RBC 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 Murphy Cooper a un crisse de bon point. Maigrir c'est comme être vegan. Les gens aiment bien se convaincre que tu parles juste de ça alors qu'au contraire c'est tout le monde qui t'en parle constamment. Savez-vous comment j'ai appris que j'avais perdu mes premières 20 livres? En me faisant unfollow de manière significative par des gens qui trouvaient que j'étais devenu vaniteux, arrogant et que j'avais donc changé. Pourtant, il me semble que j'ai toujours versé dans la vanité et surtout quand j'étais gros. C'était pas ça l'objectif de « Gros is the new beau », justement? Ne me priver de rien, ne pas céder l'exclusivité de la fatuité aux « belles personnes ». Ceux qui pensent que je suis devenu vaniteux seulement depuis que j'ai maigri n'ont-ils donc jamais pris connaissance de ma vanité avant? Vous n'y croyiez pas quand j'étais gros? Je n'avais pas le profil de l'emploi? Pourquoi maintenant me voyez-vous comme quelqu'un qui s'aime beaucoup trop? Je comprendrais si je ne soignais pas mon apparence quand j'étais gros et qu'une fois mince j'étais allé me refaire un garde-robe en conséquence. Mais ce n'est pas le cas. C'est votre perception de moi qui a changé. Pas moi. Je vous observe vous désabonner tour à tour sur instagram. Je ne suis pas con. Je comprends très bien. Comme si maintenant c'était pour de vrai, comme si cette fois j'étais vraiment convaincant dans mon rôle du gars vaniteux, du féru de mode. Je constate un changement dans le ton de certaines personnes qui semblent maintenant se sentir menacées par je-ne-sais-quoi. Qu'importe ce qu'elles ont à me communiquer, elles le font avec agressivité, comme si j'appartenais dorénavant à un groupe qui leur est hostile. Depuis, j'ai des comptes à rendre tous les jours à fucking tout le monde. Ne passe pas une journée sans que je n'aie eu à parler de ma perte de poids. Personne n'a envie d'en revenir, on dirait. Je ne peux pas juste être Murphy Cooper. On me prête un enthousiasme que je n'ai pas. On s'imagine que je nage éperdument dans le bonheur, comme si maigrir se voulait une espèce de potion miracle qui rend heureux les gens. Perdre autant de poids quand t'as été gros toute ta vie, c'est fucking déboussolant. C'est comme si on m'avait arraché de force mon identité et que je paniquais à l'idée que cette malédiction ne soit pas réversible. Je me console en me disant qu'un jour je redeviendrai gros. Je m'accroche tous les soirs avant de m'endormir à cette idée. Parce que ma vraie nature, c'est d'être gros. Les gens qui voient chez moi un enthousiasme débordant ne savent manifestement pas comment on se sent dans un corps mince quand on a été gros presque toute une vie. Comme si je me lavais soudainement les mains de la grossophobie, comme si cet enjeu ne me regardait plus. Au contraire, c'est maintenant qu'elle se manifeste de manière tellement limpide et tellement violente. Plus personne ne se gêne pour me dévoiler comment ils me percevaient quand j'avais 70 livres en plus. Exit la sournoiserie, on se décomplexe et on me dit très franchement ce qu'on pensait de moi quand j'étais gros. Les jokes de gros devant moi, pas de problème! Hey, c'est juste ma vie quasi dans son intégralité que t'invalides quand tu te permets cette grossohobie dans ma face mais OK. C'est la vie de tous les gros que t'invalides. Ah mais je sais que je plais bien plus qu'avant. Je sais tout ça. On me le dit. On est plus agréable avec moi. Je cadre dans les standards. I know. Mais tout ça m'indiffère complètement. Vous savez pourquoi? Parce que ce corps, même s'il affiche mes traits, ma dégaine, mon aura, n'est pas le mien. C'est un corps d'emprunt. C'est pas moi ça. Ça ne m'appartient pas. Je ne suis pas confortable dans cette enveloppe-là. Je regrette chaque étape de ma diète même si on aime bien s'imaginer qu'elle me remplit de joie. Chaque livre perdue est un fragment de mon identité qui s'est envolé. Je rêve de faire rewind. Certains gros aiment penser que je leur suis hostile, que je suis bien content de ne plus leur ressembler. Je m'excuse de vous le dire comme ça mais vous parlez à travers votre chapeau et ça m'attriste. Ça me déçoit. Je suis le premier à pointer du doigt les gens qui documentent leur diète en se félicitant de ne plus être « des patates » ou « des jambons ». J'entretiens un mépris ponctuel de ceux-là. Ils s'en câlissent des gros; ils ont été minces une grande partie de leur vie alors leur première nature n'est pas d'être gros. Ils n'ont pas eu à remettre à