Sid and Nancy

[Shell VVV-Power]

J'étais encore ado quand j'ai vu ce film pour la première fois et je me souviens plus du tout dans quelles circonstances. Pour la forme je vais tout de même les relater.

Je revenais des champs d'ordures, mon garbage bag sur l'épaule avec à l'intérieur ma récolte journalière; un vieux Safarir, un chandail des Nordiques, une paire de patins vintage qui a probablement été utilisé sur le tournage de Xanadu, la première boîte de mouchoirs à Pixel, un vieux condom réutilisable et, une vieille bobine de cinéma taché de goudron. Première chose que j'ai fait en rentrant, c'est de décoller les pages du numéro spécial Pamela Andersson de Safarir, ensuite j'me suis attelé à cette bobine surtout que je croyais que c'était un exemplaire d'un show de Céline, une aubaine. À ma grande surprise, non. C'était ce truc bizarre qui suintait le dessous de punk et le gel à cheveux, j'me suis dit, j'ai pogné une méchante ordure. Mais quelle ordure!

Le scénario est écrit par Alex Cox et Abbe Wool et le film réalisé par Alex Cox (dont j'ai vu aucun autre de ces films hormis le grotesque et sublime Fear and Loathing in Las Vegas où y se trouve crédité pour le scénario). Le film est en partie basé sur le livre "And I Don't Want To Live This Life Anymore.", écrit par Deborah Spungen la mère de Nancy. Oui j'essaie de vous apprendre des trucs et je m'en excuse.

Les deux principaux personnages sont interprétés par Gary Oldman et Chloe Webb. Bon la dernière j'en ai jamais entendu parler et encore moins vu un autre des films où elle a joué. Par contre, Gary, c'est autre chose, c'est un type (insérez ici vos adjectifs flatteurs) qui a interprété une flopée de personnages avec brio, le gars rentre vraiment dans la peau de ses personnages pour le plaisir de nos yeux lubriques. Pour vous donnez une idée de sont talent je vous suggère ce vidéo repêché sur les internets :

Le second choix pour jouer Sid Vicous était Daniel Day-Lewis, donc dans un cas ou un autre je mouille par mille fentes tout en frétillant dans un amoncèlement d'ordures avant d'être moi-même repêché par des ambulanciers horripilés par ma vue dantesque, direction L'institut psychiatrique, yep.

Et à la base Nancy devait être joué par Courtney Love (qui apparait tout de même dans le film) mais les investisseurs préféraient une actrice plus expérimentée... Je suis curieux du résultat que ça aurait donné, mais pour sûr, elle restait une sacrée jolie minette à cette époque et quelque chose me dit qu'elle aurait très bien su comment jouer la junkie.

Mais le film en lui-même y vaut quoi?

Premièrement, à moins d'être fan de Ken le survivant, évitez la version française qui crache à la gueule du jeu des acteurs et brise complètement la crédibilité de certains personnages, privilégiez-la vo ou vostfr, et non ceci n'est pas un lourd reproche envers les maudits français, ou si, j'ai pas encore statué.

Si on regarde ce film, c'est avant tout pour l'esprit punk; on est là pour l'urgence, l'énergie, l'irrévérence et surtout les boybands aux vêtements griffés prédéchirés : tout ce qui fait de cet univers un ovni qui bouscule nos imaginations de chastes chatons. Et aussi parce que les tétons d'un Garry c'est du pain béni. Garry qui au passage, c'est laissé maigrir avant le tournage au point de se retrouver à l'hôpital, et heureux que nous sommes ; sans offrir une performance à la 50 Cents indigne d'une fosse septique, sacré Garry, on te remercie!

La bobine comporte ses scènes de bravoure avec des lignes qui par moment surprennent agréablement au travers du bordel crasseux, le tout avec une musique soit sauvage (bon c'est du Sex Pistols on s'entend) ou alors glauque et plus que pertinente, yep même le morceau funky où Sid danse avec de p'tits noirauds est inclus dans la dimension pertinence et s'insère parfaitement dans la mise en scène, mention spéciale à eux lorsqu'ils invitent Sid à pas s'enfler la tête, un ti moment priceless du cinéma 8)

Je vous laisse sur la scène des ordures qui à mon sens s'incère que trop bien dans la thématique du dépotoir et fera glousser d'attendrissement les mémés toxicos ;