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Petite rétrospective collective sur les événements du printemps dernier.


Déchet(s) recommandé(s)

D'emblée, ceci n'est pas un sujet sur la hausse, la baisse, le gel, le dégel, la cuisson à feu moyen ou quoi que ce soit d'autre à propos des frais de scolarité post-secondaire. C'est pourquoi j'en fais un sujet détaché de l'autre long sujet dans lequel on a tous eu l'opportunité de réagir à chaud à (et surtout, pour la plupart, au traitement médiatique qui a été fait de) la grève étudiante du printemps dernier.

Ce que j'aimerais faire ici est différent. Il s'agirait plutôt, en gros, de se poser, collectivement, la question (volontairement générique) suivante : que s'est-il passé? C'est le genre de question qui appelle évidemment à (ou du moins qui permet) plusieurs formes de réponses; du récit personnel, mélangeant anecdotes, impressions et réflexions, à l'exposé se voulant analytique voire savant. Bref, j'aimerais qu'on se jase, qu'on se partage nos pensées concernant les événements du printemps dernier, qu'on s'en fasse une petite rétrospective collective. Que chacun-e en fasse son propre récit, nous explique ce qu'il ou elle en pense, à tous les niveaux. Et, bien sûr, que lesdits récits s'affrontent; ce serais là l'idéal.

Pour s'aider, je crois qu'il est pertinent de se rappeler que la grève a soulevé plusieurs débats autant en son sein que dans ce qu'on nomme communément « l'espace public » (si je distingue « l'espace » de la grève de « l'espace public » ici, c'est simplement parce que je crois que les débats y ont été traités différemment à plusieurs niveaux). On a vu s'affronter différentes conceptions de cette notion hautement équivoque de « démocratie ». Aussi, et ce très tôt dans la grève, on a eu droit à tout un émoi autour de la question de la « violence », de sa nature ou de sa légitimité. Plusieurs personnes ont été mises en contact avec de formes inédites de mobilisation, d'action, d'échange, de prise de décision; avec, aussi, des figures dont on n'avait jamais autant parlé auparavant dans le paysage politique québécois, comme les Black Blocs. La mécanique de ceux-ci, comme par ailleurs les principes au coeur du processus de prise de décision à la CLASSE, semblent avoir donné d'intenses maux de tête à pas mal de monde. Bon, tous ces débats semblent (malheureusement) maintenant loin derrière nous, puisqu'on a eu vite fait (même chez les grévistes) de les oublier avec la fin de la grève – et même avant, avec ce qui est apparu comme un « retour à la normale » à partir du déclenchement des élections. Mais toutes ces questions – les conceptions de la démocratie, la violence en politique, les Black Blocs, le fonctionnement des associations étudiantes, etc. – font, entre maintes autres choses, partie d'un « héritage » de la grève dont on pourrait essayer de définir les contours ici.

Ce serait bien de se situer soi-même dans tout ça, aussi. D'annoncer d'emblée à partir d'où chacun parle. Évidemment, personne ne sera discrédité du seul fait d'avoir été un observateur « extérieur » au mouvement gréviste – au contraire, c'est un plus pour la discussion. Celui-ci avait toutefois sa dynamique propre, qui à mon sens n'a pu être rendue dans les médias ayant relaté les événements (la grève, en termes autant de réflexions que de présences, ça se s'arrêtait pas à des assemblées générales et à des manifestations). D'ailleurs, de l'intérieur même du « mouvement », la grève ne s'est pas vécue de la même façon d'une région à l'autre, d'une ville à l'autre voire d'une association étudiante à l'autre. Et c'est sans parler des frontières poreuses et changeantes au gré des événements entre grévistes dits « radicaux » et « modérés ».

Je viendrai vous partager mes impressions bientôt.

N'hésitez pas à poser vos questions ou proposer des lignes de discussion.

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La mobilisation étudiante a commencé en décembre 2010 avec une rencontre des partenaires de l'éducation. Les étudiants et les syndicats ont pu assister au passage ininterrompu de recteurs disant et d'agents du gouvernement qui disaient qu'il allait avoir une hausse, il ne restait plus qu'à voir si elle allait être petite, moyenne ou grosse.

