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Vos travaux d'école


Déchet(s) recommandé(s)

Pardonnez-moi de ne pas tout lire, mais j'aimerais savoir, combien de temps vous a-t'il fallu pour produire autant de texte?

BTW, je produis presque exclusivement des rapports techniques, j'vais voir ce que je peux faire.

Aussi c'est presque toujours en équipe de plus que 2.

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Je poste ça juste parce que j'ai bûché dessus et que je suis crissement content de l'avoir fini.

De cocotte à reine :

Les visages d’Odette dans la Recherche du temps perdu

On dit que la mécanique des romans de Marcel Proust est « kaléidoscopique ». Le dictionnaire en ligne du Trésor de la Langue Française définit le kaléidoscope en ces termes : « Instrument tubulaire contenant un jeu de miroirs et des fragments de verre mobiles, diversement découpés et colorés, produisant des figures qui varient à chaque secousse reçue par l'appareil. » Dans le cadre du roman proustien, cet outil, offrant à partir d’un nombre précis et fixe d’éléments un nombre difficilement calculable de combinaisons, est métaphoriquement transposé en une forme de représentation du temps, qui dessine à partir des mêmes composantes une foule de portraits parfois éminemment dissemblables. Il est donc possible de tirer de la lecture de la Recherche du temps perdu une sorte de loi de l’écriture : ce qui est interprété d’une façon dans un premier temps, ce qui en un moment précis paraît être de telle ou telle manière peut, selon le regard qu’y porte le narrateur, selon la période de sa vie, selon ce qui l’entoure, selon une multitude de circonstances, se révéler en un autre temps du récit remarquablement différent, comme ces fragments du kaléidoscope qui, à partir de la même matière, forment une image qui ne rappelle en rien la précédente. L’univers proustien est ainsi composé de ces jeux de transformations qui servent l’élaboration de l’édifice de la Recherche; secousse par secousse, le kaléidoscope révèle de nouvelles facettes qui, ajoutées aux échantillons antérieurs, permettent de cerner l’objet étudié dans toute sa complexité.

Le monde de la Recherche est prismatique : tout dépendant du point de vue d’où on l’observe, il se révélera changé, porteur d’un sens nouveau, sans que sa matière n’ait nécessairement subi de transformations physiques. Une même lumière se divise en une foule de faisceaux hétéroclites. Le Moi, chez Proust, est donc lui aussi métamorphique, instable, fugace, et bien entendu kaléidoscopique. Le sujet est segmenté, concassé en mille et un morceaux, formé de plusieurs petits « moi » qui émanent de l’individu comme autant d’ingrédients d’une même recette. C’est dans cette optique que le personnage proustien arbore rarement une psychologie figée dans le temps. D’une section à l’autre du roman, un individu peut sembler au lecteur tout à fait étranger à ses occurrences préalables. Ainsi existent au cœur d’une même œuvre différentes versions d’un même protagoniste. Nous nous proposons d’observer comment, majoritairement dans les deux premiers livres de la Recherche, Odette de Crécy devient Mme Swann, modifiant ainsi presque entièrement le regard du narrateur qui, la décrivant d’abord en des termes essentiellement négatifs, opère un changement qui l’élève au rang de grande dame.

Ces changements chez l’indocile Odette semblent indissociables de sa filiation avec Charles Swann, alter-ego du narrateur, en qui il se reconnaît au point de faire le récit complet et détaillé d’une partie de son existence, précisément de sa rencontre et de ses premiers amours avec celle qui deviendra sa femme, à la première personne, comme s’il s’agissait de sa propre existence, de ses propres émotions, qui sont en fait directement influencées par la perception de celui qu’il considère presque comme son double. La première rencontre de Swann avec Odette est ainsi marquée du regard essentiellement négatif que lui portait ce dernier; aussi la description qu’il en fait est-elle loin d’être élogieuse : « elle était apparue à Swann non certes sans beauté, mais d’un genre de beauté qui lui était indifférent, qui ne lui inspirait aucun désir, lui causait même une sorte de répulsion physique. » Odette, précise le narrateur, avait pour plaire à Swann « un profil trop accusé, la peau trop fragile, les pommettes trop saillantes, les traits trop tirés. Ses yeux étaient beaux mais si grands qu’ils fléchissaient sous leur propre masse, fatiguaient le reste de son visage et lui donnaient toujours l’air d’avoir mauvaise mine ou d’être de mauvaise humeur. » Généralement considérée à cette époque de sa vie comme une fille un peu sotte au passé nébuleux et auréolé de scandale, Odette est dépeinte par le narrateur sous un jour aussi négatif que ne l’aurait sans doute présenté Swann s’il en avait lui-même brossé le portrait.

