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On cause pour la cause


Déchet(s) recommandé(s)

Comme vous en avez sûrement entendu parler, c'est bientôt la journée "Bell Cause pour la cause" (30 janvier 2019).

 

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Une super journée de sensibilisation à la maladie mentale.

C'est assez cool à mon avis. Les gens parlent enfin ouvertement de ce sujet qui perturbe tout le monde. Sérieux, les gens sont super frileux lorsqu'il est question de "folie".

 

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Comme de ce jour nous tentons socialement de dénouer les tabous reliés à la santé mentale, j'ai cru qu'une discussion ici serait appropriée (si les gens veulent s'ouvrir et partager) de parler de nos propres expériences avec cet enjeu et surtout de VÉRITÉS. Trouver des aspects communs et bannir les clichés.

J'ai cru intéressant de vous faire part de certains faits venant de mon expérience. Des faits sur la pratique de la psychiatrie que je honnissait (par préjugé) que j'ai fini par comprendre.

Mon partage concerne les maladies plus graves comme les troubles bipolaires et les troubles psychotiques.

Il y a beaucoup de questions qui sont soulevées quand il est question de psychiatrie, parce que les gens ne connaissent pas vraiment le sujet (pleins de préjugés pas rapport) et que c'est un domaine mystérieux qui devrait être plus amplement étudié, approfondi, déstigmatisé. Je tiens à noter aussi qu'ils devraient pousser plus l'étude de la création de molécules ---- mettre plus d'argent dans les recherches. La psychiatrie c'est juste tellement complexe et intéressant. La psyché humaine et son fonctionnement, sondé.. décortiqué et.... manipulé. Anecdotiquement, quand j'étais plus jeune je souhaitais devenir psychiatre. Évidemment, ça a foiré PARCE QUE JE SUIS FOOOOOOOLLLE.

 

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Je souhaitais témoigner du fait que le traitement actuel fonctionne.

J'entends déjà la voix de tous les ados attardés clamer que la médication c'est de la marde et que blabla complot de contrôle de population blabla zombie blabla camisole chimique and shits. Mais genre non.

C'est sûr qu'on va donner de quoi de vraiment fort et abrutissant à un épais qui pense être zorro pour le calmer un peu..

Mais le traitement en soi, il est très bien pensé et très efficace. Il y a un système de rétablissement en place et les médicaments sont de très bons produits de qualité. Le problème, c'est les patients. Ils ne s'investissent pas dans leur guérison.

 

Il y a aussi quelques mauvais psychiatres...

C'est pour ça que ça foire toujours et que les gens deviennent des zombies avec le temps. Parce qu'ils font n'importe quoi et prennent des produits chimiques de façon irresponsable. PLUS la succession de psychoses qui endommage grandement le cerveau. Une psychose ça te grille carrément les cellules. En plus ces gens consomment. C'est un calvaire à vivre.

 

Une personne malade doit s'entretenir. C'est une responsabilité. Quand t'as une maladie, tu suis un traitement. Un diabétique doit se shooter à l'insuline X fois par jour et ne pas manger de sucre. Il le fait. Sinon, il va mourir.

Une personne malade mentalement quant à elle doit aussi avoir sa ligne de discipline. Sinon, elle se détériore, vieilli prématurément et devient lente.

Ils ont des programmes de réhabilitation. Quand la personne manifeste le désir d'avancer et de guérir, elle le peut. En gros c'est une rééducation. On doit tout réapprendre à faire. Discipline de fer.

Heureusement, il existe des équipes multidisciplinaires qui encadrent le patient. L'équipe est composée d'un psychiatre, d'infirmiers, de travailleurs sociaux et de psychologues. Ils touchent à toutes les sphères des besoins du patient. Quand le patient est compliant et fait EXACTEMENT ce qu'on lui propose de faire il peut accéder à une vie saine, normale et agréable/moins perturbante.

On m'a souvent dit dans le bureau de me faire un horaire, de me donner des petits objectifs qui en deviendront des plus gros et de progresser. Au début j'étais genre: BS. J'tais comme J'EN VEUX PAS DE VOS CONSEILS DE MARDE.