Tu dis que très tôt la violence à pris une place dans le débat. En fait, c'est faux. On a LONGTEMPS parlé, manifesté, fait la grève, mis de la pression sur le gouvernement sans qu'ils ne veuillent jamais nous adresser la parole. Puis, d'un coup, quelques actes d'imbéciles ont été commis et le gouvernement et les médias se sont empressés de multiplier la chose. J'ai fait des dizaines et des dizaines d'actions pacifiques ou on voulait parler au gouvernement, dire pourquoi on faisait ça ou tout simplement pour parler aux gens de l'importance et du rôle des universités. Mais le message n'a pas voulu être entendu.

Le gouvernement a joué tout ça d'une main de maître. Mais de croire que lorsque l'on entendait parler de violence, le conflit commençait, c'est faux. Ça faisait déjà longtemps qu'on criait pour se faire entendre sans que le gouvernement ne daigne ouvrir une porte. Puis, après la violence à Victoriaville (j'y étais avec des "matantes" d'organismes communautaires et des familles et y a jamais eu le call de manifestation illégale. On s'est fait aspergé de gaz et j'avais des enfants à côté de moi... N'allez pas croire que ça a été fait dans les règles de l'art par la SQ qui n'ont pas de tactique autre que gazé la foule) le gouvernement a plié pour certains trucs et cela a encouragé les violences.

Je suis profondément déçu de la disparition du débat de fond dans le conflit. On ne faisait plus que parler de la forme et cela a tué sa continuité. Et ça ne fait que gronder encore une fois.

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Tu dis que très tôt la violence à pris une place dans le débat. En fait, c'est faux. On a LONGTEMPS parlé, manifesté, fait la grève, mis de la pression sur le gouvernement sans qu'ils ne veuillent jamais nous adresser la parole. Puis, d'un coup, quelques actes d'imbéciles ont été commis et le gouvernement et les médias se sont empressés de multiplier la chose. J'ai fait des dizaines et des dizaines d'actions pacifiques ou on voulait parler au gouvernement, dire pourquoi on faisait ça ou tout simplement pour parler aux gens de l'importance et du rôle des universités. Mais le message n'a pas voulu être entendu.

Ben voyons. La violence, on a commencé à en parler, dans les médias comme au sein du mouvement, dès les premières semaines de grève avec l'affaire Francis Grenier, qui a eu lieu dans la première semaine de mars (le 7, de mémoire). Le soir même, on a fait une vigile dans le Quartier Latin et on a eu droit à une répétition générale de ce qui s'en venait la semaine suivante. On n'était qu'à trois semaines dans la grève à ce moment-là. La semaine suivante, c'était le 15 mars, soit le rendez-vous annuel du COBP avec sa manif' contre la brutalité policière, pullulant d'étudiant-e-s cette fois-ci... Je ne sais pas comment cette question a été traitée dans les cercles grévistes à Sherbrooke, mais ici on en a parlé longuement et âprement, autant en AG que dans des « séminaires populaires », dont certains populeux et dédiés entièrement à cette question.

Bien sûr, parallèlement, les grévistes ont manifesté la plupart du temps – c'est peu dire – pacifiquement. Les actions pacifiques ont perduré pendant, quoi, dix semaines, avant d'avoir une première véritable réaction de la part du gouvernement. Elle est venue juste après les événements du Salon du Plan Nord. Dix semaines d'actions pacifiques et le premier ministre répliquait avec des jokes devant les « élites économiques ». Le même jour il y a une « émeute » – c'en n'était pas une... – au centre-ville, ou ce que tu nommes « quelques actes d'imbéciles », et quelques jours après on avait une première table de négociations. Je me souviens que ces événements-là ont marqué un changement d'attitude chez pas mal de « modérés » autour de moi. Victo a eu le même effet par après, puisque t'en fais mention.

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Ce que je retiens des événements du printemps dernier:

le clash entre ceux qui gouvernent et ceux qui se sentent gouverné.

le clash entre ceux qui organisent des actions citoyennes et ceux qui en sont réfractaires.

Tsé quand une certaine frange de la population décrète que quoi qu'il fasse celui qui gouverne est un arnacœur.

Au delà des chiffres, c'est cet espèce de bris de confiance qui fait tout le tragique de l'évènement.

La société devient polarié une fois le point de rupture atteint.

