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Les pseudos-intellectuels et leurs petites lunettes rondes.


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Carl Clauberg .

Révélation

Carl Clauberg naît à proximité de Cologne dans une famille modeste qui tire ses revenus du travail d'artisan du père. Pendant la Première Guerre mondiale, Clauberg sert dans un régiment d'infanterie de ligne. À son retour, il reprend ses études, passe brillamment son Abitur et entame sa médecine. Son cursus universitaire le conduit à Kiel, puis à Hambourg et enfin à Graz. C'est en 1925 qu'il devient docteur en médecine. Gynécologue et obstétricien, il occupe le poste de chef de service à la clinique de Kiel.

En 1933, il rejoint les rangs du parti national-socialiste, dont il devient un fervent militant. Ses efforts sont bientôt récompensés par l'attribution d'un grade dans la SS, devenant ultimement Gruppenführer, ainsi que par la remise du badge nazi en or, décoration réservée aux militants les plus méritants.

En 1937, il devient professeur de gynécologie à la faculté de Königsberg. Il mène de nombreuses expériences médicales sur des animaux, puis sur des humains, mettant notamment au point des traitements contre la stérilité féminine ainsi que le fameux « test de Clauberg ». Certaines de ses découvertes sont, paraît-il,encore utilisées de nos jours.

Parallèlement, il est chef de clinique dans l'hôpital pour femmes de Sainte-Hedwige à Königshütte (Haute-Silésie), ce qui lui assure de confortables revenus. Sa notoriété prend encore plus d'ampleur avec la publication de plusieurs essais médicaux. Cette réussite aurait nourri une certaine arrogance.

Les tests sur les cobayes humains des campsModifier

Lorsque la guerre éclate, il ne participe pas aux combats et poursuit ses recherches en Allemagne. Dans la politique globale nazie de stérilisation de masse des races dites inférieures, Clauberg invente une méthode qui porte son nom, la méthode Clauberg, qui consiste à injecter dans l'utérus des produits corrosifs. Un an plus tard, il reçoit l'aval de Heinrich Himmler pour mener à bien un projet d'études et d'expériences de stérilisation de masse dans un camp.

En décembre 1942, il part pour le camp d'Auschwitz et s'installe dans le Bloc no 10 surnommé Bloc « Clauberg »[1]. Très vite les expériences commencent. Himmler ayant insisté sur le fait que les femmes doivent être stérilisées à leur insu, Clauberg prétend à ses victimes procéder à une insémination artificielle. Sans anesthésie, Clauberg et ses assistants (dont le docteur Johannes Goebel (de)) injectent d'importantes quantités de produits toxiques, notamment des acides, dans l'utérus de ses cobayes. Les effets des traitements expérimentés sont particulièrement douloureux pour les sujets des expériences, principalement des femmes ayant été mères, tziganes ou juives, d'un âge situé entre 20 et 40 ans. Les douleurs causées par les divers composés introduits dans leurs corps sont souvent telles qu'elles meurent par arrêt cardiaque. Dans la majorité des cas, ces femmes finissent dans les chambres à gaz du camp de concentration. Dans une lettre du 7 juin 1943 à Himmler, Clauberg prétend pouvoir avec dix assistants stériliser jusqu'à 1 000 femmes par jour[2],[1].

Pour le docteur Clauberg, le coût humain n'existe pas, conformément à l'idéologie nazie. La déportation massive de certaines populations lui apporte régulièrement de nouveaux sujets pour ses expérimentations. Les pratiques de Clauberg et de son équipe impliquent régulièrement l'ablation des ovaires de ses sujets afin d'étudier les effets des acides.

Parallèlement, le professeur suit de près les travaux du Doktor Horst Schumann qui, lui, travaille sur la stérilisation grâce aux rayons X. Clauberg ne daigne pas utiliser les installations de son confrère. Au sein même du camp, Clauberg est peu apprécié par l'administration du camp et les autres médecins.

En juin 1943, malgré ses échecs et la mort d'environ 300 femmes, Clauberg fait un rapport élogieux de ses travaux auprès de Himmler, assurant qu'il est proche d'atteindre son but. En réalité, il en est très loin, ses sujets d'expérience survivant de plus en plus rarement à ses méthodes.

Fuite et prison soviétiqueModifier

À la fin de 1944, il quitte le Bloc no 10, fuyant devant l'avance de l'Armée rouge. Lui et une partie de son équipe se replient sur le camp de Ravensbrück. Il y poursuit ses expériences, mais la progression des alliés le contraint à fuir à nouveau. Il est arrêté par les alliés le 8 juin 1945 dans le Schleswig-Holstein et est remis aux forces soviétiques. Il est jugé en 1948 en URSS et condamné à 25 années d'emprisonnement.

En 1955, le professeur Clauberg bénéficie des accords germano-soviétiques portant sur le rapatriement des prisonniers. Il rentre libre en RFA et s'installe à Kiel. Sans regret quant à ses expériences, il va jusqu'à souligner leur intérêt scientifique.

Néanmoins, en novembre 1955, une association de juifs allemands dépose plainte contre lui. Il est arrêté par la police pour être jugé. Malade, il est transféré dans un hôpital carcéral et meurt en août 1957, quelques semaines avant de devoir comparaître devant la justice allemande.

 

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