Lascive, sensuelle et impudique, la jeune femme se pare de catleyas, reine de toutes les orchidées : « Elle tenait à la main un bouquet de catleyas et Swann vit, sous sa fanchon de dentelle, qu’elle avait dans les cheveux des fleurs de cette même orchidée. » Fleur de l’amour et de la passion, c’est à travers elle que Swann initie, dans la voiture d’Odette, leur premier contact physique. Dans un rapport de proximité, ce rapprochement initial du catleya avec la sexualité des amants se cimente chez le personnage d’Odette jusqu’à devenir un symbole incassable. Toujours, lorsqu’il y a sexualité, le catleya est présent. Swann opère d’ailleurs lui-même cet amalgame de manière quasi-métaphorique : « Il espérait en tremblant, ce soir-là, […] que c’était la possession de cette femme qui allait sortir d’entre leurs larges pétales mauves ». Cette première mouture d’Odette de Crécy est marquée du sceau du mauvais goût, de la vulgarité, du décadent.

La décoration de ses appartements contient en elle-même le germe de cette dégringolade, de cet avilissement que représente pour Swann un amour avec elle. Dans le vestibule de son appartement se trouvent de vastes bouquets de chrysanthèmes, de couleurs rose, orange et blanche. Dans de nombreuses cultures, ces trois couleurs de chrysanthèmes sont associées au déclin de l’amour, ou plus spécifiquement à sa fragilité. Leur présence chez Odette n’est donc pas sans évoquer l’impossibilité de l’union qui se tisse peu à peu. Dans une scène d’Un amour de Swann où ce dernier se rend chez la jeune femme pour prendre le thé, le décor est éloquent; l’arrangement des lieux est méticuleusement orchestré pour inspirer l’érotisme, de façon pratiquement religieuse : « les nombreuses lampes […] brûlaient isolées ou par couples, toutes sur des meubles différents comme sur des autels ». Odette est résolument rigoriste dans la mise en place de ses installations : « elle avait surveillé sévèrement du coin de l’œil le domestique pour voir s’il […] posait [les lampes] bien à leur place. Elle pensait qu’en en mettant une seule là où il ne fallait pas, l’effet d’ensemble de son salon eût été détruit ».

Ce terme d’ « autel », cet adjectif de « consacré » appartenant normalement au vocabulaire religieux détonent de leur contexte d’utilisation, opérant ainsi une forme de blasphème qui renvoie sur le personnage d’Odette une « phosphorescence » sinon diabolique, du moins intrinsèquement profane, à l’image à la fois de sa place injustifiable dans la société et de son passé supposé de femme entretenue, voire de prostituée. À même l’écriture, Odette de Crécy est donc imprégnée de vice, et la ferveur dévote avec laquelle elle organise ce qui fait presque figure de harem consolide sa place de femme de mauvaise vie, d’enjôleuse impie qui élève le sexuel au rang de religion. Odette, dans cette version où elle est désignée par son prénom, évolue dans un décor d’envoûtement, de séduction marquée d’une fascination sacrilège, qui inscrit son personnage sous le giron essentiellement péjoratif de la femme de joie.

Une aquarelle d’Elstir contemplée par le narrateur lors de son voyage à Balbec dans le second livre de la Recherche, alors qu’Odette n’est plus Odette mais bien « Mme Swann » et que ce dernier nourrit déjà envers elle des sentiments d’admiration, fait ressurgir cette facette première du personnage que nous venons de mettre en lumière, laissant le narrateur interdit et déconcerté par le fossé qui sépare la mère de Gilberte de cette jeune fille sur la toile. Mais cette révélation de l’identité du modèle survient en un second temps, après que le jeune homme en ait d’abord fait l’étude objective. Sa description, fort détaillée, ne rappelle en rien la pétillante Mme Swann : « C’était […] le portrait d’une jeune femme pas jolie, mais d’un type curieux […] Le caractère ambigu de l’être dont j’avais le portrait sous les yeux tenait sans que je le comprisse à ce que c’était une jeune actrice d’autrefois en demi-travesti. [ses] cheveux bouffants, mais courts, son veston de velours sans revers ouvrant sur un plastron blanc me fit hésiter sur […] le sexe du modèle ».