leur place les bullies du secondaire qui, avec la complicité des enseignants et des autres élèves, pouvaient s'en donner à coeur joie sur le seul petit gros de la classe. They don't care. Aussitôt qu'ils voient poindre une légère bédaine (qui n'en est pas une) à l'horizon, ils se traitent de gros porcs (souvent devant nous) et ils acceptent sans broncher de se faire fatshamer par leurs amis, parce que hey, c'est bien mérité — ils n'avaient juste à ne pas s'empiffrer, right? — et de toute façon c'est temporaire. Une fois qu'ils ont regagné leur poids santé, ils croient s'être gagnés la prérogative d'insulter tous les gros sous prétexte qu'ils ont déjà été gros eux aussi. Mais il y a une immense distinction entre ces gens et moi. Eux, quand ils maigrissent, ils reprennent leur apparence initiale, celle à laquelle ils s'identifient le mieux. Ils n'ont même pas profité de leur bref passage dans la cour des gros pour soigner leur grossophobie. Ils n'avaient qu'en tête de fondre le plus rapidement possible pour ne plus ressembler à ceux pour qui ils entretiennent un dédain. Tandis que moi, quand je perds du poids, je suis dans le corps de quelqu'un d'autre. Ma tête ne s'y accoutume pas. Et ce n'est pas ma première expérience de perte de poids. Je sais que ma tête ne s'y fera probablement jamais. Il n'est pas rare que je pleure en espérant retrouver mon corps d'avant. Plus personne ne se comporte de la même façon avec moi. Rien n'est comme avant. Pas même les gros. J'ai les deux yeux grands ouverts sur l'hypocrisie latente des gens et j'aimerais pouvoir les refermer juste un peu, tenir loin de moi les grossophobes qui ont cessé d'interagir avec moi le jour où on a pu déceler que j'avais gagné du poids et qui tout d'un coup reviennent comme si de rien n'était. Outre pouvoir choisir mieux mes vêtements, il n'y a que des désagréments. Je comprends qu'il peut être tentant de s'imaginer que je m'enthousiasme de cette perte de poids, mais je vous en prie, ne tombez pas dans ce piège grossophobe de penser que je vais mieux parce que j'ai adopté l'apparence des gens qu'on dit en santé. Je suis gros depuis tout jeune, je l'étais jusqu'à tout récemment et je le redeviendrai forcément un jour ou l'autre. Ma véritable nature, c'est celle-là. Mon combat n'est pas terminé maintenant que je suis mince. Au contraire, je constate encore plus aujourd'hui toutes les théories que j'avais mises sur papier durant les 10 dernières années. Alors, est-ce que « Gros » est encore « the new beau »? Tabarnack oui et plus que jamais. Je ne m'étais encore jamais prononcé là-dessus parce que, justement, tout le monde a cru bon le faire à ma place dans les derniers mois. Tout le monde avait son mot à dire, tout le monde y allait de sa propre idée et validait son gossip de petit village sans même jamais me consulter. Alors voici ma version officielle. Murphy Cooper via Facebook Ça vaut la peine d'être partagé et discuté si vous avez encore une once d'humanité en vous. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ecce Homo 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 peux-tu résumer en cinq lignes ou surligner les passages importants ? en fait, l'étalage publique d'histoires de hipsters milléniaux en mal d'amour ne m'a jamais vraiment interpellée. tu aurais pu rendre ça plus intéressant en nous partageant BRIÈVEMENT ta vision personnelle des struggles quotidiens d'être gros. 4 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MattIsGoD 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 J'ai eu une période, quand j'ai déménagé à MTL, où je suis devenu un gros criss qui faisait rien. Le plus beau jour de ma vie, c'est quand je me suis repris en main. Gros is not ALWAYS beau, surtout pas quand t'es pas bien dans ta peau. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gamin 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 10 minutes, Ecce Homo a dit : peux-tu résumer en cinq lignes ou surligner les passages importants ? en fait, l'étalage publique d'histoires de hipsters milléniaux en mal d'amour ne m'a jamais vraiment interpellée. tu aurais pu rendre ça plus intéressant en nous partageant BRIÈVEMENT ta vision personnelle des struggles quotidiens d'être gros. "Avant j'étais gros, j'ai perdu du poids, maintenant les gros sont fâchés que j'ai perdu du poids et pensent que je suis un petit criss de fendant, les petits en profites pour penser que je suis de leur bord et se gène pas pour me dire que je suis mieux comme ça et que les gros c'est pas correct. Je défend les gros, le fait d'être gros, j'ai été gros toute ma vie, c'est mon identité, le fait d'être dans ce corps mince là me rend inconfortable, ce n'est pas mon corps." Le message à propos du fatshaming aurait été pas pire (il constate à quel point la vision des gens à changé à son sujet depuis qu'il est mince), mais il parle surtout du fait qu'il veut pas passer pour un gars qui s'entraîne, mange végo et santé et se vante de tout ça sur Instagram, il veut garder son image de vaniteux qui défend les gros. