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Le web et ses nouveaux espaces numériques


Jpeg
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Déchet(s) recommandé(s)

il y a 25 minutes, WeepingWounds a dit :

La scène du bateau dans Ghost in the shell. 

 

J'aime bien la représentation du cyberespace faite dans Serial Experiment Lain: https://www.youtube.com/watch?v=U8nbEGDR4Yg&list=PLvDJyBgCi8B_8kSSFS0ZFj4yn5KqqpKtg

 

Les espaces numériques en tant que lieux physiques y sont représentés dans une belle complexité. Par dessus tout, c'est sa représentation d'une frontière entre le vrai et le virtuel brouillée qui est intéressante. 

 

L'éthique des hackers et l'échange libre des idées

21 octobre 2020
Par Jpeg

Le concept de décentralisation est au coeur même de la culture hacker. L'Internet et l'ordinateur permettent l'échange et le traitement d'informations. Il faut se méfier de quiconque pouvant contrôler l'un ou l'autre de ces éléments comme Amazon, Google, Facebook.

Le terme hacking vient d'aussi loin que les années 50 où les radio-amateurs utilisaient déjà ce terme pour référer à l'action de modifier un appareil radio pour améliorer ses performances. Ils s'appropriaient alors la technologie, l'utilisant comme matière première pour créer quelque chose qui leur est propre, comme la peinture pour un peintre.

Dans son livre L'Éthique des hackers publié en 1984, Steven Levy indique que cette culture suit les six principes suivants:

  • L'accès aux ordinateurs -et n'importe quel moyen d'apprentissage- doit être universel et sans limitations.
  • Toute information doit être libre.
  • Il faut se méfier de l'autorité et encourager la décentralisation.
  • Les hackers doivent être jugés selon leurs aptitudes et non de faux critères comme les diplômes, l'âge, l'origine ethnique ou le rang social.
  • L'ordinateur peut créer de oeuvres d'art.
  • L'ordinateur peut améliorer notre vie.

Pour Steven Levy, la culture hacker valorise l'échange de connaissances au dessus du reste et stipule qu'il ne faut pas hésiter à poser des actions virtuelles concrètes pour garantir un échange libre des informations. Contrairement à l'individu, qu'on dit fondamentalement soucieux de sa communauté et acteur du bieu commun, il faut douter de l'autorité qui peut chercher à entraver les libertés numériques, donc l'échange libre d'idées.

Les plateformes de communications centralisées sont une autorité dont il faut se méfier. Les géants du web peuvent décider des publications affichées sur leur plateforme. Il peuvent ainsi influencer l'opinion, le comportement et notre apprentissange de nouvelles compétences.

La décentralisation des services de communication donne le pouvoir aux communautés de choisir comment ils échangeront leurs idées.

(Sur le web: https://technodruide.ca/fr/independance_numerique/ethique_des_hackers)

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 Mes messages sur le Dépotoir à ce sujet, jusqu'à date: 

 

« Si on veut réellement avoir des échanges démocratiques d'idées, on doit démocratiser nos façons de les échanger. La collectivité doit donc assumer le fardeau d'entretenir les serveurs pour être réellement indépendants. Autrement, on laisse trop de pouvoir à peu de personnes» 

 

L'importance d'avoir une ligne de conduite rigoureuse pour assurer la cohésion au sein d'un groupe

 

Au sujet de l'auto-hébergement des espaces numériques fédérés grâce à ActivityPub

 

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Comment défrayer les infrastructures

Citation
Je crois que chercher à demander aux citoyens d'investir eux-mêmes dans l'épanouissement du Fédiverse québécois ne va pas pouvoir provoquer le mouvement nécessaire pour briser l'attrait des plateformes sociales centralisées à but strictement lucratif.

À mon avis, il faut demander aux entreprises d'être locales même au niveau de leur communauté en ligne et en faisant briller la noblesse d'une responsabilité sociale pour les convaincre. Qu'ils offrent à leurs habitués un bercail sécuritaire sur le Fédiverse et aux visiteurs une vitrine sur la vie de leur commerce.

Évidemment, peu de gens voudront d'une identité comme "@marcel.b@Epiceriepisserie .ca" ou "@bruno.pruneau@VentilationMarcil .com" - Outre les serveurs de passionnés et hobbyistes, les lieux commerciaux et organismes à l'ambiance chaleureuse, la communauté vivante et la culture riche auront des noms de domaines qui prévaudront sur le web 3.0 que nous choisirons de bâtir.