Quand j'ai passé en cours et qu'ils ont jasé de mon diagnostique (pour me clouer une douloureuse ordonnance de traitement) et qu'ils ont dit que je n'allais plus jamais pouvoir faire aucun apprentissage et/ou progrès parce que mon cerveau était cassé... j'ai eu vraiment peur. Je me voyais déjà être forcée de passer ma vie dans un foyer psychiatrique. Ça a passé à deux doigts. J'ai tellement eu peur que j'ai fait tous les programmes, saisi toutes les possibilités et opportunités de redémarrer la machine. J'ai décidé de suivre le traitement et de comprendre que ça ne se limitait pas à prendre des pilules.

[En fait parlons-en des pilules. Première responsabilité. Ne jamais sauter de doses et toujours les prendre à la même heure.]

Enfin bref, je peux dire que le traitement, il marche! J'ai fait certaines actions et modifié plein de choses dans ma vie en fonction de ma condition. J'ai adopté une certaine discipline qui me permet d'avoir une excellente qualité de vie. Je me sens bien. Pas trop bien. Juste bien.

 

Le truc numéro un pour guérir et le meilleur, le plus simple qui fait sauter bien des étapes NE PAS CONSOMMER. Bon, je veux pas jouer les hypocrites.. J'avoue avoir bu en sacrament pendant le temps des fêtes.. mais tsé.. c'est les FÊTES et j'avais pas envie d'être la rabat-joie de la tribu.

Déjà là. Tu te donnes une osti de bonne base pour brosser ton tableau. Next step ---->

 

Les programmes c'est cool. Ça aide la personne à reprendre divers fonctionnements normaux. Ce sont souvent des ponts pour retourner progressivement au travail (moyennant un surplus sur ton gros chèque). Sinon, il y a des programmes de mise en forme (abonnements payés au gym) parce que la médication fait engraisser. Il y a de multiples groupes et des activités sociales organisées pour réintégrer les gens socialement. En plus, les patients bénéficient de la visite de travailleuses sociales qui donnent du soutient et de la motivation.

Au début, tu fais partie de ces programmes et tu fais ce que tu as à faire, mais éventuellement, ça devient naturel et c'est comme si tu avais redémarré un criss de vieux moteur. La machine est en marche.

Par dessus tout ------>

Quelques règles de base...

 

Le travail.

Parlons-en du travail. Je sais que certaines personnes malades le sont trop pour travailler, mais un certain pourcentage des cinglés restent sur le BS alors qu'ils pourraient upgrader leur qualité de vie. Avec un peu de volonté, ils pourraient tout faire. Étant donné qu'ils choisissent de ne faire aucun effort, ils se détériorent et meurent prématurément dans une tragique pauvreté.

Le travail est un atout. C'est très sain de travailler pour une personne au prise avec un trouble de santé mentale. La qualité rythmique du travail donne un petit son de tambour au quotidien. On est toujours porté à en faire un petit peu plus. Ça pousse à se lever le matin et quand on a la chance d'aimer son travail, ça nous fait grandir au quotidien.

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Le sport.

Le sport c'est la meilleure chose au monde. Il n'y a aucune sensation qui soit meilleure dans la vie que sortir d'une séance de sport intensive et de sentir l'air frais sur ton visage. Le sport est guérisseur. Si tu fais du sport t'es sûr de te sentir heureux. À moins d'être un névrosé qui fait du culturisme.

Bien manger.

Seule vraie et bonne façon d'être sûr d'avoir de l'énergie et une saine digestion. Ça joue sur le moral ça aussi. C'est super important d'être bien balancé dans ses glucides/vitamines/protéïnes.

Entretenir ton cerveau.

Pas le choix de se stimuler intellectuellement sinon ça rouille grave.

 

Enfin bref, il faut travailler fort pour être heureux et fonctionnel. Un bon truc aussi est de coller des posts-it un peu partout qui te disent quoi faire. ^^

En gros, quand tu fais tout ça, tu réussis à dominer la maladie et ne pas devenir un gros looser sur le BS obèse et anorgasmique qui crève à 55 ans.

 

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Maintenant, je veux vous entendre.

-Avez-vous des proches malades?

-Êtes-vous malade? [Si oui: Comment le vivez-vous au quotidien?]

-Avez-vous surmonté un trouble?

-Avez-vous des préjugés?

-Des histoires drôles/intéressantes?

 

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PS: Mon écran est TELLEMENT sale.