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cyraan 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 Je peux comprendre ce qu'il veut dire en gros dans son texte, ayant vécu la même chose je peux vous dire que les gens ont la difficulté à interprété nos actions et nos décisions. J'ai perdu des amis qui croyaient que je les regardais de haut parce que je ne voulais plus aller au restaurant avec eux. Ils pensaient que j'avais honte de me montrer avec eux et que je me pensais trop bien pour eux. Mais la vraie raison c'est que j'ai encore beaucoup de difficulté à me contrôler et que d'aller dans un restaurant c'est de me mettre face à la tentation et au lieu de tenter ma chance je préférais m'en passer. Ma famille ne me parle plus pour les même raisons, aux soupers de famille j'apportais mes repas puisqu'ils mangent vraiment mal et que pour arriver à mes buts je dois faire des sacrifices et des choix différents. Mais il manque le côté positif de tout ça, les gens autours de moi ont changé naturellement. Les gens qui avaient une mauvaise vision de moi se sont éloigné par eux même et j'ai attiré d'autre gens qui ont une vision plus positive de ma personne. 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gamin 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 19 minutes, Cyraan a dit : J'ai perdu des amis qui croyaient que je les regardais de haut parce que je ne voulais plus aller au restaurant avec eux. Ils pensaient que j'avais honte de me montrer avec eux et que je me pensais trop bien pour eux. Mais la vraie raison c'est que j'ai encore beaucoup de difficulté à me contrôler et que d'aller dans un restaurant c'est de me mettre face à la tentation et au lieu de tenter ma chance je préférais m'en passer. Y'a un bon parallèle à faire avec l'univers de l'alcool et de la drogue aussi. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cyraan 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 5 minutes, Gamin a dit : Y'a un bon parallèle à faire avec l'univers de l'alcool et de la drogue aussi. C'est la même chose je crois. C'est une béquille pour nous aider à se sentir mieux. Au lieu de fumer 1 cigarette je buvais 1 canette de pepsi ou j'allais manger de la pizza. C'est des récompenses faciles qui apportent un bien être temporaire. Mais quand tu as le mal de vivre, tout petit bien être quel qu'il soit devient une obsession. Tu le recherches toujours donc tu répètes ce qui te fait du bien même si à la longue cela te détruit plus. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
RBC 19 juin 2018 Auteur Partager 19 juin 2018 il y a 28 minutes, Gamin a dit : "Avant j'étais gros, j'ai perdu du poids, maintenant les gros sont fâchés que j'ai perdu du poids et pensent que je suis un petit criss de fendant, les petits en profites pour penser que je suis de leur bord et se gène pas pour me dire que je suis mieux comme ça et que les gros c'est pas correct. Je défend les gros, le fait d'être gros, j'ai été gros toute ma vie, c'est mon identité, le fait d'être dans ce corps mince là me rend inconfortable, ce n'est pas mon corps." Le message à propos du fatshaming aurait été pas pire (il constate à quel point la vision des gens à changé à son sujet depuis qu'il est mince), mais il parle surtout du fait qu'il veut pas passer pour un gars qui s'entraîne, mange végo et santé et se vante de tout ça sur Instagram, il veut garder son image de vaniteux qui défend les gros. J'aurais un autre texte à te faire lire. Je pense que c'est plus profond que ça. Depuis janvier, j’ai perdu beaucoup de poids. Quand j’écris « beaucoup », c’est au point où presque toutes les personnes que je croise m’en parle instantanément. On me mentionne que ça me fait bien, que je suis belle. Que j’ai fait le bon choix en maigrissant. Depuis 5 mois, je reçois plus fréquemment des compliments en lien avec mon apparence. Pis à plusieurs reprises par des personnes qui ne m’avaient jamais fait de compliments avant. Je vous entends déjà me lancer vous aussi virtuellement des « bravos », des « wow », des « félicitations ». Je suis certaine que c’est ce qui vous a traversé la tête en lisant les premières phrases de ce texte. Sauf que non, je n’ai pas à recevoir de « bravo wow t’es full belle ». Tout comme aucune personne n’a à vivre avec ces faux compliments teintés d’une charge extrêmement grossophobe. C’est peut-être difficile à concevoir puisque nous sommes tous.tes éduqué.e.s ainsi, mais le fait de délivrer automatiquement des compliments à une personne qui perd du poids, ça veut explicitement dire que cette personne est plus belle lorsqu’elle est mince que lorsqu’elle est grosse. Que cette personne devient soudainement plus valable, plus attirante, plus visible aux yeux des autres. Quand je vous entends me dire : « wow Maude, t’es tellement belle de même! », ce qui est sous-entendu est plutôt : « T’étais moins belle avant quand t’étais plus grosse. » Même si ce n’est pas ce que vous croyez insinuer, c’est quand même ça la réalité. Ces propos sont les reflets exacts du système grossophobe. Quand vous me félicitez et me complimentez, vous déposer sur mes épaules une immense charge, vous ravivez cette pression sociale déjà excessivement présente. Vous définissez pour moi ce qui est préférable et acceptable au niveau de ma propre apparence physique. Vous incrustez dans ma tête des idées comme quoi si j’engraisse, je serai moins belle à vos yeux. Vous participez à la propagation de ces problèmes sociétaires qui grugent déjà l’énergie et la vie de plusieurs. Lorsque je vous entends me dire de telles choses avec une joie non-dissimulée, vous mettez de l’huile sur le feu de mes propres difficultés présentes et passées. J’ai du apprendre à me battre contre la grossophobie internalisée que je ressentais envers moi-même depuis toute petite à cause de tout ce qu’on m’a dit, à cause de toutes ces oppressions systémiques. En une seule phrase, vous venez souligner toutes ces pensées toxiques qui m’ont pris tant d’énergie à combattre. Avec ces paroles, vous concrétisez cette honte d’engraisser qui est répandue socialement. Vous plantez cette petite voix culpabilisante qui ronge l’intérieur au plus profond de ma charpente. Je ne suis pas plus belle depuis que j’ai maigri. Je ne suis pas une meilleure personne depuis que des livres de graisses ont désertés mon corps. Ma beauté demeure exactement la même, tout comme la personne que je suis. On prend pour acquis que ma perte de poids est nécessairement liée à un désir d’être plus belle et en meilleure santé. Qu’elle est volontaire. Peu importe les raisons derrière ce changement corporel subi, elles ne vous concernent pas. Il faut cesser de toujours croire automatiquement que le fait de maigrir est une bonne chose, qu’il s’agit d’un choix, qu’elle amène une beauté et une valeur supérieure. Il faut cesser de valoriser et de complimenter les pertes de poids, tout en condamnant les prises de poids. Il faudrait enfin commencer à déconstruire toutes ces idées nuisibles qui sont entretenues quotidiennement, parfois sans même en avoir conscience. Parce que les personnes grosses sont toutes autant belles et merveilleuses que les personnes minces. Et je sais pertinemment que derrière vos mots se cachent de bonnes intentions, mais ces intentions ne changent absolument rien aux répercussions que vos propos peuvent générer. Que ce soit au niveau psychologique ou physique, les conséquences sont grandes. Une personne vivant avec un trouble alimentaire qui reçoit ce type de propos en pleine face peut tomber extrêmement vite dans une spirale difficile reliée à ses troubles de santé mentale, par exemple. Peu importe la situation et le lien relationnel que vous pouvez avoir avec quelqu’un, n’oubliez jamais que c’est inapproprié et nuisible de commenter un changement corporel. Vous ne connaissez jamais les raisons derrière ces changements. Si une personne souhaite vous en parler, elle le fera. Ne vous inquiétez pas. En attendant, plutôt que de vous dépêcher à mentionner un : « Eille Maude wow t’as donc ben maigri t’es belle omg » dès que vous me voyez, je vous invite plutôt à me saluer pis à me demander comment je vais. Parce que juste pour préciser : je l’sais que j’ai maigri. M’en parler n’est pas pertinent si je n’amène pas moi-même le sujet. Non, ma beauté n’a pas augmenté depuis 5 mois. La seule chose qui a changé, c’est que je ne vis plus de grossophobie. Les regards ont changés, je suis traitée différemment. Je le remarque, et ça m’enrage. Pis ça, c’est une estie de méchante preuve que la grossophobie existe pis qu’elle est réellement