Ce nom de domaine faisant parti de l'identité unique des utilisateurs, il sera utilisé comme certificat d'authenticité. Soucieux de l'image de sa communauté sur le net, l'administrateur aura intérêt à la garder agréable pour tous. Ainsi, nous pourrons reconnaître avec facilité les informations émanant de lieux fiables et appréciés.

Peut-être que mon appel avec la députée pourrait avoir comme solution proposée un incitatif financiers aux entreprises embrassant le protocole ActivityPub? De toute façon, combien serait trop cher payé pour choisir comment et où nous échangeons nos idées?

Chose certaine, chacun de mes élèves entendra parler de ce protocole qui, à mon avis, redonne le contrôle des télécommunications aux communautés et les aide à bien reprendre les rênes d'une démocratie fragilisée par le manque de confiance. Ce sont des bénéfices faciles à expliquer.

4 octobre 2020 - https://social.technodruide.ca/notice/9zoAeCAbvU1316Dgwq 

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Quand j'aurai à enseigner la citoyenneté numérique un jour, ça te tenterait pas de venir faire une présentation à mes élèves? Ou sinon, de me conseiller lorsque j'aurai à monter des situations d'apprentissage pour sensibiliser les élèves à ce sujet? Je trouve ça vraiment trippant et important, merci d'avoir ouvert cette poubelle!

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La croissance phénoménale de Facebook: quand le chaos est créé par un p'tit bum avare.

Facebook est démarré modestement. En 2003, Zuckerberg avait lancé "FaceMash". Ce site permettait de "noter" les étudiantes du campus en comparant les photos de deux d'entre elles et en demandant aux étudiants de voter pour la plus attirante, parfois en les comparant à des animaux de la ferme.

Le 28 octobre 2003, il écrivait: 

Citation

9:48pm

I'm a little intoxicated, not gonna lie. So what if it's not even 10pm and it's a Tuesday night? What? The Kirkland facebook is open on my computer desktop and some of these people have pretty horrendous facebook pics. I almost want to put some of these faces next to pictures of farm animals and have people vote on which is more attractive

En janvier 2004, il commençait à écrire le code de ce qui allait s'appeler "TheFacebook". Destiné tout d'abord aux étudiants de son université, il allait ensuite ouvrir les inscriptions à ceux de d'autres campus.

En 2005, TheFacebook devient simplement Facebook et comptait déjà 6 millions d'utilisateurs en décembre de cette année. On avait alors étendu les inscriptions à près de 2 000 collèges et 25 000 écoles secondaires dans presque une dizaine de pays. 

À peine deux ans plus tard, en 2006, Facebook s'ouvrait à tous. Les exigences sont simples: tu dois avoir plus de 13 ans et avoir une adresse courriel valide. 

En 2007, on créait les pages commerciales. Les entreprises pouvaient alors s'afficher et faire la promotion de leurs produits et services. 

On entre alors dans l'ère du Zettaoctet: en 2012, l'ensemble des données numériques contenues sur terre dépassait alors 1 000 000 000 000 000 000 Go. En 2016, cette quantité d'information était celle ayant circulé sur le réseau planétaire. 

En 2008, on compte 100 millions d'utilisateurs de tous âges et toutes origines. Depuis, la quantité d'utilisateurs n'a jamais arrêté de croître jusqu'à arriver à un incroyable 2,7 milliards d'utilisateurs. Déjà en 2009, les serveurs de Facebook contenaient 80 milliards de photos envoyées par ses utilisateurs.

image.png.dffb8148dc87e944bc418a7ba3ef4be5.png

(https://www.statista.com/statistics/264810/number-of-monthly-active-facebook-users-worldwide/)

Évidemment, une telle quantité d'usagers exigent des ressources énormes. En 2021, c'est un budget d'environ 15 milliards de dollars qui est réservé pour les infrastructures. Pourquoi? Parce qu'en 2014, Facebook sauvegardait dans ses disques 600 téraoctets d'information quotidiennement: photos, messages, vidéos. Chaque année, on enregistrait une hausse de 300% de ce nombre.  

