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Les idées grotesques de Lombroso


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[J'efface les blogues. J'en profite donc pour copier/coller ce vieil article ici. Lisez-le ou pas, cela m'importe peu]

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Cesare Lombroso. Quiconque connaissant le vécu de ce personnage ne peut prononcer son nom sans être gêné par une sorte de rire étouffé. Laissez-moi tenter le coup, de vive voix.

Non, je n'y arrive pas. Du baragouinage : « Cesaaahaha Lombro-oh-oh-sssoh! », après quelle tentative je fixai le plafond d'un air solennel, comme pour demander pardon. Car un certain respect s'impose, quand même. Oui, d'accord, cet homme consacra sa vie et ses recherches à tenter vainement de confirmer des hypothèses farfelues à l'aide d’une méthodologie douteuse, et puis quoi? Reconnaissons en lui le fondateur de la criminologie, bien qu’aujourd’hui ses ouvrages ne peuvent être cités dans une étude sans que la crédibilité de son auteur soit remise en question. Effectivement, dans notre contexte social actuel, les idées avancées par notre bonhomme sont pour ainsi dire caduques, finies, invalides. Énoncées en 1876, elles ont fait leur temps. Voyons pourquoi.

IDÉE GROTESQUE #1 - LE CRIMINEL PRÉSENTE DES DIFFORMITÉS PHYSIONOMIQUES

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Médecin légiste, Lombroso eut lors de sa carrière l'excitante opportunité de pratiquer l'autopsie des cadavres de plus de six milles individus. SIX MILLES! Ce n'est pas rien, ça. La mort ayant cette fascinante faculté de libérer une personne de sa mobilité et de toute sa pudeur, elle offrit à notre personnage la possibilité d’observer avec minutie la carcasse de ce qui fut auparavant l'hôte d'un être incompris : le criminel. Pour cette raison, et aussi parce que Lombroso désirait comparer la taille de son pénis à celle d'autres hommes, il mesura toutes les caractéristiques physionomiques de ses sujets. Entre autres, la circonférence de chacune de leurs narines, la largeur de leur mandibule, de leurs oreilles, la profondeur de leur nombril jusqu'à celle de leur rectum. Ainsi, toutes comparaisons faites, Lombroso conclut que les délinquants présentaient certaines singularités crâniennes étrangement similaires à celles des primates. Voilà qui fait de George Bush un criminel notoire.

IDÉE GROTESQUE #2 - LA RÉSURGENCE DE TRAITS PRIMITIFS CHEZ LE CRIMINEL

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Lombroso soutenait que le criminel partageait non seulement l'apparence de l’homme primitif, mais aussi son comportement. Comme si cela ne suffisait pas! Selon lui, le délinquant adoptait une attitude telle que rencontrée à une époque où régnait la Loi des gros bras, à une époque où n'existait aucune classification des crimes. À une époque ancestrale, dans laquelle les territoires étaient peuplés de macaques et de babouins. L'Afrique, finalement.

La comparaison avec l'animal n’était pas inappropriée, mais au contraire parfaitement normale. Lombroso croyait même avoir découvert une sous-espèce humaine, à laquelle il s'empressa d'attribuer un nom distinctif : le « criminel-né ». C'est d’ailleurs dans son ouvrage le plus critiqué qu'il en énumère les principaux attributs. Ainsi, il parle de l’atavisme, soit de la réapparition d’un comportement et de traits physiques propres aux sauvages. Lombroso, humilié par les sociologues, affirma être seulement l'esclave des faits. Oui, oui, c'est cela, le moustachu.

IDÉE GROTESQUE #3 - MÉFIEZ-VOUS DE L'HOMME AU GROS MENTON

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L’esprit scientifique de l'époque était marqué d’un fort déterminisme, c'est-à-dire qu'un phénomène x entraînera inévitablement le résultat y. Masturbez un homme et il éjaculera ; c'est aussi simple que cela, le principe de causalité. Lombroso n'ignorait pas ce principe et supposait que tout homme arborant les traits du « criminel-né » commettrait un délit à un moment ou un autre de son existence. Notre médecin légiste n'en manquait pas une pour pointer du doigt l’homme correspondant à celui sur son esquisse : nez proéminent, bras pendouillant, mâchoire imposante, os zygomatiques élevés, lèvres pulpeuses. Aussitôt, Lombroso exigeait que des mesures préventives soient prises contre cet homme, qui devait bien être le plus laid du monde.

IDÉE GROTESQUE #4 - LA FEMME, PAR NATURE PRIMITIVE

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Lombroso eut à s'expliquer devant ce paradoxe : comment se fait-il que les femmes commettent moins de crimes que les hommes, étant par nature des êtres inférieurs proches de nos amis les animaux? Les femmes sont, au même titre que les criminels, des bêtes insignifiantes faiblement évoluées. Des indicateurs biologiques supportent d'ailleurs cette thèse : coeur moins lourd, sang moins riche en globules rouges, atrophie musculaire et cerveau moins volumineux. Il ne fait donc nul doute que les femmes sont non loin des primates et que leur sens moral en est ramolli. À l'intelligence médiocre, elles sont souvent cruelles, jalouses, vaniteuses et ont le mensonge instinctif.

Lombroso voit dans la femme un être proche de l'enfant, voire du sauvage. Mais malgré toutes leurs faiblesses, comment expliquer leur maigre contribution en matière criminelle? De marbre devant ce paradoxe, Lombroso signala les crimes odieux commis exclusivement par les femmes : l'adultère, l'avortement, la sorcellerie, l'infanticide et sans oublier la bonne vieille prostitution. Les femmes sont, de plus, indifférentes face à leur infamie. Elles ont beau commettre moins de crimes, mais ces derniers sont moralement cent fois plus condamnables que ceux commis par les hommes. Elles privilégient simplement la qualité, au détriment de la quanti

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