présente au quotidien. Je suis consciente de mes nouveaux privilèges actuels en lien avec mon apparence qui se rapproche de plus en plus des standards en terme de poids. Ces privilèges sont excessivement explicites à tous les niveaux dans ma vie depuis quelques semaines, et vous venez davantage le prouver en me complimentant plus que jamais. J’aimerais que vous-mêmes preniez le temps de faire une petite analyse de vos privilèges, mais surtout, de tous ces propos qui peuvent vous sembler anodins, mais qui encouragent les oppressions systémiques. Il serait plus qu’important d’arrêter cette grossophobie camouflée en pelletés de supposés compliments. Pour mon bien-être, oui, mais surtout pour le bien-être de toutes les personnes pis de la société entière. Maude Bergeron, illustratrice et auteure 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gamin 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 6 minutes, Cyraan a dit : C'est la même chose je crois. C'est une béquille pour nous aider à se sentir mieux. Au lieu de fumer 1 cigarette je buvais 1 canette de pepsi ou j'allais manger de la pizza. C'est des récompenses faciles qui apportent un bien être temporaire. Mais quand tu as le mal de vivre, tout petit bien être quel qu'il soit devient une obsession. Tu le recherches toujours donc tu répètes ce qui te fait du bien même si à la longue cela te détruit plus. C'est des bon points, mais je parlais plutôt de tout ce que t'as dit à propos du cercle social. Être un fumeur de pot, pour utiliser un exemple courant, et vouloir arrêter à souvent un gros impact sur ton cercle social. Tu te rend compte que tout tes amis sont des fumeurs, alors t'as le choix de soit te trouver d'autres amis, ou bien assumer le fait que y'a des chances que tes amis commencent à se dire : "Bon, r'garde le, il se pense meilleur que nous parce que lui a reprit sa vie en main ostie de fendant." C'est surement un gros facteur qui fait que beaucoup de gens sont moins propice à vouloir changer leurs habitudes négatives. @BMO ouais c'est un bon texte, je l'avais déjà lu. Catherine Levac aussi avait eu une couple de truc intéressant à dire sur sa perte de poids durant un entrevue. Pour moi c'est pas la "grossophobie" le problème, c'est l'ostie d'accent sur la beauté. "Mais non, les gros aussi peuvent être beau", "on est tous beau à notre façon" - non, fuck. Y'a des gens laid dans la vie. Le problème, c'est que vous (un vous fictif) agissez comme si c'était un problème, comme si c'était important d'être beau. C'est fucking weird. Commencez à complimenter les gens comme ça : "Oh wow bravo Michelle félicitation pour tes yeux proportionnels!" vous allez voir à quel point c'est malaisant. Juger la beauté des gens, c'est juger l'intelligence des choses. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cyraan 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 C'est des choses que je n'avais pas penser au début quand j'ai commencé ma perte de poids. Je croyais que mes amis m'appréciaient assez pour comprendre pourquoi je faisais ces efforts et qu'ils auraient restés près de moi. Ça doit dépendre aussi comment les personnes sont. Mon meilleur ami n'a aucunement changé son opinion face à moi au contraire il était content et fier de moi. Mais si les personnes ont des idées plus négatives, je crois que cela ne fait qu'accentuer ces dernières et la jalousie et la colère font place aux bonnes émotions. Des fois on hésite à faire des décisions par peur. Par peur de devenir seul, par peur de fâcher les personnes importantes pour nous. Bien des gens se limite par ces peurs et ne change pas. Il faut juste comprendre que des changements ont des répercussions et que oui on va avoir des mauvais côtés, mais il faut penser aussi que cela apporte des bonnes choses et souvent on n'arrive pas à les imaginer. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MattIsGoD 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 7 minutes, BMO a dit : J'aurais un autre texte à te faire lire. Je pense que c'est plus profond que ça. Depuis janvier, j’ai perdu beaucoup de poids. Quand j’écris « beaucoup », c’est au point où presque toutes les personnes que je croise m’en parle instantanément. On me mentionne que ça me fait bien, que je suis belle. Que j’ai fait le bon choix en maigrissant. Depuis 5 mois, je reçois plus fréquemment des compliments en lien avec mon apparence. Pis à plusieurs reprises par des personnes qui ne m’avaient jamais fait de compliments avant. Je vous entends déjà me lancer vous aussi virtuellement