Tous les petits voyous se croient tous permis et tous les grands vouous sont aveuglés par leur propre bukakee.

Modifié par Martin NaCl
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Récit : Aujourd'hui j'ai vécu un malaise - 28 mai 2012

Je revenais d'acheté 2 paquets de Studios King Size quand j'entendis les clairons dissonants émanant d'une horde de gens qui s'en venait dans la direction opposée, j'ai accéléré le pas pour me rendre jusqu'à mon appartement, ils étaient peut-être à 100m heureusement quand j'integrai mon logement, sinon j'ose pas imaginer l'ampleur de mon malaise aurait pris être pris au milieu de cette vermine bruyante. Il s'agissait en faits d'une légion de mouton-militant et ma rencontre fut faite avec les fameux casserolleux, mais qui croyait que c'était qu'une légende urbaine, que le ridicule n'était peut-être pas meurtrier mais que sa présence n'en était tout le moins indésirable, ces gens susceptibles de se rendre compte rapidement de leur bêtise et ne pas nous offrir ce "encore" mais trop pétri de répétition sans doutes. Des genres de réflexes gériatriques.

j'ai eu envie de leur crier GET A LIFE !, ya les jeux vidéos, youtube, le dépotoir, aller-venir dans la rue silencieusement, boire du pepsi, fumer des cigarettes, toutes des déclamations pleine de ma sagesse cosmique que j'aurais voulu crier dans un porte-voix, crier pour qu'on m'entendre, les voir ainsi perde leur précieux temps et ce moment présent si évanescent si insaisissable qu'il chérisse tant, neutraliser leur conscience de cette idée débile et de sa prolifération, car installer sa volonté dans un tel carcan temporel s'est faire figure de junki du moment présent.

Depuis ce temps, j'invoque des paradis, j'enchante des parties de moi, et j'offre mon âme aux valeureux.

Morale de mon accrochage spirituel :

Le ridicule ne tue pas non, mais il provoque des malaises.

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Bon, ça y est, j'ai le temps.

Confessions d'un militant étudiant

Tout d'abord, je dois être honnête, je suis un pro-fédération étudiante. J'ai beaucoup de respect pour l'ASSÉ et son caractère militantisme, je crois toutefois en la pertinence de prendre le temps de développer des argumentaires solides, de monter des recherches et de bien construire ses positions et qu'elles soient claires, même si cela peut prendre plus de temps et son diluer par une franche plus large d'étudiants. Faut donner ça à la FEUQ, l'ASSÉ a arraché pratiquement toute l'aile de gauche radicale de cette grosse machine. C'est beaucoup plus long faire partir une grève dans une asso sans une grosse majorité des sciences sociales qui sont déjà beaucoup plus pro-actifs que tout le monde dans ces dossiers. Mon histoire sera donc toujours vu de l'intérieur d'une fédération et non de l'assé et son "syndicalisme de combat".

Les choses sérieuses, mon militantisme pour cette cause a commencé un peu avant la rencontre des partenaires de l'Éducation au mois de novembre 2010. En effet, après un an à l'université à entendre un peu parler de cette futur hausse qui vient se rajouter à la hausse qu'il y avait déjà (oui oui, on l'a pas beaucoup dit pendant la grève, mais on payait déjà 50 $ de plus par session), j'ai décidé de prendre part au combat. Premièrement, j'ai appuyé les activités organisées par l'AGEEFEUS (Association générale des étudiants et étudiantes de la Faculté d'Éducation de l'Université de Sherbrooke). Que ce soit par des appels au gouvernement quotidien, des envois massifs de courrier et de courriel, j'y étais. Pour moi, l'accessibilité à l'Éducation restait à ce moment, un engagement financier faible de l'étudiant dans ses études pour le garder motiver. Donc le gel était pour moi la solution.