Pour emmagasiner cette quantité phénoménale d'information, en 2021, Facebook comptait 18 centres de données

image.thumb.png.969741f9adc800957e2dd419d24a165e.png

 

Maintenant, posons-nous quelques questions: Comment défrayer les coûts d'une telle infrastructure? Quel est le rôle de l'individu dans cette équation? Est-ce que Facebook peut assurer un climat propice aux échanges efficaces des idées et des apprentissages à ses usages? 

En ayant un contrôle absolu sur ce qui est affiché à ces 2,7 milliards d'utilisateurs, Facebook arrive à rendre ces investissements profitables. Cependant, lorsque l'on parle de décisions si proches des individus et de leur interaction, les choix lucratifs ne sont pas nécessairement les meilleures pour la société.

En Birmanie (2018), où 18 millions de personnes étaient utilisateurs de Facebook, des milliers de personnes d'une minorité religieuse ont été tuées et près de 700 000 personnes ont quitté le pays. Facebook a admit avoir été un acteur important de cette violence en laissant les propos haineux circuler librement et en amplifiant involontairement le contenu litigieux. Pourquoi? Parce que le contenu engendrait une récurrence des visites sur la plateforme et parce que Facebook n'avait pas la main d'oeuvre nécessaire pour assurer une modération adéquate. 

Pour moi, c'est clair: une entreprise privée d'une telle envergure ne pourra pas prendre des décisions éthiques et responsables tout en demeurant gratuit pour ses usagers. Il est simplement impossible d'assurer une modération localisée, représentative des réalités des communautés sans engendrer des coûts encore plus indécents. Les communautés doivent assumer cette responsabilité. L'expérience a été tentée et a échoué; il faut démocratiser les plateformes de communication en brisant les monopoles et en diversifiant l'offre.

Tout comme l'énergie électrique, on doit considérer de rapprocher ces services des usagers pour maximiser l'efficacité des échanges. Il faut que les administrateurs soient présents, près de ceux qui utilise ses services. Un peu comme avec les BBS qui étaient hébergés par des opérateurs de système enthousiastes issus de la communauté, seul leur équivalent moderne pourront pavé la voie du web 3.0, soit du web hébergé par la communauté et pour elle.

Cet effort devra venir d'une volonté à réunir les milieux et provoquer des échanges sensibles, non pas d'un désir d'expansion infini. 

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il y a une heure, Retromantique a dit :

Quand j'aurai à enseigner la citoyenneté numérique un jour, ça te tenterait pas de venir faire une présentation à mes élèves? Ou sinon, de me conseiller lorsque j'aurai à monter des situations d'apprentissage pour sensibiliser les élèves à ce sujet? Je trouve ça vraiment trippant et important, merci d'avoir ouvert cette poubelle!

Ça me ferait absolument plaisir de faire une présentation! 

Pour la deuxième question, dans mes classes, j'ai présenté le documentaire The Social Dilemma et j'ai utilisé le guide offert sur le site web du docu pour diriger la conversation et leur faire parler de leurs propres expériences. C'est un très bon point de départ, à mon avis. Sinon, hésite pas à me poser des questions :) 

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Je vais partir de loin parce que j'ai besoin d'avoir une vue vulgarisée de l'aspect technique avant de pouvoir y réfléchir en termes plus larges.

D'abord deux trucs : Fediverse et ActivityPub.

Je viens de passer 30 minutes à lire et bien que j'aimerais avoir une explication pour "enfant de 5 ans", surtout en comparaison pour bien saisir. Est-ce que ce petit post vulgarise bien le début de quelque chose : https://www.dadall.info/article695/le-fediverse-pour-les-nuls ?

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il y a 4 minutes, Commissaire Laviolette a dit :

Je vais partir de loin parce que j'ai besoin d'avoir une vue vulgarisée de l'aspect technique avant de pouvoir y réfléchir en termes plus larges.

D'abord deux trucs : Fediverse et ActivityPub.

Je viens de passer 30 minutes à lire et bien que j'aimerais avoir une explication pour "enfant de 5 ans", surtout en comparaison pour bien saisir. Est-ce que ce petit post vulgarise bien le début de quelque chose : https://www.dadall.info/article695/le-fediverse-pour-les-nuls ?

En gros, le Fédiverse est une entité qui regroupe les l'ensemble des serveurs utilisant le protocole ActivityPub, qui a d'ailleurs été créé à Montréal et qui est suggéré par le W3C depuis 2018. Les usagers échangent avec les serveurs puis les serveurs entre eux. On dit alors qu'ils sont "fédérés", ou font parti d'une fédération. 