des « bravos », des « wow », des « félicitations ». Je suis certaine que c’est ce qui vous a traversé la tête en lisant les premières phrases de ce texte. Sauf que non, je n’ai pas à recevoir de « bravo wow t’es full belle ». Tout comme aucune personne n’a à vivre avec ces faux compliments teintés d’une charge extrêmement grossophobe. C’est peut-être difficile à concevoir puisque nous sommes tous.tes éduqué.e.s ainsi, mais le fait de délivrer automatiquement des compliments à une personne qui perd du poids, ça veut explicitement dire que cette personne est plus belle lorsqu’elle est mince que lorsqu’elle est grosse. Que cette personne devient soudainement plus valable, plus attirante, plus visible aux yeux des autres. Quand je vous entends me dire : « wow Maude, t’es tellement belle de même! », ce qui est sous-entendu est plutôt : « T’étais moins belle avant quand t’étais plus grosse. » Même si ce n’est pas ce que vous croyez insinuer, c’est quand même ça la réalité. Ces propos sont les reflets exacts du système grossophobe. Quand vous me félicitez et me complimentez, vous déposer sur mes épaules une immense charge, vous ravivez cette pression sociale déjà excessivement présente. Vous définissez pour moi ce qui est préférable et acceptable au niveau de ma propre apparence physique. Vous incrustez dans ma tête des idées comme quoi si j’engraisse, je serai moins belle à vos yeux. Vous participez à la propagation de ces problèmes sociétaires qui grugent déjà l’énergie et la vie de plusieurs. Lorsque je vous entends me dire de telles choses avec une joie non-dissimulée, vous mettez de l’huile sur le feu de mes propres difficultés présentes et passées. J’ai du apprendre à me battre contre la grossophobie internalisée que je ressentais envers moi-même depuis toute petite à cause de tout ce qu’on m’a dit, à cause de toutes ces oppressions systémiques. En une seule phrase, vous venez souligner toutes ces pensées toxiques qui m’ont pris tant d’énergie à combattre. Avec ces paroles, vous concrétisez cette honte d’engraisser qui est répandue socialement. Vous plantez cette petite voix culpabilisante qui ronge l’intérieur au plus profond de ma charpente. Je ne suis pas plus belle depuis que j’ai maigri. Je ne suis pas une meilleure personne depuis que des livres de graisses ont désertés mon corps. Ma beauté demeure exactement la même, tout comme la personne que je suis. On prend pour acquis que ma perte de poids est nécessairement liée à un désir d’être plus belle et en meilleure santé. Qu’elle est volontaire. Peu importe les raisons derrière ce changement corporel subi, elles ne vous concernent pas. Il faut cesser de toujours croire automatiquement que le fait de maigrir est une bonne chose, qu’il s’agit d’un choix, qu’elle amène une beauté et une valeur supérieure. Il faut cesser de valoriser et de complimenter les pertes de poids, tout en condamnant les prises de poids. Il faudrait enfin commencer à déconstruire toutes ces idées nuisibles qui sont entretenues quotidiennement, parfois sans même en avoir conscience. Parce que les personnes grosses sont toutes autant belles et merveilleuses que les personnes minces. Et je sais pertinemment que derrière vos mots se cachent de bonnes intentions, mais ces intentions ne changent absolument rien aux répercussions que vos propos peuvent générer. Que ce soit au niveau psychologique ou physique, les conséquences sont grandes. Une personne vivant avec un trouble alimentaire qui reçoit ce type de propos en pleine face peut tomber extrêmement vite dans une spirale difficile reliée à ses troubles de santé mentale, par exemple. Peu importe la situation et le lien relationnel que vous pouvez avoir avec quelqu’un, n’oubliez jamais que c’est inapproprié et nuisible de commenter un changement corporel. Vous ne connaissez jamais les raisons derrière ces changements. Si une personne souhaite vous en parler, elle le fera. Ne vous inquiétez pas. En attendant, plutôt que de vous dépêcher à mentionner un : « Eille Maude wow t’as donc ben maigri t’es belle omg » dès que vous me voyez, je vous invite plutôt à me saluer pis à me demander comment je vais. Parce que juste pour préciser : je l’sais que j’ai maigri. M’en parler n’est pas pertinent si je n’amène pas moi-même le sujet. Non, ma beauté n’a pas augmenté depuis 5 mois. La seule chose qui a changé, c’est que je ne vis plus de grossophobie. Les regards ont changés, je suis traitée différemment. Je le remarque, et ça m’enrage. Pis ça, c’est une estie de méchante preuve que la grossophobie