Tu n'as pas le début de l'ombre d'une idée de comment fonctionne une multinationale.

Par ailleurs, si on pouvait quantifier la liberté, on dirait alors que la "quantité" de "liberté économique" disponible au sein d'une société capitaliste découle directement de la propriété privée qui s’y trouve, et où la "liberté économique" d'un individu découle de la quantité de propriété privée qu'il possède, ceux n’ayant aucune propriété se retrouvant bien sûr privés de liberté et otages des autres, c’est-à-dire libres de vendre leur liberté aux propriétaires.

Non, peu importe la "quantité" de propriété privée que tu possèdes, tu jouis de la même liberté d'en faire ce que tu veux. On ne quantifie pas le degré de liberté mais le niveau de richesse. On ne peut pas dire que quelqu'un n'est pas "libre" de s'acheter un yacht, mais on peut dire qu'il n'en n'a pas les moyens.

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- Une entreprise privée est une forme de démocratie où les actionnaires (un seul ou des millions) décident quoi faire avec leur capital.
Une entreprise c'est une action = 1 vote. Ça n'a rien d'une démocratie. Une démocratie c'est un citoyen = 1 vote.

Dans la démocratie, tous les citoyens votent. Dans l'entreprise, seul les actionnaires votent alors que les employés sont exclus.

La coopérative suit un modèle démocratie. Pas l'entreprise.

Toujours aussi comique mon Dan!

Non, peu importe la "quantité" de propriété privée que tu possèdes, tu jouis de la même liberté d'en faire ce que tu veux. On ne quantifie pas le degré de liberté mais le niveau de richesse. On ne peut pas dire que quelqu'un n'est pas "libre" de s'acheter un yacht, mais on peut dire qu'il n'en n'a pas les moyens.
Plus de libertés économiques vient avec plus de richesses et moins de libertés économiques vient avec moins de richesses. Je suis libre de m'approprier plus de choses si j'ai du cash. Il me semble que c'est pas dur à comprendre.

Selon ton absurde raisonnement, si on t'enlève la moitié de tes richesses, on ne nuit pas à ta liberté. Tu reste toujours aussi libre de faire ce que tu veux avec ce qui te reste. C'est juste que tu as moins de moyens... Si on taxe plus les riches, on ne les rends pas moins libre. On leur enlève juste des moyens.

lol à toi qui vient de se tirer dans le pied.

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Daniel, ton exposé était archi prévisible. Tu avances exactement les arguments que j’anticipais. Ça me surprend, même. Je m’étais dit qu’au moins la forme pourrait différer, mais non.

D’abord, la propriété privée – ou l’entreprise privée, pour utiliser tes termes – est en plusieurs points semblable à une forme d’État. Le – ou les – propriétaires sont ceux qui décident du déroulement de ce qui se passe à l’intérieur des limites de ce qu’ils possèdent; ils ont le monopole du pouvoir sur leur propriété – un corollaire du monopole de l’usage de la force, si on veut. L’entreprise, tel que je l’ai déjà mentionné auparavant, opère tout un réseau de relations autoritaires et hiérarchiques. Elle décide de l’heure à laquelle le travailleur doit se présenter et quitter, et qu’est-ce qu’il doit faire pendant qu’il est présent; elle décide de ce qui doit être fait, comment et à quelle vitesse; elle va même parfois jusqu’à contrôler la tenue vestimentaire et le nombre de fois qu’un travailleur peut aller aux toilettes. En ce sens, ça semble un peu hypocrite de présenter les deux modèles de propriété comme intrinsèquement différents.

De plus, tu dis que lorsque « les moyens de productions sont possédés pas l’État, celui-ci ne tolère pas la dissidence » et je n’aborderai pas ce point de front. En fait, je ne comprends pas pourquoi tu spécifies une telle chose, puisque je n’ai jamais même sous-entendu que je verrais d’un bon oeil la propriété collective des moyens de production par le biais de l’étatisation. Tu ne connais pas ma position et j’ai l’impression que tu essais de spéculer sur celle-ci. Ça frôle le sophisme de l’homme de paille.

D’un autre côté, en guise de soi-disant contraste, tu soulèves que lorsqu’ils (les moyens de production) « appartiennent aux entreprises privées, la dissidence peut toujours aller voir ailleurs », comme s’il s’agissait d’un parfait exemple de tolérance envers la dissidence, alors qu’il n’en est rien; c’est simplement la balayer sous le tapis, l’expulser entre d’autres mains jusqu’à ce qu’elle soit complètement marginalisée. Par-dessus le marché, tu ajoutes qu’ainsi, « elle [la dissidence – ou peut-être était-ce l’entreprise?] est libre! », comme si la liberté se résumait à avoir la possibilité de se choisir un autre maître, en espérant que le prochain sera plus clément et ouvert. Une telle position, à mon sens, découle d’une mauvaise compréhension de ce qu’est la liberté. Par ailleurs, c’est un argument souvent utilisé par ceux qui défendent le système capitaliste que celui qui suppose la "liberté" que tous possèdent de choisir leur employeur, que personne n’est contraint de travailler pour tel ou tel patron et qu’en ce sens, le travailleur possèdent une parfaite "liberté économique". C’est en partie vrai, puisqu’ici la liberté négative n’est pas violée. Mais il reste que cet argument est à côté de la plaque. Le travailleur n’est pas forcé de travailler pour un tel patron ou un autre, mais il doit tout de même travailler pour un patron. Il ne se sort pas pour autant de ce cercle. Qui plus est, ce n’est pas le travailleur qui choisit son patron ou son lieu de travail, puisque le dernier mot dans le processus d’embauche revient toujours à l’entreprise; le travailleur fait la pute, il ne choisit pas son employeur ou un emploi, ce sont eux qui le choisissent en bout de ligne.

