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Radio Depotoir


Esch
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Déchet(s) recommandé(s)

 

Tu nous entends le Blizzard? Tu nous entends?

Si tu nous entends, va te faire enculer

Tu pensais que tu allais nous avoir hein?

Tu croyais qu'on avait rien vu?

Surprise connard!

Tu nous entends la Honte? Tu nous entends?

Si tu nous entends fais gaffe quand tu rentres chez toi toute seule le soir

On pourrait avoir envie de te refaire la mâchoire avec des objets en métal

Ou de te laver la tête avec du plomb, qu'est-ce que t'en dis?

Tu nous entends la Tristesse? Tu nous entends?

Si tu nous entends, c'est que toi aussi, tu vas bientôt faire ton sac

Prendre la première à gauche, deuxième à droite, puis encore à gauche et aller niquer ta race

Félicitations! Bravo!

Tu nous entends la Mort? Tu nous entends?

Si tu nous entends sache que tu nous fais pas peur, tu peux tirer tout ce que tu veux

On avance quand même, tu pourras pas nous arrêter

Et on laissera personne derrière, on laissera personne se faire aligner

Tout ça c'est fini!

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j'entends rien....
 

 

Citation
e sais même pas par où commencer en fait
En même temps c'est la première fois que je fais ça
Donc vous m'excuserez si ça part un peu dans tous les sens
Ou si je suis trop confus
Faut dire qu'en ce moment j'ai bien du mal à mettre mes idées au clair quand même
J'ai bien du mal à trouver mes mots
Enfin voilà, j'vous dresse le tableau vite fait
Je suis né dans une famille plutôt aisée, j'ai toujours été privilégié
J'ai jamais manqué d'amour, ni de rien d'autre d'ailleurs
Même si ma mère, qui vient quand même d'un milieu assez populaire
Était parfois un peu sévère avec mes frères et moi
À l'école j'étais bon élève, à la maison j'étais poli
J'me souviens pas avoir fait trop de conneries étant p'tit
Par contre, j'ai fait des études correctes
Et aujourd'hui je sais que mon parcourt est plus ou moins tracé
Disons que je sais où j'arriverais si je continue sur ma lancé
J'aurais probablement une femme et de beaux enfants
Un crédit à payer, un épagneul anglais et un coupé-cabriolet
Et pourtant vous voyez
Ça fait maintenant presque 6 mois que je dors à peine
Que j'peux n'rien bouffer pendant deux jours sans même m'en apercevoir
Et quand j'me regarde dans le miroir j'y vois un mec bizarre
Pâle, translucide, tellement livide
À faire sourire un génocide
Docteur j'rigole pas
Faut que vous fassiez quelque chose pour moi, n'importe quoi
Prenez un marteau et pétez-moi les doigts
Je sais pas
Parce que là je peux vraiment plus
J'peux plus sortir dans la rue
J'peux plus mettre les pieds dans des bureaux
De toute façon je suis devenu incapable de prendre le métro
Ça pue la mort, ça pue la pisse
Ça me rend claustro et agressif
Et puis j'ai vraiment l'air d'un gland
Dans mon costard trop grand et mal taillé
Que même si je voulais faire semblant y'aurait
Toujours marqué en gros troufion sur mon front
Et puis tous ces gens qui cherchent absolument à s'entasser
Qui poussent, qui suent, qui sifflent entre leurs dents comme des serpents
Vas-y du con, monte, monte, t'as raison
De toute façon t'auras beau être le premier arrivé
À la clef on va tous se taper la même journée scabreuse
Les yeux collés à l'écran de l'ordinateur
Tu te détruis les pupilles à lire en diagonal
Des choses auxquelles t'entraves que dalle
Nan mais tu comprends, il est hyper important ce dossier
Le client il raque 300 de l'heure alors tu te débrouilles
Tu vas chercher sur Google s'il faut mais tu me finis ça pronto
Ah oui, vous avez parfaitement raison, oui
C'est de ma faute, oui, je suis pas assez réactif
Han c'est drôle, oui, collez-moi des gifles
Connard!
Et si t'allais plutôt te carrer des poignées de porte dans le cul pour voir?
J'en ai assez d'me taper à déjeuner des salades composées à 12 €
Ou de la barbaque en carton mouillé
De manger sur un coin de table
Puis de passer des après-midis minables à enculer les mouches
Et finir par embrayer sur des after-works entre collègues
Mais quel cafard!
À croire qu'on aime tellement s'faire
Enfler la journée qu'on en redemande le soir
Mais bon, faut dire aussi qu'on y rencontre des meufs
Ou plutôt des célibattantes
C'est-à dire des nanas qui comme nous ont des problèmes affectifs
On se présente, on leur raconte des cracks
On leur dit qu'on est collab' alors qu'on est à la fac
Et qu'en vrai on passe notre temps à
User nos culs sur des bancs trop étroits
À écouter des types chauves déblatérer
Déblatérer, déblatérer toute la journée
Déblatérer sur tout, et surtout sur n'importe quoi
Et heureusement, les journées se finissent toujours de la même façon
On rentre et on se fait beau pour la soirée
On met nos polos cols relevés
Puis on se retrouve au QG pour picoler des demis à 5€
D'ailleurs, quand on a un peu de plomb dans l'aile
On a souvent envie de jouer aux rebelles et crier au tôlier
Dit-donc tu t'prends pour qui enfoiré
Tu trouves pas que ta bière elle est un peu chère?
On le ferait si on avait un peu de cran dans nos artères
Mais on préfère se taire et continuer à gaspiller notre tune
À user notre salive pour pas grand-chose, et à fumer comme des sapeurs
Histoire de s'amocher à fond avant d'être vieux
D'agrandir les valoches qu'on a déjà sous les yeux
À part ça on parle surtout des filles qu'on a vues sur le net
Et puis d'celles qu'on aimerait attraper en soirée
Car ce soir, comme tous les soirs, on va essayer de niquer
Mais surtout pas de faire l'amour
Parce que l'amour, c'est pour les pédés
Rien de bien choquant finalement
Des gars parlent des filles qui baisent
Des filles qui baisent pour dire qu'elles baisent
La baise, on en garde toujours des regrets parfois des maladies
Au fond on fait ça sans plaisir, sans réelle envie
C'est surtout pour ne plus penser
Ça cache des plaies à vif, mais ça c'est un secret
En vérité on est perdus, désœuvrés, désabusés
Seuls comme des animaux blessés
On est tristes et nos cœurs saignent
Mais on se cache derrière nos grandes gueules et nos mots durs
Entre nous on s'appelle mec, meuf,
Bâtard, baltringue, bitch, gouinasse, connard
Parce que sans le vouloir, les autres sont un combat permanent
Décidément docteur, on vit une chouette époque
Et dans une chouette ville aussi
Paris, Paris la nécropole, Paris qui sent la carne
Paris qui petit à petit entraîne
Dans sa chute des fragments de nos vies
Paris c'est tellement sain,
Et nous sommes des gens biens
Tellement biens qu'on est trop bien pour nos voisins
Auxquels on prête pas plus d'attention
Qu'à la pisse derrière la cuvette des chiottes
Parfois j'ai juste envie de hurler
T'approche pas de moi, t'approche pas de moi,
Me touche pas, me touche pas, t'approche pas de moi!
Docteur, il me faut un truc, n'importe quoi, sinon je vais craquer
Je risque de cogner une vieille, un passant, un mioche
Et ce sera moche
Ce sera vraiment moche

Du coup.

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