Ces serveurs, qu'on appelle aussi des instances, sont tous autonomes. Chacun peut définir ses propres règles et sa thématique: un hobby, une localité, etc. Les administrateurs et modérateurs assurent le respect des règles. Les usagers peuvent échanger entre eux, sur le serveur local ou avec les utilisateurs de d'autres serveurs fédérés. 

Les serveurs peuvent être reliés par "whitelist" ou bloqués par "blacklist". On peut alors créer des pochettes fermées ou décider de bloquer certains contenus. Si ça ne fait pas l'affaire des membres, ils peuvent simplement aller se créer un compte sur un autre serveur. Voici une excellente présentation sur la modération sur le Fédiverse et qui va sans doute t'aider à comprendre la dynamique du système : 

 

 

Si tu comprends bien l'anglais, cet articles est très bon pour vulgariser la chose. J'ai d'ailleurs demandé à l'auteur de pouvoir le traduire mais je ne l'ai pas encore fait: 

https://pleroma.social/blog/2021/01/13/the-big-pleroma-and-fediverse-faq/

Et j'avais écrit ça qui décrit un peu la dynamique entre les serveurs: 

L'article que tu as mis en lien a de l'info juste mais ça me semble pas trop clair, j'ai lu en diagonale. 

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Il y a 11 heures, Jpeg a dit :

Ça me ferait absolument plaisir de faire une présentation! 

Pour la deuxième question, dans mes classes, j'ai présenté le documentaire The Social Dilemma et j'ai utilisé le guide offert sur le site web du docu pour diriger la conversation et leur faire parler de leurs propres expériences. C'est un très bon point de départ, à mon avis. Sinon, hésite pas à me poser des questions :) 

Où enseigne-tu et quelle matière? Personnellement, avec deux voire une seule période par cycle, je rechigne à l'idée de faire écouter des documentaires dans mes cours. Des extraits, ça va, mais je ne veux pas faire partie de ces "profs d'ÉCR" qui font surtout ça! :o

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Les espaces numériques comme espace d'apprentissage. 

Les lieux physiques abritent nos corps et les lieux virtuels abritent nos esprit. Les menus et hyperliens agissent comme des couloirs débouchant sur des endroits où quelque chose se produit: échanges de messages, visite de galeries, spectacles ou théâtres dramatiques. Les écrivains de science fiction d'autrefois ont bien représenté cette réalité qui allait arriver: celle d'un cyberespace complexe où allait errer nos représentations numériques, reflets travestis de notre personne. 

Ces alter-égos jouissent alors d'une vie dans ces espaces digitaux: ils les utilisent à leur gré et interagissent avec ses éléments. Ils usent des biens, déposent des objets et en prennent d'autres. Bien que les deux s'entremêlent, ils demeurent néanmoins distincts; pour s'adonner au virtuel, une frontière doit être franchie sciemment, un acte d'abandon du réel est nécessaire. Nos sens humains se limitent: nous n'entendons plus les voitures défiler dans les rues, nous ne regardons plus autours de nous. Il est alors évident que notre conscience est investie à naviguer dans quelque chose d'intangible. 

Comme n'importe quel endroit où nous pouvons mettre les pieds, ces lieux invisibles ont la capacité de nous changer. Nous vivons dans cet environnement qui peut alors influencer nos savoirs puis notre comportement; nous pouvons douter et apprendre au gré de nos interactions. 

Imaginons le Dépotoir, cette maison qui a vu l'adolescence de mon alter-égo numérique. Au fil des années, des murs ont été abattus puis reconstruits pour changer sa forme. Le mobilier a changé pour modifier ce que ses pièces évoquent. Au fil des années, ces modifications ont apportées des changements dans notre façon d'interagir ici. Il est indéniable que ces interactions ont eut un reflet dans la vie réelle: ma façon d'écrire, mon humour, ma carrière et même certaines de mes relations sont le résultat de cet environnement. 

À voir des premières loges comment ces espaces numériques peuvent former l'individu, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Les premières générations à avoir vécu toute leur vie en présence des médias sociaux commencent aussi à pouvoir les fréquenter. En 2006, Facebook ouvrait ses portes à tous, les enfants nés cette année ont maintenant 15 ans. 

