Retromantique 17 mai 2021 Auteur Partager 17 mai 2021 il y a 4 minutes, Daleko a dit : Et avec des arguments comme ça, vous faites couler l'Occident. Sérieux toutes, vous pensez que le sens des mots change en fonction des sentiments des gens ? Pour résumer, on me sort une phrase ridicule (« C'est pas obligatoire d'avoir un père »), je fais remarquer que logiquement si, ça l'est. On me répond qu'on a des amies qui aiment pas le mot père, du coup faut pas l'utiliser dans les sens prévus à cet effet, mais qu'il faut dire géniteur pour pas blesser. Je réponds que géniteur c'est pile ça, un père biologique. On me répond que 0/20. J'aime pas le mot romarin. Va falloir en trouver un autre. @Daleko, c'est pas ton fort l'épistémologie hein? J'veux dire, tous les travaux universitaires dignes de ce nom nécessite de s'entendre sur des définitions, car si, les termes peuvent renvoyer à des significations nuancées et tout travail intellectuel doit mettre au clair les définitions à partir desquels ils se fait. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
AubeRouge 17 mai 2021 Partager 17 mai 2021 Tremble, vieil occident ! Les synonymes de la langue francaise, les pilliers des pays d'europe et Anglo Saxon ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ecce Homo 17 mai 2021 Partager 17 mai 2021 mouin. pour ma défense, l'approche personnelle était une tentative de ma part d'aborder le sujet sous un angle différent pour te faire comprendre quelque chose qui demeure fondamentalement un phénomène social (parce que oui, j'ai beau te parler de mon amie, il reste que fondamentalement, la multiplication des modèles familiaux demeure un phénomène social qui devrait être abordé de la sorte, contrairement à ton désamour du mot romarin). mais bon, je constate que l'approche personnelle ne fonctionne pas plus que l'approche sociale. même que c'est "pire" parce que ça t'a ouvert la porte à un argumentaire de type décrédibilisant (romarin, adolescence). sera noté pour la prochaine fois. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Daleko 17 mai 2021 Partager 17 mai 2021 il y a 6 minutes, Retromantique a dit : @Daleko, c'est pas ton fort l'épistémologie hein? J'veux dire, tous les travaux universitaires dignes de ce nom nécessite de s'entendre sur des définitions, car si, les termes peuvent renvoyer à des significations nuancées et tout travail intellectuel doit mettre au clair les définitions à partir desquels ils se fait. Le 2021-05-13 à 20:09, Daleko a dit : Quand on était à l'école et qu'on devait faire une dissertation, l'une des premières tâches était de définir les mots clés. Un mot comme « père » ou « mère » couvre de très nombreuses réalités. Quand il est utilisé sans adjectif, il semble légitime de le considérer sous son angle le plus large, pas celui qui nous arrange. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
AubeRouge 17 mai 2021 Partager 17 mai 2021 il y a 6 minutes, Ecce Homo a dit : mouin. pour ma défense, l'approche personnelle était une tentative de ma part d'aborder le sujet sous un angle différent pour te faire comprendre quelque chose qui demeure fondamentalement un phénomène social (parce que oui, j'ai beau te parler de mon amie, il reste que fondamentalement, la multiplication des modèles familiaux demeure un phénomène social qui devrait être abordé de la sorte, contrairement à ton désamour du mot romarin). mais bon, je constate que l'approche personnelle ne fonctionne pas plus que l'approche sociale. même que c'est "pire" parce que ça t'a ouvert la porte à un argumentaire de type décrédibilisant (romarin, adolescence). sera noté pour la prochaine fois. Une Partie d'echecs avec un pigeon se termine avec de la crotte sur l'echequier et du temps perdu. Mais je t'accorde que tu as bouge tes pieces avec maestria ! 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Retromantique 21 mai 2021 Auteur Partager 21 mai 2021 @Daleko justement. C'est ça la différence entre l'école et l'université. