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Éloge à la Solitude


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Aux origines, il y a l’Amour. Et puis il y a votre alchimie avec. Votre façon de le voir, de le regarder, de le comprendre et de l’articuler autour de vous même. 

Et dans cette relation, il y a quelque chose de foncièrement contradictoire, de trop subtil, qui vous donne cette sensation de ne rien gérer. Vous ne contrôlez pas l’Amour, il vous contrôle : il dicte ce que vous êtes, qui vous cherchez à devenir, ce que vous pensez être aimable aux yeux du monde et vos plus grands rêves de félicité.

L’Amour est partout, mais vous savez que son énergie peut asphyxier votre univers. Tout simplement parce que vous ne le contrôlez pas. Qu’il rentre, qu’il sort, sans frapper et sans dire aurevoir.

 

 

Alors entre lentement par la porte arrière de votre esprit la silhouette lugubre de la

Solitude.

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Elle s’asseoit sur une chaise vide, et emplit l’espace de son atmosphère sourde. Elle restera là, sur sa chaise, au fond, tout le long. Parfois elle ne dira rien, mais très souvent,  vous l’entendrez soupirer dans le noir. Et puis le Dimanche, elle vous parlera très franchement : elle vous dira des mots bleus, ces mots qu’on dit avec les yeux, ce qui vous tirent des larmes parce que vous comprenez que trop bien qu’ils évoquent le plus terrible de votre existence, ce vide infernal dans lequel personne ne peut survivre.

 

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Et pourtant, Solitude vous dit, elle sous-pèse bien ses murmures : la tragédie c’est que tout le monde doit connaître un jour ce vide, car il est le présage du futur. Il annonce la fin inexorable de la vie. Solitude sur sa chaise est triste aussi. Elle aussi se sent très seule d’être ce qu’elle est. Elle s’en veut, culpabilise atrocement, angoisse à la pensée de son message délivré. Mais elle n’a pas d’autre choix d’être ce qu’elle est.

Et ne plus se poser de question.

Solitude prends un carnet.

Un crayon à papier.

Elle se pense, elle gribouille. Elle esquisse le portrait de quelqu’un, elle semble moins triste. Puis elle repose son carnet, son crayon, et son dessin inachevé.

Elle me regarde jusqu’à l’âme.

Elle reste là, intense, à me faire frissonner. Elle ressemble à la Mort, mais elle a le regard de l’Amour. Je frissonne à nouveau, une sensation de chaleur succédant à la chair de poule. Je sens que le temps s’arrête au dessus de ma tête, et les palpitations de mon coeur se mettent à résonner dans la pièce. Je lève les yeux et voit la lumière, et les poussières qui volent comme autant de lucioles qui éclairent mon imaginaire.

La solitude en a profité pour filer en douce, glissant dernier regard vers mon âme enluminée.

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je suis Pour la solitude. Personellement j'ai jamais eu de problème avec la solitude, meme que je la réclame, je l'attend avec impatience et souvent elle me manque.

 

je connais des gens quils panique juste a y penser,, ils sont incapable de "rien faire" selon leurs mots. Jai aucunement ce trouble.. place moi dans une pièce seul, une petite lumière, un livre, ou de la musique, et une chaise et je peux rester la all day long.

 

 

 

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J'aime ma solitude. Car elle me fait vivre une profonde relation à l'univers. Je pivote dans un lieu éternel, à l'abri des temporalités et des clivages. Je prend une grande bouffée d'air du Grand Tout avant de revenir sur Terre.

J'aime ma solitude, mais je ne suis jamais seul. Parce que m'accompagnent les énergies du cosmos. Je me connecte à mes sens et à mon intuition. J'ouvre les portes de ma conscience. Les pulsations de l'univers me travaillent. Je suis un vaisseau en forme humaine.

J'aime ma solitude, car le chaos saccadé y devient un être de synergie.

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Pareil, grande fan de solitude ici.

Ça me fait mieux apprécier les moments de socialisation. Pour moi l'important est d'avoir un bon équilibre entre des moments avec moi-même et des moments avec d'autres personnes.

Comme le dit Ecce, trop de solitude peut mener à broyer du noir, de la tristesse et de l'ennui. 

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il y a 20 minutes, Daleko a dit :

Ce thread était si beau sans réponse.

Ça me touche. Je sais pas si je suis plus fière d’un autre texte que celui là. Sans réponse ça aurait été une mise en abime  efficace.

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il y a une heure, Daleko a dit :

Ce thread était si beau sans réponse.

 

Le 2020-12-28 à 13:20, Retro Rick a dit :

Je ne comprends pas le principe du topic. Plus d'explications, svp. Le klub n'a pas vos Q.I, gang.

Mais ouais, pourquoi putai* m'avez-vous répondu. Ce n'était qu'une question rhétorique. 

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J'ai bien aimé.
Il y a une horreur chez moi, quand je regarde cet amour que tu décris, et que je reconnais la perte de puissance vis-à-vis de cette manifestation métaphysique.
L'horreur, c'est comme une horreur constitutionnelle, d'imaginer que l'amour et la solitude sont une seule entité, absolument et inconcevablement entière, face à toi.

J'ai la brique de Françoise Dolto "Solitude" dans ma bibliothèque... On dirait que ce livre m'attend pour un moment de ma vie que je n'ai pas encore vraiment envie d'atteindre. Je l'ai toujours eu.. pas pire mood killer

 

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Ah tiens, j'aurai aimé l'avoir dans la mienne celui ci. J'ai lu "Tout est langage" de Dolto et j'ai trouvé ça excellent.