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La maladie mentale est une bénédiction, et je suis le fier descendant d'un longue lignée de fous.
(et je m'en vais justement à mon injection d'ABILIFY)

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J'ai justement lu un article à ce sujet ce matin. Je fais partie de ceux qui croient qu'on n'accorde pas suffisamment d'importance à la santé mentale comparativement à la santé physique et qu'il y a beaucoup de préjugés à cet égard, mais j'ai été étonnée de lire que 12% de la population québécoise reçoit un diagnostic de trouble mental chaque année.

 

Je laisse traîner l'article en question juste ici:

 https://lactualite.com/sante-et-science/2018/11/07/un-psy-pour-tous-ca-presse/?fbclid=IwAR3FL4HlUKn_O_v_rl1KQ6L_O0ZFJdO2ycmQIxDnHRsMnZ4Mzlv285e1Ho8

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  • 2 semaines plus tard...

J'ai un diagnostic de PTSD qui me suit depuis quelques années. C'est incroyable comment la plupart des gens associent le PTSD seulement aux soldats, et ça vient avec énormément de préjugés.

Dans la première année j'ai perdu énormément d'amis, qui ne comprenaient pas que je pouvais être super bien et 20 minutes plus tard annuler tous les plans et ne pas donner de nouvelles pendant 3 jours parce que j'avais été trigger et que je n'étais plus du tout fonctionnelle, au point d'être incapable de communiquer. C'est lourd à vivre pour les proches, mais encore plus quand on est la personne qui le vit directement. Incapable de prendre le métro ou le bus parce que je faisais des crises de panique, certaines activités de ma vie sociale étaient hors limite à cause de mes triggers, certaines personnes aussi. J'ai perdu énormément et vécu tellement d'isolement à cause de ça. C'était handicapant au point que j'ai dû quitter mon emploi et vivre sur des rentes d'invalidité pendant 1 an et demi, puis ça m'a pris 1 an et demi de plus avant d'être capable de travailler à nouveau à temps plein. J'avais même une belle petite carte officielle du gouvernement pour prouver que j'étais "handicapée". La joie. 

Avec les années, la medication et la thérapie régulière ont fait effet et j'ai fini par redevenir de nouveau fonctionnelle au quotidien. Je suis capable de travailler et de vivre ma vie sans être trigger aux heures comme il y a quelques années. Mais ça ne disparaît jamais complètement. Ça m'arrive encore parfois de me retrouver roulée en boule par terre à black-out et ne plus être consciente de mon environnement. Et les gens réagissent souvent pareil : "Ben voyons ça fait 4 ans, reviens-en." Comme si j'étais en contrôle de ça, comme si je me disais "ah tiens, j'ai envie d'exploser de panique là!". 

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  • 1 an plus tard...

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis diagnostiqué dépressif sévère depuis 6 ans et ma vie ne fait qu'empirer. Je réussi tant bien que mal à rester à l'école et continuer de travailler mais je crois que tout ça est dû à la honte que j'aurais si je laissais tout tomber. Je sais qu'il n'y a rien de mal à prendre une pause lorsque ça ne va pas mais je n'arriverais pas à supporter la déception de mes parents face à mon abandon. Je crois que ma maladie mentale est due en grosse partie à ma façon de vivre : l'art de tout remettre au lendemain et une sorte de stratégie de l'évitement (Le fait d'éviter d'agir puisque j'ai peur d'échouer ou d'affronter une peur). Mais je crois que la société a, au moins en partie, sa partie de responsabilité.

Je m'explique. Je suis actuellement au Cégep, dans un domaine qui m'intéresse énormément. Pourtant, je ne suis pas heureux, l'école est un fardeau pour moi puisqu'elle est mal établie et pousse constamment à l'excellence, et ce, tous les jours. C'est pareil dans le monde du travail. Toujours exceller, toujours être parfait 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 sinon on devient la risée du bureau ou de la classe. Il ne faut pas s'étonner que la maladie mentale soit de plus en plus présente dans le monde. Il y a tellement de pression sur les épaules des gens et je ne sais pas comment font les autres pour ne pas déprimer. Je n'arrive pas à lâcher prise. Dans ma tête (Je sais que ce n'est pas totalement la réalité mais c'est ce que je vis), si tu n'y arrives pas, c'est une forme de lâcheté. Je me sens comme si le monde dépendait de moi, alors que personne s'intéresse réellement à moi.