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Purosangue 1 janvier 2022 Partager 1 janvier 2022 Pendant une bonne partie du XXe siècle, les pays capitalistes occidentaux se sont efforcés de surpasser les pays de l'Est en matière de droits des femmes, ce qui a constitué un levier de progrès social. Dans un premier temps, le socialisme d'État a tellement bien réussi à offrir aux femmes des opportunités économies hors de leur foyer que pendant environ vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le travail salarié des femmes étai considéré comme l'un des méfaits du communisme. Dans l'american way of life, l'homme ramenait un salaire à la maison et la femme veillait sur le foyer. Mais peu à peu, le plaidoyer socialiste en faveur de l'émancipation des femmes a fini par entamer l'idéal du foyer américain célébré par les séries des années 50. Le lancement de Spoutnik, le premier satellite artificiel de la Terre en 1957, a incité les dirigeants américains à réfléchir au coût du maintien des rôles traditionnels. Les pays socialistes n'étaient-ils pas avantagés en matière de développement technologue, parce qu'ils pouvaient compter sur deux fois plus de cerveaux? Les Russes ouvraient en effet l’université aux femmes et mettaient les meilleures au service de la recherche scientifique. En 1958, craignant la supériorité du bloc de l'EST dans la conquête de l'espace, le Congrès américain vota le National Defense Education Act (NDEA). Malgré la persistance, sur le plan culturel, du désir de voir les femmes confinées au rôle d'épouses dépendantes de leur mari, le NDEA offrit aux étudiantes douées de nouvelles opportunités d'étudier les sciences et les maths. En 1961, le président John F. Kennedy, invoquant la sécurité nationale, signa le décret 10980, qui établissait la première commission présidentielle sur le statut des femmes. L'émancipation des femmes faisait partie intégrante de l'idéologie de presque tous les régimes socialistes. La révolutionnaire franco-russe Inès Armand a ainsi eu cette phrase célèbre : '' Si la libération des femmes est impensable sans le communisme, le communisme est quant à lui impensable sans la libération des femmes''. Même si d'importantes différences existaient entre les pays et même si aucun d'entre eux n'est parvenu à réaliser pleinement l'égalité, ils ont effectivement investi des ressources considérables dans l'éducation et la formation des femmes pour promouvoir leur accession à des profession auparavant dominées par les hommes. Conscients des exigences de la biologie reproductive, les gouvernants de ces pays se sont également efforcés de collectiviser le travail domestique et la pris en charge des enfants, en mettant en place un réseau de garderie, de laveries et de cantines publiques. Dans les sociétés capitalistes, l’industrialision a renforcé la division du travail qui concentrait les hommes dans la sphère publiques de l'emploi formel et cantonnait les femmes au travail non rémunéré dans la sphère privée. En théorie, les salaires des hommes étaient suffisants pour subvenir aux besoins familiaux. En réalité, le travail gratuit des femmes au foyer subventionnait les profits des employeurs, les familles des ouvriers supportant le coût de la reproduction de la force de travail. Privée de contraception, d’éducation et d'opportunités professionnelles, la femme était confiné à perpétuité au domaine familial. ''Dan le système capitaliste, les femmes se trouvaient plus mal partagées que les hommes'', écrit Bernard Shaw en 1928, ''parce que le Capitalisme faisait de l'homme un esclave, et ensuite, il payait la femme par son intermédiaire, de sorte qu'il faisait de celle-ci l’esclave de l'homme. Elle devenait l'esclave d'un esclave, ce qui est la pire sorte d’esclavage''. Dès le milieu du XIXe siècle, féministes et socialistes ont divergé quant au meilleur moyen de libérer les femmes. En Angleterre, les femmes plus aisées se contentaient de militer pour le Married Women's Property Act et le droit de vote, sans remettre en cause le système économique qui perpétuait l'assujettissement des femmes. Les socialistes, tels que les théoriciens allemands Clara Zetkin et Auguste Bebel, considéraient au contraire que l'émancipation féminin nécessitait leur plein intégration dans le marché du travail, dans des sociétés oú les ouvriers détiendraient collectivement les usines et infrastructure productive. Le vieux concept de sororité fait abstraction de la manière dont le capitalisme bénéficie aux classes moyennes blanches et pénalise les travailleurs racisés; les militantes socialistes l'ont compris dès le XIXe siècle. La gauche, les marxistes