Comment Mme Swann, cette ultime manifestation d’élégance et de beauté féminine, peut-elle être présentée comme un garçon manqué, une espèce d’androgyne dont on peine à déterminer le sexe? En la comparant même à Odette de Crécy, la courtisane indécente dont la féminité n’est toutefois jamais remise en cause (bien au contraire), cette Odette de l’aquarelle, cette « Miss Sacripant », comme l’appelle Elstir, fait contraste. Cette différence, toutefois, est expliquée : « Le portrait était antérieur au moment où Odette disciplinant ses traits avait fait de son visage et de sa taille cette création dont, à travers les années, ses coiffeurs, ses couturiers, elle-même […] devaient respecter les grandes lignes. » De « Miss Sacripant » à Odette de Crécy, il y a peut-être un pas; de cette dernière à Mme Swann, l’écart est titanesque. Ce n’est pourtant pas le dernier coup de massue administré à la vision de Mme Swann que ce faisait le narrateur. Dans le Côté de Guermantes, alors qu’il observe les photographies laissées par son oncle Adolphe, il tombe sur une image de l’aquarelle d’Elstir. Morel lui révèle alors qu’il s’agit là de la « dame en rose » rencontrée des années plus tôt chez son oncle. Rappelons-nous les impressions ressenties par le narrateur lors de cette entrevue :

Je ne lui trouvais rien de l’aspect théâtral que j’admirais dans les photographies d’actrices […] J’avais peine à croire que ce fût une cocotte et surtout je n’aurais pas cru que ce fût une cocotte chic […] si je n’avais pas su que mon oncle n’en connaissait que de la plus haute volée. Mais je me demandais comment le millionnaire qui lui donnait […] ses bijoux pouvait avoir du plaisir à manger sa fortune pour une personne qui avait l’air si simple et comme il faut.

À la charmante femme de Swann, intouchable de splendeur, il devra désormais associer cette vulgaire « dame en rose » de son enfance, cette cocotte dont il s’étonnait qu’un homme puisse s’éprendre au point de l’entretenir. Pourtant, « Miss Sacripant », la « dame en rose », Odette de Crécy et Mme Swann ne sont que différentes facettes du rendu kaléidoscopique d’un même personnage. Impressionnant tour de force de la plume proustienne, cette multiplication des versions de la même femme est en quelque sorte annoncée lorsque Swann, lors d’une visite chez Odette, est frappé par sa ressemblance avec la Zéphora de Botticelli. Associée en pensée à l’œuvre d’art, la jeune femme, dont les « joues si souvent jaunes, languissantes, piquées de petits points rouges » déplaisaient tant à Swann un instant plus tôt, se voit transformée d’un seul coup. Une beauté nouvelle lui est insufflée de ce seul rapprochement avec la pureté de l’art :

Il la regardait; un fragment de la fresque apparaissait dans son visage et dans son corps, que dès lors il chercha toujours à y retrouver, […] et bien qu’il ne tînt sans doute au chef-d’œuvre florentin que parce qu’il le retrouvait en elle, pourtant cette ressemblance lui conférait à elle aussi une beauté, la rendait plus précieuse.

Le germe de Mme Swann, contenu peut-être autant dans l’esprit de Swann lui-même (et dans celui du narrateur, par ricochet) que dans une réelle et palpable beauté physique, semble ici commencer à éclore comme un bouquet d’aguichants chrysanthèmes. De la fin d’Un amour de Swann au début de Nom de pays : le nom, la section suivante du premier livre de la Recherche, Odette de Crécy devient Mme Swann, mère de Gilberte dont le narrateur s’éprend; aussi la vision de ce dernier est-elle ajustée en conséquence. Lors de ses promenades avec Françoise au bois de Boulogne, l’arrivée de Mme Swann est auréolée de grandeur : « image pour moi d’un prestige royal, d’une arrivée souveraine telle qu’une reine véritable n’a pu m’en donner l’impression dans la suite ». Puis, plus loin : « j’apercevais Mme Swann laissant s’étaler derrière elle la longue traine de sa robe mauve, vêtue, comme le peuple imagine les reines, d’étoffes et de riches atours ». Du caractère « bas » d’Odette de Crécy à la hauteur majestueuse de Mme Swann, il y a deux mondes. La première est dépeinte au travers d’un œil sinon objectif, au moins quelque peu distant, avec ce que nous supposons être un certain recul, alors que la seconde est une création de l’esprit du jeune narrateur, en admiration à la fois devant Swann et devant sa fille Gilberte, ce qui confère à Mme Swann, liée à ces deux êtres, une magnificence en contrecoup.