existe pis qu’elle est réellement présente au quotidien. Je suis consciente de mes nouveaux privilèges actuels en lien avec mon apparence qui se rapproche de plus en plus des standards en terme de poids. Ces privilèges sont excessivement explicites à tous les niveaux dans ma vie depuis quelques semaines, et vous venez davantage le prouver en me complimentant plus que jamais. J’aimerais que vous-mêmes preniez le temps de faire une petite analyse de vos privilèges, mais surtout, de tous ces propos qui peuvent vous sembler anodins, mais qui encouragent les oppressions systémiques. Il serait plus qu’important d’arrêter cette grossophobie camouflée en pelletés de supposés compliments. Pour mon bien-être, oui, mais surtout pour le bien-être de toutes les personnes pis de la société entière. Maude Bergeron, illustratrice et auteure Rendu là, aussi bien dire que tout commentaire sur l'apparence des gens est déplacé. Les gens lui disent qu'il la trouve belle comme ça, bien sûr que ça sous-entend que ça lui fait mieux que son obésité. Elle est la même personne, mais elle rentre effectivement plus dans les critères de beauté. Ça la rend plus "populaire". Qu'elle attaque les critères de beauté, ok, cool, je pourrais embarquer. Mais là, essentiellement, ça revient à shamer les gens sur tout ce qu'il pourrait penser de son apparence. C'est là que je décroche. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ecce Homo 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 ouais, disons que quand la malbouffe et les activités sédentaires agissent comme ciment social, le changement d'hygiène de vie peut avoir un impact important sur tes relations. la famille de mon ex était comme ça. chaque discussion tournait autour du nouveau format de bière, de chips ou de pizza congelé acheté au Costco ou encore du divan quadruple porte-verre nouvellement acquis chez Brault. ils étaient de la Mauricie mais on dirait qu'ils sortaient tout droit d'un quelconque état de gros aux States. on s'entend que mes 115 lbs et mes yeux bridés n'avaient pas grand-chose en commun avec ces gens. de même, je ne fais pas vraiment l'étalage de mon végétarisme (les quelques fois que j'en ai parlé, j'ai reçu un accueil tiède, comme si mon choix de ne pas manger de viande était une critique du choix des autres d'en manger alors que je m'en câlisse ben de ce que tu peux mettre dans ton assiette). c'en est rendu que j'entretiens une forme de honte dans le fait d'être végé. quand je suis chez la parenté, je fais juste manger le boeuf / porc / poulet qu'on m'offre pour ne pas froisser les susceptibilités de chacun. pour en revenir au débat principal, je peux comprendre qu'un ex-gros peut voir un manque de tact dans le fait de se faire dire "wow, t'es vraiment mieux qu'avant (d'avoir perdu ta graisse de grosse molle) !" je veux dire, est-ce qu'on dirait ça à quelqu'un qui s'est coupé les cheveux ? quelqu'un qui a changé ses lunettes ? quelqu'un qui s'est rasé la barbe ? à moins d'être dans une relation très proche avec une personne (où les deux se sentent à l'aise de se dire des vérités comme "ta coupe de cheveux est un peu laide, mon chum"), c'est le genre de commentaire qu'on se garde pour soi. pourquoi on ne fait pas ça avec les ex-gros ? la réponse se trouve peut-être dans une certaine acceptabilité sociale de la grossophobie. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Abereau 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 58 minutes, MattIsGoD a dit : J'ai eu une période, quand j'ai déménagé à MTL, où je suis devenu un gros criss qui faisait rien. Le plus beau jour de ma vie, c'est quand je me suis repris en main. Gros is not ALWAYS beau, surtout pas quand t'es pas bien dans ta peau. Je me rappelle quand je suis passé de 220 livres à 190 livres en 1 an sans vraiment faire d'effort et ça m'encourage pour perdre ces livres que j'ai pris depuis 2016, passant de 190 livres à 230 livres. Je suis 10 livres plus gros que quand je me trouvait "pas en santé et trop baquet", J'en suis pas fier mais sachant par ou je suis passé, je ne me laisse pas impressionner. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gamin 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 10 minutes, Ecce Homo a dit : je veux dire, est-ce qu'on dirait ça à quelqu'un qui s'est coupé les cheveux ? quelqu'un qui a changé ses lunettes ? quelqu'un qui s'est rasé la barbe ? à moins d'être dans une relation très proche avec une personne (où les deux se sentent à l'aise de se dire des vérités comme "ta coupe de cheveux est un peu laide, mon chum), c'est le genre de commentaire qu'on se garde pour soi. pourquoi on ne fait pas ça avec les ex-gros ? la réponse se trouve peut-être dans une certaine acceptabilité sociale de la grossophobie. Pourtant, j'ai souvent entendu très souvent verbatim cette échange là: - "Oh wow, c'est vraiment beau ta nouvelle coupe de cheveux, ça te fais bien!" - "Pourquoi, c'était laid avant?" [d'un ton un peu moqueur] - "Ahh là ben non, c'est pas ça que je dit, mais ça fait... changement!" Ça laisse suggérer que y'a quelque chose d'autres derrière le malaise laissé chez les gros. Les gens qui changent de coupe de cheveux sont capable de prendre ce genre de compliment, qui semble effectivement dire "là c'est beau, donc avant ce l'était pas". Qu'est-ce qui se trame dans la tête de quelqu'un de gros, pour que ce compliment ne passe pas? Peut être des années de PTSD, ils n'entendent pas "t'es mieux maintenant", ils réentendent les années de "t'es laid, t'es gros, t'es lâche, t'es..." Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ecce Homo 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 il y a 14 minutes, Gamin a dit : Pourtant, j'ai souvent entendu très souvent verbatim cette échange là: "Oh wow, c'est vraiment beau ta nouvelle coupe de cheveux, ça te fais bien!" "Pourquoi, c'était laid avant?" [d'un ton un peu moqueur] "Ahh là ben non, c'est pas ça que je dit, mais ça fait... changement!" oui, peut-être, mais si la personne avait perdu 50 lbs, ça ressemblerait probablement plus à : "oh wow ! t'as vraiment perdu du poids, c'est mieux qu'AVANT ! c'est vraiment un BON CHOIX que t'as fait, félicitations ! je t'encourage à continuer !" pis si j'étais l'ex-grosse et que cette personne n'est ni ma mère, mon père, ma blonde ou mon meilleur ami, je ressentirais un malaise, parce que derrière ce débordement d'enthousiasme et de compliments se cache des critiques à peine dissimulées sur mon style de vie (alors que ce sont des choses qu'on devrait normalement garder pour soi quand on a un minimum de tact). 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Iron Pat 19 juin 2018 Partager 19 juin 2018 Non mais quel gros con, ce mec. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Viande à chien ! 20 juin 2018 Partager 20 juin 2018 Murphy fait souvent des textes-fleuves dont tout le monde se calisse. OK, pas tout le monde, il a son public, sinon il aurait arrêté sa bullshit de ''connulife'' il y a longtemps. Le hic avec lui, et je connais des gens... qui le connaissent (oui 6 degrés, toussa) est que même dans la vraie vie, la ligne entre l'humain et le personnage est mince, pour ne pas dire qu'elle est carrémement rendue floue... Il s'est perdu un peu dans son jeu et semble s'y plaire. Je me rapelle qu'il avait reçu des menaces de mort concernant un texte qu'il avait écrit, je me rapelle plus lequel... et c'était la seule fois où il avait vu qu'il était allé peut-être trop loin et avait même eu peur. Mais Murphy Cooper demeure Murphy Cooper, et certains l'applaudissent encore. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Esch 20 juin 2018 Partager 20 juin 2018 On trouve de bien meilleures plumes sur le Dep que celle de ce gros porc-là que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam avant aujourd'hui. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
RBC 20 juin 2018 Auteur Partager 20 juin 2018 Il y a 4 heures, Viande à chien ! a dit : Murphy fait souvent des textes-fleuves dont tout le monde se calisse. OK, pas tout le monde, il a son public, sinon il aurait arrêté sa bullshit de ''connulife'' il y a longtemps. Le hic avec lui, et je connais des gens... qui le connaissent (oui 6 degrés, toussa) est que même dans la vraie vie, la ligne entre l'humain et le personnage est mince, pour ne pas dire qu'elle est carrémement rendue floue... Il s'est perdu un peu dans son jeu et semble s'y plaire. Je me rapelle qu'il avait reçu des menaces de mort concernant un texte qu'il avait écrit, je me rapelle plus lequel... et c'était la seule fois où il avait vu qu'il était allé peut-être trop loin et avait même eu peur. Mais Murphy Cooper demeure Murphy Cooper, et certains l'applaudissent encore. C'était quand il prétendait être un enseignant et qu'il forçait ses élèves à ne pas célébrer Noël. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Catharsis 20 juin 2018 Partager 20 juin 2018 lol, le Dépotoir. Toujours en retard sur tout. C'est gênant. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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