Ma famille n'accepte pas ma maladie et je n'ai pas d'amis. Je n'en cherche pas non plus pour éviter d'être blessé. Je suis toujours triste et je remet tout au lendemain. Je prends des anti-dépresseurs et vois un psy mais je me sens pas mieux. Je sais que ce message n'est pas rempli d'espoir mais bon, je voulais juste démontrer à quel point la vie est lourde lorsque la tristesse s'en mêle. Pour les chanceux(euses) qui n'ont jamais été atteints par ça, imaginez : Avoir envie de pleurer tous les jours du matin au soir, plus aucun plaisir et toujours être fatigué. Ce n'est pas une vie et sortir de ça n'est pas nécessairement facile. Je suis sûr qu'il est possible de guérir de ce mal-être même si j'arrive pas. J'espère malgré tout que vous arriverez à garder le sourire pour éviter d'être comme moi. Merci d'avoir lu 

 

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Il y a 14 heures, Massolini a dit :

Bonjour à tous et à toutes,

Je suis diagnostiqué dépressif sévère depuis 6 ans et ma vie ne fait qu'empirer. Je réussi tant bien que mal à rester à l'école et continuer de travailler mais je crois que tout ça est dû à la honte que j'aurais si je laissais tout tomber. Je sais qu'il n'y a rien de mal à prendre une pause lorsque ça ne va pas mais je n'arriverais pas à supporter la déception de mes parents face à mon abandon. Je crois que ma maladie mentale est due en grosse partie à ma façon de vivre : l'art de tout remettre au lendemain et une sorte de stratégie de l'évitement (Le fait d'éviter d'agir puisque j'ai peur d'échouer ou d'affronter une peur). Mais je crois que la société a, au moins en partie, sa partie de responsabilité.

Je m'explique. Je suis actuellement au Cégep, dans un domaine qui m'intéresse énormément. Pourtant, je ne suis pas heureux, l'école est un fardeau pour moi puisqu'elle est mal établie et pousse constamment à l'excellence, et ce, tous les jours. C'est pareil dans le monde du travail. Toujours exceller, toujours être parfait 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 sinon on devient la risée du bureau ou de la classe. Il ne faut pas s'étonner que la maladie mentale soit de plus en plus présente dans le monde. Il y a tellement de pression sur les épaules des gens et je ne sais pas comment font les autres pour ne pas déprimer. Je n'arrive pas à lâcher prise. Dans ma tête (Je sais que ce n'est pas totalement la réalité mais c'est ce que je vis), si tu n'y arrives pas, c'est une forme de lâcheté. Je me sens comme si le monde dépendait de moi, alors que personne s'intéresse réellement à moi.

Ma famille n'accepte pas ma maladie et je n'ai pas d'amis. Je n'en cherche pas non plus pour éviter d'être blessé. Je suis toujours triste et je remet tout au lendemain. Je prends des anti-dépresseurs et vois un psy mais je me sens pas mieux. Je sais que ce message n'est pas rempli d'espoir mais bon, je voulais juste démontrer à quel point la vie est lourde lorsque la tristesse s'en mêle. Pour les chanceux(euses) qui n'ont jamais été atteints par ça, imaginez : Avoir envie de pleurer tous les jours du matin au soir, plus aucun plaisir et toujours être fatigué. Ce n'est pas une vie et sortir de ça n'est pas nécessairement facile. Je suis sûr qu'il est possible de guérir de ce mal-être même si j'arrive pas. J'espère malgré tout que vous arriverez à garder le sourire pour éviter d'être comme moi. Merci d'avoir lu 

 

Ça risque d'être aussi efficace qu'un bon vieux "mais pourquoi tu ne décides pas d'aller mieux? :)", mais je te prie de tout coeur d'arrêter de vivre pour les autres. Ton for intérieur te communique quelque chose et à chaque fois que tu continues ou entreprends un truc pour satisfaire les attentes de ta famille, tes profs ou tes amis, il se fera un plaisir de te le rappeler en te mettant sur le tapis. 

 

Le début vingtaine (je présume que tu y es?) est une période assez anxiogène, mais c'est celle qui va le mieux te définir à long terme. Il n'y a aucune honte à tout plaquer. Tu as le droit de converser avec le vide en toi le temps que ça prendra. Il a quelque chose à te dire et il n'attend de toi que tu en fasses ton allié. Bonne chance l'ami!

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