orthodoxes, obsédés par la position de classe sont souvent taxés de ''BROcialists'' parce qu'en faisant primer la solidarité entre travailleurs, ils négligent les questions de race et de genre. L'approche intersectionnelle, par exemple, aide à saisir l’importance du secteur public, qui a longtemps fourni des emplois aux minorités religieuses, aux personnes de couleur et aux femmes, à un moment ou le secteur privée industriel était majoritairement masculin et blanc. De plus, comme les femmes gagnent moins que les hommes, il est économiquement sensé pour elles de rester à la maison avec les enfants en bas âge, surtout si la garde d'enfants coûte cher. Or, plus les femmes sortent du marché du travail pour s'occuper des enfants, des malades, des personnes âgées, plus les employeurs sont conformés dans l'idée qu,elles sont moins fiables, et le cycle de la dépendance économique envers les hommes se poursuit. Au Royaume-Uni, le Parti travailliste a proposé un système ou l'État serait l’employeur en dernier ressort pour les jeunes de 18 à 25 ans qui souhaitent travailler, mais ne trouvent pas d'emploi. La garantie de l'emploi ne profiterait pas seulement aux femmes. À long terme, si les robots et l'intelligence artificielle prennent le contrôle de l'économie, les hommes seront tout aussi dévalués que les femmes le sont aujourd'hui. Les pays d'Europe de l'Est ont mis très tôt en place des mesures relatives aux congés maternité. En Bulgarie, la loi permet aux pères ou aux grands-parents de prendre un congé parental à la place de la mère. Le remplacement de ces congés parentaux est assuré par de jeunes diplômés. Les études supérieures étaient gratuites à condition que les étudiants acceptent d'accomplir un service national obligatoire après avoir obtenu leur diplôme, Ces stages présentaient le double intérêt d’offrir aux jeunes gens une première expérience professionnelle et de garantir aux parents en congé que leur poste leur reste réservé jusqu'à leur retour. Tandis que les hommes faisant leur service militaire obligatoire à la fin de leur éducation secondaire, la contribution des femmes à la reproduction de la nation est considérée comme une forme équivalente de service national. Biens sûr tous les pays socialistes ne soutenaient pas l'indépendance économique des femmes autant que l'Allemagne de l'Est (prise en pleine guerre froide, dans sa rivalité avec l'Allemagne de l'Ouest). Si l'union soviétique avait de nouveau légalisé l'avortement en 1955, elle était restée résolument nataliste, et même les principes les plus élémentaires d'éducation à la sexualité étaient absents du discours officiel. La situation des femmes en Roumanie et en Albanie, quant aux droits reproductifs était absolument dramatique. L'État cherchant à contraindre les femmes à enfanter en restreignant l'accès au moyens de contraception, à l'éducation sexuelle et à l'avortement dans l’espoir de lutter contre le déclin de la population. Si le socialisme d'État a indéniablement de mauvais côté, infléchissement du sort des femmes en Europe de l'est après 1989 démontre amplement combien le libre marché a tôt fait de limiter les possibilités d'autonomie économique des femmes. Par exemple, en Europe centrale ont engagé des politiques délibérées de ''refamiliarisation'' pour favoriser la transition du socialisme d'État au capitalisme néolibéral; les femmes accomplissaient désormais gratuitement le travail de soin que l'État subventionnait naguère afin de promouvoir l'égalité de sexes. Ce phénomène n'a été nulle part plus marqué qu'en Allemagne de l'Est. L'ironie a voulu que pour éviter d'Avoir à rester chez elles à s'occuper des tâches domestiques, nombre d'Allemandes de l'est se sont installées à l'Ouest à la recherche d'emplois mieux payés et que ces femmes ont apporté des attentes qui ont aidé les femmes d'Allemagne de l'Ouest à s'imposer dans le monde du travail. Bien que des recherches aient prouvé que les garderies collectives de qualité ne nuisent en rien aux enfant et qu'au contraire, elles leur assurent un meilleur développement cognitif, linguistique et socioémotionnel que celui des enfants élevés à la maison, les conservateurs américains détestent ce mode de garde parce qu'il remet en question l'autorité de l'homme dans la famille. Même les écoles publiques auraient