Je me considère chanceux d'avoir pu côtoyer pendant ces années formatrices des gens amoureux de notre langue et du savoir. Qu'en est-il pour ces nouveaux citoyens du web qui pataugent uniquement dans les marais infectes des grands médias sociaux? De quel façon leur alter-égo numérique influencera-t-il leur personne réelle? Alors que le Dépotoir pourrait rappeler un café de hipsters prétentieux, Facebook m'évoque davantage l'image d'un moulin à marde. 

Quel genre d'individu va être formé dans un tel moulin? Voudront-ils fuir dès que l'occasion se présentera ou seront-ils envoutés par l'odeur? 

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Excellente analyse et problématique. 

Selon mon humble avis de 87, je perçois totalement ce sentiment d'être à la croisée des mondes entre les ères pré et post numérique, et je trouve cette position à la fois inconfortable et très adaptée. C'est un peu comme si ce bond d'un siècle a l'autre évoquait le miroir, le fameux trou d'Alice au pays des merveilles. On est connectés aux deux mondes et on ne perçoit pas pour autant ses extrêmes, mais on est assez conscient des deux pour constater le schisme. 

Les nouvelles générations ne baignent plus culturellement dans la même mare médiatique qu'était la télé et sont désormais plus grandement impactés par le marketing et les réseaux sociaux, il convient donc de se demander en quoi cela peut les limiter ou les avantager. 

Deux choses : le partage et l'ego, voici ce que je ressens, sans prétention intellectuelle.

D'un côté nous avons un phénomène de connexion à l'autre, témoignant d'une grande époque pour la communication au niveau mondial, des associations diverses et constructives, des évolutions en terme de conscience du monde.

Et de l'autre, nous avons une culture de l'ego issue du marketing occidental global. Les représentations de soi sont objectifiées, les gens se présentent volontairement eux même comme des objets. Ils apprennent à se vendre, se quantifier, se qualifier, se mettre en compétition, s'améliorer, se valoriser sous l'angle du produit. 

Ça se voit sur Instagram : il y a une partie de positif avec des tutoriels et des inspirations mais aussi un narcissisme complexé générateur de haine. Les vidéos qui m'ont fait progresser en peinture viennent de la et il n'y a jamais de hater, mais que de l'amour, tandis que les posts narcissiques ou stimulant l'envie génèrent de la haine et de la jalousie. 

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Très intéressant @1984

Ton dernier paragraphe souligne bien la différence entre les créations numériques issues de la passion et celles visant la quête de pouvoir. 

D'un côté, les amoureux d'une discipline cherchent à partager leur savoir. De l'autre, on cherche à utiliser l'attention d'autrui pour le profit. 

Steve Jobs disait que les ordinateurs étaient des vélos pour l'esprit. On peut tout faire plus efficacement: apprendre la peinture ou se faire vendre un idéal aliénant. Tout y est amplifié, de l'art à la vente. C'est plus rapide, machinale et artificiel. Tout est too much. Je crois d'ailleurs que les œuvres numériques de @Cheval le rend bien.

Les technologies ont évoluées plus vite que l'esprit humain. Notre sensibilité à ces différences n'est pas garantie. On s'est laissé tenté par les fast-food pour l'esprit, inconscients des dangers reliés à un tel régime. On a ainsi créé des générations d'obeses diabétiques de l'âme ne pensant qu'à s'empiffrer. 

Néanmoins, je crois que l'Internet est fondamentalement bienfaiteur mais qu'il doit être protégé de l'avarice. Il permet d'enseigner et partager des savoirs jusqu'alors sûrement gardés à qui veut l'apprendre. Tout comme l'imprimerie puis la radio ayant changer notre apport au monde, l'Internet nous permet de démocratiser davantage le savoir. Cependant, il faut craindre les contraintes et les goulots d'étranglement. 

Il faudra une nouvelle émancipation de ces réseaux et que les systèmes soient réellement publics et populaires. C'est ainsi que les individus pourront choisir comment ils échangent leurs idées. 

 

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Pour simplifier mon message précédent et mieux ficeler mon lien avec le message de @1984 : on est le fruit de l'environnement. 

La personne qui évolue sur une plateforme numérique axée sur la créativité et le contenu élaboré va être différente de celle qui évolue sur celle aux clics rapides et aux flots incessants. 