Toutefois, une sorte de connaissance rétrospective du caractère d’Odette dans sa totalité le pousse à tenir un discours à tendance dichotomique, à nuancer les impressions décrites en y surimposant une compréhension a posteriori : « Mme Swann, […] aux lèvres un sourire ambigu où je ne voyais que la bienveillance d’une Majesté et où il y avait surtout la provocation de la cocotte ». Le narrateur n’est pas dupe; s’il l’a été, dans la naïveté de l’enfance, sa lucidité au moment de l’écriture le conduit cependant à tisser le pont, aussi ténu soit-il, entre Odette de Crécy la fille de joie et Mme Swann l’épouse, la mère, la reine. Dans la section intitulée Autour de Mme Swann, il poursuit sa « critique » : « Mme Swann préférait la société des hommes à celle des femmes. Mais quand elle critiquait celles-ci c’était toujours en cocotte, signalant en elles les défauts qui pouvaient leur nuire auprès des hommes ». À nouveau, la séparation entre Odette et Mme Swann se brouille, alors que le narrateur souligne chez la seconde ce qui subsiste de la première, cette part fondamentale de son caractère qui prouve qu’on n’est jamais bien loin de ses premiers réflexes. Mais au final, c’est la nouvelle beauté de Mme Swann qui triomphe en société sur la maladresse un peu grossière d’Odette : « c’était Odette elle-même que Mme Cottard et tous ceux qui avaient fréquenté Mme de Crécy auraient eu peine […] à reconnaître. » En effet, Mme Swann « s’était enfin découvert, ou inventé, une physionomie personnelle, un “caractère” immuable, un “genre de beauté”, […] comme une jeunesse immortelle. » Évolution naturelle de la fille à la femme? Nouveau tour de force de la cocotte? L’ambigüité subsiste. Mais malgré les quelques traits d’Odette qui surgissent dans la personnalité nouvelle de Mme Swann, les deux identités s’entrechoquent et ces deux versions du même personnage se font face.

Odette de Crécy, « Miss Sacripant », la dame en rose, Mme Swann, toutes ces facettes trouvent leur aboutissement dans la phase finale de la métamorphose, Mme de Forcheville, qui, « comme injectée d’un liquide, d’une espèce de paraffine qui gonfle la peau mais l’empêche de se modifier, avait l’air d’une cocotte d’autrefois à jamais naturalisée. » La beauté éternelle d’Odette est pourtant froide, sans vie : « justement parce qu’elle n’avait pas changé, elle ne semblait guère vivre. Elle avait l’air d’une rose stérilisée. » Il est dit que « sa voix était triste, presque suppliante, comme celle des morts dans l’Odyssée. » Maîtresse de M. de Guermantes, vieillard qui la séquestre et dont la folie fait écho, comme le souligne le narrateur, à celle de Swann envers Odette et à la sienne propre face à Albertine, cette femme dont la beauté est devenue une malédiction subit un bien triste sort, entretenue de nouveau à un âge avancé, ne pouvant, même Forcheville, échapper à Odette. En mariant Swann, Odette de Crécy est monté d’un échelon social; en se débarrassant de son nom juif pour celui, « purement » français, de Forcheville, l’ascension est complète. Mais nonobstant cette nouvelle particule ajoutée à son nom, elle n’est jamais bien loin de sa première nature; aussi, cette incarnation finale d’Odette, en refermant le cercle, a bien quelque chose de l’ordre du tragique. Cette femme aux personnifications multiples, aux mille visages tous d’une beauté périlleuse, « qu’à chaque décade on retrouve en une nouvelle incarnation, ayant de nouvelles amours », est peut-être le personnage de la Recherche au destin le plus funeste. Sa vie est une éternelle oscillation, où chaque pas vers l’avant tire avec lui quelque chose du passé, où sous tous les masques se cache la femme mélancolique, la belle-de-nuit. Ainsi Odette, celle qui « avait trompé Swann, et tout le monde, […] était devenue si faible qu’elle n’osait même plus […] se défendre contre les hommes. Et bientôt elle ne se défendrait pas contre la mort. »

BIBLIOGRAPHIE

PROUST, Marcel, À la recherche du temps perdu, Paris, éditions Gallimard, coll. « Quarto », 1999, 2408 p.

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Been there.

Une nouvelle surréaliste aussi. Sauf que la prof ne m'accusait pas de plagiat mais était fan. C'était un ramassis de n'importe quoi le pire...

Been there too, sti. Arrêtez de vous croire spéciaux.

"Je ne serais pas surprise si je vois, dans un futur, un livre écrit par votre fils, Madame"

- Ma prof de francisation à ma mère.

Sniff...

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Been there too, sti. Arrêtez de vous croire spéciaux.

"Je ne serais pas surprise si je vois, dans un futur, un livre écrit par votre fils, Madame"

- Ma prof de francisation à ma mère.

Sniff...

Il est encore temps. Je trouvais seulement que la coïncidence du style littéraire était frappante.

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En même temps c'est ce qui se passe quand on laisse tous les débiles étudier, dès que les profs tiennent un élève qui écrit son nom sans faute, ils sont fiers. Peut-être que ça leur donne l'impression de servir à quelque chose.

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