pour finalité principale l'endoctrinement. Les droits des femmes sont présentés comme partie intégrante d'un projet de promotion du communisme au niveau mondial. Derrière le peur de l'endoctrinement des enfants par l'État se dissimule le véritable motif de crainte : la perspective de voir les femmes accéder à l'indépendance économique et le démantèlement de la famille traditionnelle. Toutes les femmes n'ont pas le soutient financier d'un homme et, pour celles qui en bénéficient, il serait imprudent de trop compter dessus. Les femmes ne devraient pas avoir à choisir entre rester en couple et se retrouver à la rue. Un tel système fait également porter un poids énorme aux hommes, dans la mesure ou ceux d'entre eux qui n'ont pas les moyens d’entretenir leur épouse risquent d'être désavantagés sur le marché des relations amoureuses. Les socialistes allemands August Bebel et Frederich Engels ont développé un justification historique pour l'émancipation des femmes. D'après leurs théories, les sociétés primitives de chasseurs-cueilleurs étaient des communautés matriarcales. Les hommes préhistoriques vivaient dans des clans mixtes qui pratiquaient une sorte de mariage collectif et élevaient les enfants ensemble. La paternité étant impossible à prouver, la filiation passait par la mère, et les femmes avaient autant, sinon plus, de pouvoir décisionnel que les hommes. Ce n'est qu'après l'invention de l'agriculture et de la propriété privée qu'un processus d'accumulation des richesses s'est amorcé. Quand les propriétaires fonciers ont eu besoin de travailleurs pour les aider à produire un surplus de nourriture, les corps des femmes sont devenus des machines à fabriquer des travailleurs. C'est lorsque ces propriétaires ont cherché à transmettre leur fortune privée à leur hériters légitimes que c'est accélérée l'institutionnalisation du mariage monogame et de la fidélité de la femme. La discrimination de genre découle des archétypes de l'homme et de la femme que la société construit à partir de différences biologiques censément naturelles. Il ne s'agit pas de dire qu'hommes et femmes sont identiques- ce n'est pas le cas-, mais uniquement que nos croyances quant au comportements des hommes et femmes sont le produit de notre imaginaire collectif, une fiction puissante, certes, mais une fiction. En 2004 a paru un article controversé intitulé ''Sexual Economics : Sex as Female Ressource for Social Exchange in Heterosexual Interactions. Les auteurs y soutenaient que le sexe est quelque chose que les hommes achètent aux femmes en échange de ressources monétaires et non monétaires, et que l'amour et le romantisme ne sont que des voiles cognitifs permettant aux humains de masquer la nature transactionnelle de leurs relatons personnelles. Dans un gestion théorique transgressif, les deux chercheurs appliquaient les principes de l'économie à l'étude de la sexualité humain. Leur position a alors suscité un débat passionné parmi les psychologues sur les comportements ''naturels'' des hommes et des femmes dans le processus de séduction. L'idée fondamentale est que le sexe est une marchandise contrôlée par les femmes dans la mesure ou, selon les auteurs, les désirs sexuels des femmes sont moins impériaux que ceux des hommes. En vertu du principe du moindre intérêt, et étant donné que les femmes sont moins régies par leurs pulsions sexuelles que les hommes, ce sont elle qui détiennent le pouvoir dans leurs relation sexuelles avec les hommes. Elles peuvent ainsi exiger des compensations de la part des hommes parc que ceux-ci sont plus désireux qu'elles de se procurer le bien en question. De plus c'est pour maintenir élevé le prix du sexe que les femmes cherchent à réprimer la sexualité des autres vendeuses. Par conséquent , la cause du slut-shaming ne seraient pas le patriarcat, mais les autre femmes qui chercheraient ainsi à punir celles qui cendraient le sexe à trop bas prix, induisant sa dévaluation générale. Selon une logique similaire, certains cercles de conservateurs radicaux estiment que la seule façon de ''redonner sa grandeur à l'Amérique'' est d'interdire les moyens de contraception et l'avortement, et de s'assure parallèlement que les femmes aient peu de moyens d'ordre économique de se payer ce dont elles ont besoin, hormis vendre leur sexe. Dès lors que