Ce qui émerge d'Instagram/FB est le fruit du marketing, l'égo à satisfaire. Ce qui pourrait émerger de plateformes plus démocratiques et favorisant un partage plus humain est le fruit de la passion, comme le Dépotoir. 

C'est pour cette raison que je travaille à faire connaître ce qui peut nous sortir de cette emprise. Les nouveaux lieux numériques devraient venir de la collectivité afin de faire bénéficier la collectivité par leur conception favorisant l'échange d'idées. 

C'est d'ailleurs pour préserver un tel environnement que @Retromantique écrivait son message. Les administrateurs doivent développer leurs communautés avec l'objectif du partage en tête afin d'offrir une alternative au manque de substance: 

 

Je  vais citer @Cheval qui traçait un parallèle avec l'Antiquité. Parce qu'en effet on doit, encore une fois dans l'histoire, décider collectivement de l'organisation des choses pour que ça fonctionne. On doit surtout aborder l'échange d'informations numériques d'une façon humaniste

Citation

En fait, je te lis et on dirait les athéniens qui se demande comment fonder la polis. Mais à vrai dire, ce demander comment agir sur internet maintenant est d'égale proportion.

Les questions qu'on se pose de communauté son, à un différent rapport d'échelle, les questions de l'oïkonomia ( l'économie ). Et dans les maisons, l'autorité paternel ou maternel est primaire dans notre agissement

Puis finalement, je vais citer @loupbrun  avec qui j'échange sur le fédiverse et qui vient de s'inscrire au forum. En lui partageant le lien vers ce sujet, il m'a répondu: 

Citation

Le WWW étant un médium encore très jeune, il mériterait en effet d’être alimenté par des principes établis en architecture et en urbanisme, des disciplines beaucoup plus matures.

Encore une fois, on trace un parallèle avec les idées de réorganisation du chaos de l'Antiquité pour établir des principes sur le web. 

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@Jpeg A l'occasion, il faudrait qu'on discute des idées de développement que j'ai eu pour le forum en privé pour que tu me donnes ton avis dessus.

Juste un point : reléguer le débat aux membres sur la question des insultes n'est qu'une stratégie pour leur donner l'impression de s'approprier le débat. Je dis ça en étant totalement transparente. Tout comme choisir de l'élever au niveau de réflexion collective pour neutraliser le feud. Ce ne sont que des stratégies de communication qui permettent de fédérer le groupe ensemble. Bah ouais, faut bien le faire passer en douceur, ce changement d'ambiance. 

-

Contrairement à toi, je ne m'essayerai jamais dans l'élitisme d'une direction propre, pour un endroit comme ici. Mais comme toi, je pense que le forum était en avance sur les réseaux depuis un bon moment, à travers de système attractif comme : la réputation, l'esthétique, l'univers, les accomplissements, les jeux, le tchat.

A l'époque cette plateforme offrait déjà des éléments très dopaminants qui donnaient envie de revenir pour voir cette petite cloche rouge en haut, lire son log de points, lire les mps inédits, répondre à des controverses. Finalement, tu l'as dit, on représentait déjà ce qui est actuellement la tendance au niveau RS.

Cela dit, plutôt que de s'en détourner, je pense qu'on est obligé de l'inclure : comme tu dis, le plaisir d'être devant un ordinateur, c'est un plaisir cérébral, pourquoi ? La dopamine, encore. Le dépotoir était aussi déjà hautement nivellé vers le haut question débat, ce que les interfaces fb et insta ne permettent pas. La construction des espaces commentaires perds celui qui débat dans les méandres des messages autres. Twitter limite les mots.

De ce côté là, on dirait presque que ça a été pensé par le ministère de la vérité dans 1984. Tout est fait pour que les gens ne développent pas leurs pensées et restent au niveausuperficiel, avec des punchlines et des click Bait. Ici, on a pas été dressés pareil et ça impacte, comme tu l'as dit, jusque dans notre façon d'utiliser les réseaux. 

Malheureusement au quebec vous n'avez pas accès aux documentaires arte, mais ils ont traité une série de réseaux sociaux comme twitter, instagram ou facebook. A chaque fois, on stimule l'effet " dopamine" afin de récolter des données et les vendre ensuite. Pour moi c'est le coeur de quelque chose de profondément ancré dans notre culture 2.0, l'effet dopaminant de notre activité virtuelle, dans son aspect rapide, efficace, commercial. Mais, là dedans, il y a forcément du bon.