Aussi, j’anticipe la réaction de certains qui avanceront que personne n’est non plus forcé de travailler pour un patron, mais qu’il peut, pour éviter cette situation, devenir un patron lui-même, en leur rappelant par réductio ad absurdum, qu’un système capitalisme entièrement et uniquement composé d’employeurs ne serait pas viable; dans ce système, tous ne peuvent suivre la voie de l’évitement, la majorité doivent passer par la prostitution économique, le travail salarié étant l’un des fondements naturels du capitalisme.

Ensuite, outre le fait que je trouve très réducteur ta vision de l’entreprise comme simple gestion du capital, ta comparaison de celle-ci à une démocratie est vraiment spécieuse. En fait, j’ai l’impression que tu nous ramènes deux cents ans en arrière avec une nouvelle forme de vote censitaire, et ça va dans le même sens que ce que j’indiquais auparavant, soit que la liberté serait à vendre et que la "quantité" de liberté qu’un individu possède découle directement de celle qu’il peut s’offrir. Cette « représentation proportionnelle » dont tu parles se fait effectivement en fonction des « moyens » et non en fonction des incidences. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas automatiquement coïncidence – et même qu’il ne peut tout simplement pas y avoir une telle coïncidence dans certains cas – entre ceux qui prennent les décisions et ceux qui en subissent les conséquences, ce qui nie l’emprise sur soi-même – ou l’autonomie, une source essentielle de la liberté. Les décisions – ou politiques – émanant de tout processus décisionnel tend à coïncider avec les intérêts de ceux qui ont été impliqués dans la prise de décision. Si le processus est hautement centralisé et concentré, la décision représentera les intérêts d’un groupe particulier. Là où le bas bât blesse, c’est lorsque l’externalité de la décision dépasse ce groupe particulier. Ceux qui sont touchés sans avoir eu leur mot à dire dans la décision voient leur liberté niée.

C’est ce qui se passe dans une entreprise. Les travailleurs sont perçus comme simples outils, ou pire encore une ressource (humaine), et la liberté comme une simple marchandise dans la mesure où les travailleurs doivent débourser pour empêcher qu’elle soit exercée par autrui. Qui plus est, un tel système permet également l’inverse, soit à des individus de participer au processus décisionnel pour la prise de certaines décisions qui n’auront pas d’externalité sur eux directement – à la limite, elles en auront sur leur capital (la valeur de leurs actions). Les travailleurs doivent débourser pour avoir un droit de regard – au mieux dilué – sur la gestion de la production, alors que sans eux, le capital et les ressources, peu importe leurs quantités injectés dans la production, ne serait guère plus que des masses inertes et sans valeur.

Finalement, c’est moi qui te trouve présomptueux d’avancer que les travailleurs n’ont pas les lumières nécessaires pour assurer la bonne gestion de la production, alors que c’est eux-mêmes qui se charge effectivement de l’entretenir sur une base quotidienne! Ce sont les gens les plus près de la production, de ses exigences, de ses aboutissements, de ses contraintes, et que sais-je encore? Du reste, rien n’empêcherait les travailleurs de désigner des mandataires pour s’occuper d’une telle gestion si elle s’avérait trop lourde, en autant que les mandats soient clairs et consignés démocratiquement, et que les délégués soient révocables si incompétents. Tu me diras qu’une telle structure ne serait pas viable dans un système capitaliste, et il se peut que tu ais raison. Comprends alors que je m’attaque directement à la logique de ce système. C’est certain que si, pour toi, l’objectif d’une entreprise se résume à générer toujours plus de bénéfices pour ses actionnaires, il vaut mieux que le pouvoir de décision reste entre les mains de ceux dont c’est précisément l’intérêt, même si cet intérêt est différent – et dans certains cas carrément contradictoire – de celui des autres.

Soit dit en passant, un yacht n’est pas une propriété en soi. En fait, c’est avant tout une possession, et il y a une différence entre une propriété et une possession. La différence se situe précisément dans l’usage qu’on en fait.

J’en aurais écrit davantage, mais je crois que c’est assez pour ce soir.

Edit : correction d'une faute.

Modifié par Toan
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