leur sexualité redeviendra leur seul moyen de subsistance, elles en feront monter le prix sauvant ainsi tout une génération d'hommes d'une vie de paresse ». Selon les idéologues de l'Austin Institute, si les jeunes gens d'aujourd'hui campent dans le sous-sol de leurs parents et passent leur temps à jouer à des jeux vidéo en ingurgitant des pizzas, c'est parce qu'il leur suffit d'envoyer un texto ou d'aller sur un site web pour satisfaire leur soif de sexe. Des économistes ont ainsi montré que, dans les sociétés ou il y a davantage d’hommes que de femmes, on compte plus d’entrepreneurs qu’ailleurs. Inversement lorsque le sexe s'achète à bas prix, les hommes n'ont aucune incitation intrinsèque à faire quoi ce soit de productif. La sexualité humain est un objet complexe et difficile à étudier, de sorte que tout jugement normatif dan ce domaine soulève des problèmes. Mais si l'on met de côté les gens qui choisiraient de vendre des services sexuels sans y être contraints économiquement, je crois pouvoir me risquer à dire que le sexe est moins plaisant lorsqu'on est forcé de le monnayer pour payer son louer. De plus, si un homme a le sentiment qu'il paie pour avoir accès au corps d'une femme, pourquoi se soucierait-il de son plaisir à elle? Il estime en effet qu'elle reçoit une compensation pour cette activité sous une forme non sexuelle. S'il embauchait une femme pour faire le ménage chez lui, se soucierait-il de savoir si elle aime ça? Est-ce quelque chose qu'on peut raisonnablement attendre de lui? Inversement, deux personnes qui échangent librement leur affection, sans penser une seconde à ce qu'elles pourraient par ailleurs en tirer, sont probablement bien plus attentives aux besoins de l'autre que celles qui, de façon consciente ou non, sont préoccupées par la nature économique de cet échange. Les expériences du socialisme d'État en Europe de l'Est nous offrent un intéressant laboratoire naturel pour observer les effets de l'économie politique sur les relation amoureuses. Les historiens, les anthropologues et les sociologues contemporains se sont beaucoup intéressés à la question se savoir si la sexualité non capitaliste revêtait un caractère différent du type de relation intimes que les gens avaient dans les économies de marché de l'Ouest. Deux sociologues russes, Anna Temkina et Elena Zdravomyslova, ont mené, en 1997 et 2005, des entretiens biographiques approfondis avec deux groupes de femmes russes issues de la classe moyenne, afin de saisir les changements générationnels dans la manière dont ces femmes décrivaient leur vie amoureuse pendant et après l'ère soviétique. Les chercheuses ont défini cinq types de discours – qu'elles ont appelés ''scripts sexuels'' : nataliste, romantique. amical, hédoniste et instrumental. La génération silencieuse (1920-1945) s'identifiait majoritairement en script nataliste, assimilant le sexe à un acte que l'on subit afin d'avoir des enfants. Malgré un persistant manque d'intimité dû à la pénurie de logements, une éducation sexuelle officielle lacunaire et une absence totale d'images érotiques, l'étude relève que les citadines de la classe moyenne (1945-1965) s'éloignaient considérablement du script nataliste. Celui-ci n'a pas disparu, mais elle se sont mises à le compléter avec les scripts romantique et amical. Dans l'ère soviétique tardive médecins, psychologues et autres experts se sont mis à insister sur l'importance du grand amour, des intérêts communs et de l'unité spirituelle comme ingrédients d'un mariage heureux. Le script romantique part du principe que la vie sexuelle fait partie intégrante des émotions et des sentiments forts. Le sexe y est décrit comme un attribut de l'amour, de la romance et de la passion. L'amour est la catégorie centrale dans le récit de l'expérience sexuelle. Ce script romantique correspond exactement à ce que des socialistes imaginaient dans une société ou les considérations économiques pèseraient moins sur le choix du partenaire amoureux. L'autre manière de parler du sexe qui a progressivement émergé au sein des classes moyennes à la fin de l'époque soviétique est le script de l'amitié, qui désigne non pas le sexe récréatif entre amis-amants, mais des relations sexuelles entre deux proches qui peuvent travailler ensemble ou partager le même cercle d'amis, et pour