Comme je te parlais d'ère de l'ego et du narcissisme ambiant, je pense que cela peut être utile si on développe à la fois ce type de récompense facile ( avec la rep et le accomplissements, par exemple) mais qu'on développe en parallèle l'expérience utilisateur, en permettant à celui ci de se créer une galerie d'articles, et d'intérêts en tout genres. C'est ma stratégie marketing pour le forum, (et je commence à me dire que je vais partir sur de la psychosocio, moi) et c'est celle que je préconise ici pour créer le pont entre le clic facile, et l'interface de qualité. 

Je te montre, enfin vous, le plug in que j'attends comme le Graal depuis environ 2 mois (et je harcèle @xdrox avec)

https://invisioncommunity.com/files/file/9062-pages-superreviews/

Voici notre futur plug in d'articles / reviews en tout genre. Ce module est un bijou de potentiels : Non seulement il permets un rating complexe et polyvalent, mais en plus, il permets une géolocalisation, des commentaires, des images multiples, et une nouvelle interface qui permettra de developper l'expérience utilisateur que je trouvais trop réduite en l'état. j'ai pris le modèle marketing des réseaux qui valorise l'individu au centre de son feed, de son monde, de son ego, et j'en ai tiré le meilleur. Avec ce plug in, chacun pourra avoir son espace visuel, comme une galerie, et développer ses intérêts préférés. Films, Séries, Livres, Restaurants, Musées, produits... La liste est longue. Mais au sein d'un site francophone, les portées en terme de référencements pourraient être absolument excellentes. Je pense aussi à une utilisation plus touristique de tout ça, toujours à partir du référencement google, mais le depotoir pourrait devenir un site où l'on se renseigne pour toute destination francophone et y échange des bons plans.

On aura pas juste un forum, on aura un espace tourné vers l'individuel, mais qui drainera le meilleur de ce qu'il y a de pire. 

Quand j'étais en entreprise, j'ai assisté à une conférence sur le marketing des réseaux sociaux qui était fascinante : le constat, c'est que l'on sort progressivement des autoroutes de la consommation pour retourner vers l'underground, les applications d'entraide et le service de particulier à particulier. Les gens n"ont plus assez d'argent pour faire fonctionner l'obsolescence programmée, ce qui fait que ça y est, on recommence à oeuvrer de facon communautaire ( sauf quand il y a récupération médiatico  politique, mais bon, ça c'est le serpent qui se mord la queue); N'empêche, c'est une réalité économique sur laquelle bien de nouveaux concepts vont s'appuyer. Je trouve ça drôle que couchsurfing ait perdu de sa superbe devant l'avènement AIrbnb, cela dit, je crois qu'avec la récession eco qui menace au niveau mondial, nous allons y retourner.  

Je vois le forum comme un futur site de bon plans gratuit sous couvert communautaire ( commaunauté francophone)

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C'est un sujet passionnant, riche en potentiel pour toutes les sphères de nos vies.

On s'attaque à un tissu intégral universel. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec la permaculture. Bien qu'elle soit généralement appliquée dans les environnements naturels et cultivés, elle découle d'une étude des motifs qui cadencent et organisent nos vies dans l'espace et le temps, avec comme objectif de les appliquer au bon endroit et au bon moment. Tout cela afin d'engendrer un système auto-régulateur qui répond à tous nos besoins.

Que ce soient les espaces numériques, les espaces urbains, ruraux ou naturel, que ce soit même nos espaces personnels, de travail, nos relations hiérarchiques ou horizontales, les solutions sont essentiellement dans le design.

Les problèmes de centralisation, de chambres d'échos, de polarisation, d'étouffement créatif, de confusion, de sur-stimulation (...) sont tous des problèmes de design numérique.

En permaculture, la recherche de solutions se fait avec le respect de principes au cours du processus. Ainsi, chaque élément d'un design devrait pouvoir remplir plusieurs fonctions. Et chaque fonction devrait pouvoir être accomplie par plus d'un élément. Question que rien ne tienne qu'à une chose.

Ce sujet de discussion est extrêmement intéressant, car je me rends compte de l'occasion d'aiguiser mon œil d'apprenti-permaculteur. En espérant pouvoir contribuer un tout petit peu au processus de réflexion par cet angle différent.

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