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L'art au Québec.


Déchet(s) recommandé(s)

Il y a 3 heures, Daleko a dit :

@Cheval, si demain ton art te rend riche, qu'est-ce que tu fais ?

J'y pense souvent, comme tout le monde.
Si je gagnais un million.... Mais comme je fais ce que je veux dans la vie, je n'ai pas de nécessité supérieur, de vacances à prendre.
Ce que je veux dire c'est que je fais déjà, je suis déjà à mon maximum à essayer de me sortir de ma propre vie. La créativité dont j'ai besoin pour m'exprimer au travers des systèmes de d'organisation culturelle me nourrit plus en idées et en véhémences que n'importe quelle autre contexte. Je pense que je suis exactement où je suis sensé être en ce moment... En direction vers un autre endroit, une autre condition de création. En ce sens, bruler une étape, avoir soudainement plein d'argent, serait un nouveau problème. Je pense que ta question est vraiment intéressante car elle talonne le rapport à la nécessité.


Je pense fondamentalement que je suis sur un ''collision course'' vers de la grosse création pur, mais c'est les mécaniques, la texture du chemin qui singularise et teinte l'ensemble de ma création. Pour l'instant, l'état de la culture au Québec occupe toute ma tête, comme un dragon à combattre... Si j'avais soudainement de l'argent, les nouvelles opportunité que j'aurais d'interférer avec ce problème serait différente. Du coup, je ne serais pas plus réalisé dans mon art. 
Présentement j'apprend à me discipliner. Peindre un minimum d'heure par jour, diviser administration/création dans la journée et la semaine. Aucune sommes d'argent ne pourrait m'aider à faire ça. Je me démerde tout seul et j'arrive comme nouveau, étonné dans ma propre vie. À mes yeux je suis déjà extrêmement riche. Un milliardaire voudrait avoir du talent, il ne pourrait pas l'acheter. Je trouve que vivre ma vie tel qu'elle m'est donné est sidérante.
Si jamais soudainement plein d'argent, je la stockerais pour simplement ne plus m'en préoccuper.
L'argent m'intéresse seulement dans la mesure où elle n'existe plus comme préoccupation. 

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  • 2 mois plus tard...
  • 1 mois plus tard...
il y a une heure, Carlos Crasseux a dit :

Je suis curieux, et c'est demandé avec toute l'honnêteté du monde, sans vouloir railler l'ami Cheval : y a-t-il des gens qui vont vraiment se taper ces 36 minutes de branlette narcissique ?

C'est pas le but non. C'est du contenu passif. C'est comme un journal audio.
Je connais très peu d'artiste qui font ça, moi je serais vraiment intéressé à entendre mes artistes préférés me parler de leur truc. Ou p-e pas, j'en ai aucune idée. C'est une vision maximaliste des données. Plus c'est mieux. Ça nourrit la bête. J'expérimente avec des ptits rien.
C'est quand la dernière fois que tu as expérimenté?

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Je me ravise ; j'ai fait défiler la vidéo au-delà de la première minute et j'ai compris que tu ne fais pas QUE parler de ta déesse sur fond écarlate.

Pour répondre à ta question : je viens d'arroser mon repas post-entraînement de Sriracha et de sauce césar simultanément. Si ce n'est pas là le summun de l'expérimentation, je ne sais pas ce que c'est...

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Il y a 9 heures, Ecce Homo a dit :

est on point.

Haa yes.

Il me faut du feedback féminin à un moment donné. C'est difficile ce sujet là, j'ai plein de bonne idée mais je comprends la dynamique du dernier siècle alors ça avance comme à taton.

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  • 2 semaines plus tard...

toujours bon @Cheval . :)

on te sent un peu timide, mais sûrement qu'à force d'en faire tu vas être plus à ton aise (d'ailleurs plus l'entrevue avance et plus on sent que tu te dégourdis).

thumbs up !