qui le sexe constitue une marque d'Affection et de respect. On peut supposer que ce script est apparu parce que les femmes disposaient de leurs propres ressources et ne dépendaient nullement des hommes pour subvenir à leurs besoins. Grâce à la sécurité matérielle dont jouissaient ces citadines soviétiques, la sexualité perdait sa valeur de monnaie d'échange et devenait quelque chose que l'on pouvait partager. Si la théorie économique du sexe dit vrai, alors le passage à l'économie de marché et le démantèlement rapide de l'État providence après l'effondrement de l'URSS devraient avoir accéléré un retour à la marchandisation de la sexualité féminine. Au script hédoniste ou le sexe est un acte purement physique orienté vers l'expérience individuelle du plaisir, souvent à l'aide de sex-toys et d'autres produits disponibles dans une économie capitaliste, s'est ajouté le script instrumental. La commercialisation des différentes sphères de la vie sociale, la polarisation et les inégalités entre les genres, ainsi que le manque de ressources légitiment le script instrumental de la sexualité. Celui-ci présupposait que la féminité sexualisée (ainsi que la jeunesse) pouvaient être échangée de manière bénéfique contre des avantages matériels et autres. Dans ce script, le mariage est considéré comme un calcul. De fait la marchandisation de la sexualité des femmes en Russie s'est manifestée dans le développement spectaculaire du travail du sexuel, de la pornographie, des mariages stratégiques motivés par l'argent et du mécénat des hommes riches qui sponsorisent en quelque sorte leur maîtresse. Pour démontre que les socialistes étaient plus épanouis dans leurs vies personnelles, L'Allemagne de l'est mettaient en avant l'indépendance financière des femmes et la baisse corrélative du nombre de mariages motivés par des facteurs économiques. Mais au lieu d'insister sur la question de l'amour, les chercheurs est-allemands ont pris la peine de démontrer que les rapports sexuels étaient plus fréquents et de meilleure qualité. Ils soutenaient que le système socialiste améliorait la vie sexuelle des gens précisément parce que le sexe n'étaient plus une marchandise. La revendication par le sexologues est-allemands d'un plus grand épanouissement sexuel des femmes, corrélatif de leur indépendance économique et leurs confiance en elles menaçait le sentiment de supériorité ouest-allemand. Toute fois d'Autre facteurs ont également exacerbé les différences entre les deux cultures sexuelles. Premièrement, l'Église jouait un rôle beaucoup important dans la régulation morale et sexuelle des comportements à l'Ouest que dans l'Est laïc et athée. Deuxièmement, la nature autoritaire du régime de la RDA excluait la population des affaires publiques, et les Allemands de l'Est se sont repliés sur la sphère privée, ou il se sont construit des vies intimes sans idéologie, à l'abri d'un État omniprésent. Troisièmement, il y avait beaucoup moins de distraction commerciales à l'est qu'à l'Ouest, donc les gens avaient probablement plus de temps à consacrer à leur vie sexuelle. Et pour finir, le régime es-allemand incitait les gens à s'épanouir dans leur vie sexuelle pour leur faire oublier la monotonie, les privations matérielles et les restrictions de voyage. L'état se gardait bien d'encourager un promiscuité débridée ou une vie sexuelle hédoniste. La sexualité devait être une expression de l'amour et de l'affection que deux camarades égaux ressentent l'un pour l'autre. Plus au Nord, la situation de la Pologne catholique nous permet de saisir l'impact de la religion sur les comportements sexuels. Cette remise en cause de l'idéal traditionnel polonais a conduit l'État socialiste à financer des études scientifiques sur l'intimité des Polonais. Grâce aux travaux de Michel Foucault, les chercheurs qui travaillent dans le domaine de la sexualité sont encore aujourd'hui très attentifs à l’influence des expertises médicales sur nos expériences subjectives de la santé et de la maladie. Le consensus médical sur ce qui constitutive une bonne sexualité influence la manière dont les gens évaluent la qualité de leur vie sexuelle. Dans les années 1970 et 1980 les sexologie polonaise est devenue une science holistique s'enrichissant des enseignements de divers branches de la médecine, des