Effectivement, l'amour peut créer le vide intersidéral de soi. Et c'est Luchini qui l'explique le mieux, notamment, dans cette vidéo, vers 3:10

"Je veux qu'elle m'enlève de moi, je veux qu'elle me sorte de moi, je ne veux plus rien supporter

"- C'est impossible, personne ne peut te sortir de toi

Boom. Il amène sa réflexion avec justesse tout le long, dans une poésie frontale et directe. 

Ce type est un génie que tous les plateaux se réjouissent de recevoir, malgré sa tendance réelle à monopoliser le dialogue. Tout ce qu'il dit est toujours fascinant. 

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il y a 21 minutes, Ecce Homo a dit :

même quand on est bien accompagnés ?

Tu réponds de façon concrète, mais je philosophais au maximum sur la condition humaine, en pointant que le fait d'être deux renvoie le plus souvent à son propre abîme; cet abîme, on l'entr'aperçoit au début d'une relation, mettons, lorsqu'on ne sait pas où on va, lorsqu'on a peur d'être rejeté ou abandonné, lorsqu'on s'offre avec risque, decharné et à moitié nu, avec ses faiblesses. Qui se rappelle du précipice ? Au bout de quelques années, on a l'impression que ce précipice s'éloigne. C'est parfois un problème. 

Et puis lorsqu'on ne se comprends plus, lorsqu'on tout à coup tout se mets en branle, lorsque l'on a peur de se perdre, lorsque la routine nous use, alors l'abîme réapparaît et nous mets en face que oui: une rupture, c'est comparable à mourir un peu dans cet abîme. 

Pour certains, l'abîme apparaît systématiquement et clérose le corps, le cœur et l'esprit entier. Contempler l'abîme devient alors un quotidien, même sans amour. L'abîme devient la seule relation que l'on a l'amour, et la solitude devient un réconfort face à l'abîme. 

Regardez cette fucking vidéo de Luchini, tout est dit. 

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Le solipsisme a bcp pris de terrain récemment. J'aime bcp cette idée, c'est extrêmement challengeant.
Mais ultimement, pour le sujet, c'est un genre de la solitude qui produit une rupture métaphysique direct.

Toutes les existences sont subséquentes de la mienne, la pensée qui est est la pensée qui pense présentement.

Adorable, j'ai hâte d'être en groupe avec mes amis pour lancer ça à tout le monde.
lel

https://en.wikipedia.org/wiki/Phaneron

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Le 2020-12-30 à 11:24, DeliciousBacon a dit :

Même en groupe de 10, avec des téléphones "intelligents" on est seuls.

text relationship GIF by Jacqueline Jing Lin

Photos of Time Before The Invention of That Grossly Antisocial Device: The Smartphone

C'était la même choses avec les journaux - t'sais le cliché du père à la table ou dans son lazyboy qui parle à personne et lit son journal avec sa face de grumpy - ou bien inversement le cliché du père qui chiale que son flo à lunette lit trop de livre plutôt que de jaser avec la famille ou sortir dehors. Quand j'allais chez mon grand-père avec mon père dans ma jeunesse tout le monde se plantait devant la télé pendant des heures et personne se parlait. 

Une génération avant et c'était la radio. 

Socrate était contre l'invention de l'écriture, parce qu'il disait que ça allait faire en sorte que les jeunes n'allaient plus avoir besoin de se souvenir de quoi que ce soit et que ça allait détruire l'art de la conversation, pense à ça: 

Socrates Was Against Writing 

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Tout à fait d'accord, néanmoins une subtilité : je pense que le journal/la télé/la radio/le walkman, n'a jamais eu volonté de créer de la communication réciproque. Autrement dit, les gens qui consommaient ces médiums le faisaient avec le dessein volontaire de s'oublier un peu.
Le smartphone, internet et les réseaux sociaux créent cet espèce d’ambiguïté un peu pernicieuse qu'elle permet justement de rapprocher et de communiquer les individus. Ce qui n'est pas faux, mais toute la dimension physique s'y perd. On est mentalement programmés pour communiquer avec de la chair, des individus avec un visage ayant des expressions faciales, pas via des chatbox avec des individus qui d'un coup semblent ne plus être en mesure de passer le test de Turing. Quelle différence entre mon pote qui radote sur un sujet et Cleverbot ?

Le smartphone crée un mensonge, tout comme la pornographie crée l'illusion d'une relation sexuelle, que le cinéma ou que la littérature crée l'illusion d'une émotion, qu'une relation tarifée crée l'illusion d'une relation amoureuse. C'est bien, ça permet de connecter les synapses, mais ça ne sera jamais tout à fait ce qu'on recherche.

Un désir x qui nous donne un résultat x', et qui engendre de la frustration jusqu'à parfois rechercher x et à obtenir un x" etc.

 

Ce n'est pas très grave au fond. L'important est d'en être pleinement conscient à mon sens. Ne pas confondre le repas et le McDo, même si un McDo fait du bien. Quand je communique trop avec des gens sur internet, mécaniquement je vais finir par demander à une IRL.

 

Quand à la solitude, je préfère ne pas la personnifier. En soit elle n'existe pas (puisqu'il s'agit, littéralement, du vide d'autrui), quand elle devient insupportable, c'est que le problème vient de moi.
Là aussi c'est normal, autrui est un medium qui permet de nous oublier. Une légère dose de paradis artificiels est nécessaire : celles des divertissements cités ci-dessus.
Bien y vivre est un équilibre précaire. C'est presque angoissant de penser que nous sommes toujours en permanence en train de marcher comme des funambules sur un fil, un pas devant l'autre, à deux doigts de tomber dans le vide à chaque mouvement. Et pourtant nous avançons.

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