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@Ecce Homo Merci bcp!
J'étais *vraiment* sur mes gardes parce que dans la salle d'attente j'entendais l'entrevue d'avant et s'était une experte sur la représentation des corps.
Pi là j'étais comme, ho shit, pi j'ai imaginé que j'allais me manger un @Retromantique blitzkrieg.
Mais au final c'est une bonne disposition d'esprit je pense, comme un stance d'art martial, si un attaque arrive faut que tu sois capable de la voir venir. 

 

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  • 1 an plus tard...

@Cheval Je viens de tout écouter ça, je l'avoue. Je suis plutôt contente de tes capsules. Ça a servi de suport auditif pendant que je dessinait, justement. Puis j'ose plussoyer tes postulats, le monde de l'art au Québec est pas mal (ou du moins en partie) du gros statut quo administratif vain et anti-productif à mes humbles expériences.

Malgré de nombreuses performances publiques et quelques expositions éparses, mes demandes de subventions et autres tentatives avec la bureaucratie culturelle se sont jusqu'aujourd'hui conclues par des refus plutôt flous. La fameuse question de reconnaissance des pairs devient souvent un outil élitiste où le talent n'a plus grand rôle à jouer.
Alors, lorsque tu passes ta vie dans un atelier (dans mon cas qui est aussi ma chambre à coucher et mon dojo), il est peu surprenant de se faire couper l'herbe sous les pied et de voir des têtes d'affiches de galeries qui font des torchons avec lesquels j'oserait même pas m'essuyer le cul.

J'passe pas mon temps à licher les bottes, pis si je suis là publiquement, souvent c'est avec mon chevalet et je taffe comme une défoncée. Le public, lui: il me le dit: oh elle est talentueuse. C'en devient souvent un compliment vide là je préférerait une critique constructive qui m'empêcherait de répéter merci pour la 15e fois dans une journée.. Bref, ça c'est un autre sujet, en même temps, j'ai de la gratitude. Well. Je me suis produite dans des événements comme le Art Battle, dans les bars comme live painter, dans les parcs et aussi certains festivals dont je me suis invité. Ça fait des années que je fait ça, j'ai dû en défoncer des portes. L'an prochain, j'attaque les Symposiums. Certes, j'ai étudié, mais j'ai surtout pratiqué, je me suis questionné, j'ai fait des expérimentations de fond et de forme, j'ai dévelloppé une spiritualité et un univers intérieur riche. À mon avis, c'est ça être un artiste. Alors, si un système n'est pas à même de financer un artiste qui va en ce sens mais donne des marmittes d'or à ceux qui font du caca-poil, alors il y a quelque chose de pourri dont il faut se détourner, ou une défaillance qu'il faut réparer. '' Oui, mais il réussis parce qu'il est ami avec untel ! '' C'est ridicule.

Il reste toujours un moyen de défoncer toute cette bouse pseudo-culturelle et c'est la reconnaissance du public. C'est un couteau à double tranchant. Pis là, arrive une nouvelle question: doit-on absollument faire du beau pour y parvenir. Autrement dit: à quel point doit-on se prostituer pour payer le loyer?
- C'est beau, monsieur, que vous fassiez des portraits.
- Oui madame, ça fait 35 ans que je peint des mariés pis des matantes. C'est avec ça que j'ai pu payer ma maison.
Au final, on circoncis l'art de son aspect profond si l'on ne se cantonne qu'à l'esthétisme. L'inverse est aussi abrutissant et l'absurdité des ready-made en ont été un des symboles les plus flamboyants. L'art contemporain devient trop souvent dans son entièreté un diachillon sur la honte d'un pseudo-artiste de ne savoir user de virtuosité.

C'est vraiment étrange comme sensation. De tout les artistes qui m'ont inspirés, il y en a pas un seul qui soit québécois. Pourtant, j'en connait beaucoup, des artistes québécois, personellement aussi. Puis beaucoup d'entre eux ont beaucoup de talent. Par exemple, ils ont une maison à payer et commencer à créer des oeuvres d'art néo-surréalistes éclatés en milieu de carrière est un risque énorme.

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