sciences sociales et humaines. La sexualité était perçue comme multidimensionnelle, encastrée tout à la fois dans les relations, la culture, l'économie et la société. Le modèle conceptuel translationnel américains se concentrait sur la dimension physiologique du plaisir, définissant le bon sexe comme le résultat d'un cycle universel de quatre étapes. Cette grille de lecture biologique a conduit à médicaliser le traitement des troubles sexuels. Les compagnies pharmaceutique ont en effet cherché des solutions commercialisables aux problèmes sexuels. L'hypothèse selon laquelle des relations égalitaires mènent à une meilleure sexualité continue d'intriguer les chercheurs du monde entier. Une étude basé sur des données recueillies aux États-Unis entre la fin des années 1980 semblait indiquer que les hommes et les femmes qui partageaient les tâches ménagères faisaient moins souvent l'amour que ceux qui respectaient une division sexuelle plus traditionnelle du travail domestique, et suggérait que la raison en était que la performance des rôles de genre accroît l'attraction sexuelle. Une étude ultérieure a toutefois comparé ces statistiques avec de nouvelles données collectés en 2006 auprès de foyers américains à revenus modiques et moyens avec au moins un enfant. Les auteurs ont découvert que la fréquence des rapports sexuels augmentait quand le soin des enfants était partagé équitablement. C'est qu'entre es deux études, les rôles de genre avaient évolué; les hommes et les femmes des classes populaires et moyennes commençaient à accepter l'idée que les hommes devaient aider davantage à la maison. Le sentiment d'une répartition juste des tâches domestiques était devenu central dans la vie de couple. Pour les chercheurs, le sexe n'est pas seulement le lieu de distribution des rôles masculins et féminins, mais aussi un moyen d'exprimer l'amour et l'affection . Les couples ont donc des rapports sexuels plus fréquents et de meilleure qualité lorsqu’ils sont épanouis dans leurs relations. Que cela nous plaise ou non, le capitalisme transforme presque toutes les dimensions de nos vies privées en marchandise, ainsi que le préfigure la théorie économique du sexe. Les relations personnelles demandent du temps et de l'énergie qui font défaut à tous ceux qui luttent au quotidien pour joindre les deux bouts. À la fin de sa vie Albert Einstein en 1949 alors qu'il habitait Princeton dans le New Jersey, écrivit le livre Pourquoi le socialisme? Et était convaincu que l'anarchie économique de la société capitaliste minait les libertés humaines les plus élémentaires, qui pourraient être restaurées si les Américains adoptaient certaines aspects du socialisme. Un article influent paru en 1999 dans le Journal of Political Economy y établissent une corrélation entre la hausse des dépenses publiques aux État-Unis, au début du XXe siècle, et l'institution progressive du vote des femmes dans les différentes États, affirmant sur cette base que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de voter pour des candidats socialement progressistes. Comme les femmes ont des salaires moins élevés et qu'il est plus compliqué pour elle d'assurer leur indépendance financière, elles préfèrent sans doute limiter les risques et assigner un rôle plus important à l’État. Étant donné que les femmes ont des salaires plis bas, elles profitent davantage des divers programmes gouvernementaux de redistribution des revenus vers les plus pauvres, tel l'impôt progressif. Il y a une formule très populaire aujourd'hui dans beaucoup de pays d'Europe de l'Est : tout ce qu'ils nous disent du communisme étaient un mensonge, mais tout ce qu'ils nous disent du capitalisme est vrai. À l'Ouest, personne ne nous empêche de lire quoi que ce soit, mais peu de gens prennent le temps de réfléchir au type de société dans lequel nous serions amenés à vivre si notre démocratie périclitait. Source: https://www.depotoir.ca/topic/20688-caresser-les-idées-et-projet-d’un-monde-post-capitaliste/?do=findComment&comment=632402 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Purosangue 11 août 2023 Partager 11 août 2023 Aujourd'hui l'idéal amoureux oscille entre l'horloge biologique et l'horloge financière Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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