C'est dès lors que j'ai commencé à accumuler une rage contre un gouvernement qui décide de taire une frange de sa population qu'il n'aime pas. Nous ne faisions pas qu'accumuler des refus, nous n'avions AUCUNE réponse. Mon image un peu naïve d'un gouvernement, dont je n'aimais pas les positions à la base, qui devait répondre de ses actes à la société s'effritait rapidement. La brisure définitive envers ce gouvernement libéral et pour plusieurs qui, comme moi, en était à leur premier combat a été à la rencontre des partenaires de l'Éducation où le gouvernement a décidé de poser une seule question, nous augmenterons les frais un peu, beaucoup, ou passionnément. Cette rencontre biaisée quittée rapidement par les syndicats et les assos étudiantes a lancé le coup d'envoi d'un combat beaucoup plus pro-actif. Dans la manifestation, je rencontre pour la première fois les attaques des militants de l'ASSÉ envers "nous", les "sales" fédés.

Bref, après avoir vu des Blacks blocs défoncer le périmètre de sécurité, je suis parti la tête baissée par le honte du gouvernement en place, la honte de ceux qui foutent la marde et qui en 30 secondes prennent toute l’attention de tout ceux qui ont été dans la rue pour porter un message d’une manière différente que par la force.

Mais nous n’étions qu’en 2010 et ça ne faisait que commencer.

Désolé pour tout ce blabla pour une "rétrospective", mais j'crois que ça peut peut-être éclairer quelques lanternes de ce qu'une bonne proportion des militants ont vécu et pourquoi ça reste aussi chaud et triste dans le coeur de certains.

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Appels, tournage de capsules videos (merci UQAM d’avoir chié dans la pelle pour celle-là :P ) et tranquillement pas vite, l’année 2012 arriva et avec elle un vidéo de GND qui parlait de la Grève Générale Illimtée (GGI). Me voici maintenant exécutant dans l’AGEEFEUS en tant que VP Externe. Je deviens alors l’exécutant officiel pour la préparation et le déclenchement de la GGI. Les gens viennent me voir en m’engueulant parce que MES idées menacent LEUR session. J’vais avouer quelque chose, c’est crissement tough d’être patient et d’expliquer à une personne que les arguments de TiViA et du PLQ sont erronés quand le ¾ du temps, tout ceux s’opposant à la grève ne sont pas contre la hausse des frais de scolarité, ils sont contre la grève. BEAUCOUP de gens qui ne font que chialer que lorsqu’on touche leur bulle à eux et la menace d’une grève les a ébranlés.

Étudiant 1 : « Y a d’autres moyens que la grève ! »

Ma réponse : « Effectivement, c’est ce que nous tentons de faire depuis 2010. *Insérer la liste des trucs faits ici*. »

Ma VRAIE réponse : « J’LE SAIS CRISS, T’AS JUSTE JAMAIS VOULU RIEN FAIRE CRISS ! »

Étudiante 2 : « J’veux pas perdre ma session. »

Ma réponse : « Non, ce n’est jamais arrivé dans l’histoire des grèves étudiantes (sauf pour quelques cours à l’UQAM pour une grève où ils étaient très peu à débrayer) et le coût d’une année perdue pour la société est beaucoup plus grand que les coûts entrainés pour un seul individu. »

Ma VRAIE réponse : « T’es en Éducation mais tu veux fermer la porte de l’accessibilité aux jeunes ? Fuck you jeune conne qui est rentrée au BEPP parce que "elle aime les enfants " et que c’est le bac qui accepte la plus basse cote R. Retourne dans les ostis de 5 à 8 de génie te chercher un pénis pour te grainer. »

Donc, au jour le jour, tu te fais engueuler par les « anti-grève, anti-Hausse des Frais de Scolarité » à qui tu réponds juste : « Trouve-moi autre chose à faire et on va l’essayer j’te l’jure. » et de l’autre côté, t’as un gouvernement qui fait le sourd d’oreille. Les médias disent que t’es un sale hippie rêveur déconnecté de la réalité.

Maintenant mon commentaire sur tout ça, C.

Je crois que nous avons échoué à plusieurs niveaux. Toute la haine que j’ai accumulée envers le PLQ. C’est comme si je jouais une partie d’échec contre le gouvernement. Toutefois, c’était PLQ vs un collectif de personnes qui ne se parlaient pas. Chaque fois que le PLQ faisait un coup, chacun voulait faire un move différent. À la FEUS, nous avions demandé des manifs sans banderoles pour éviter la récupération de mouvement et transmettre UN SEUL message, pour voir apparaitre des banderoles : « FECQ, FEUQ, FLIC, même gamique ». Je suis profondément déçu du fait que tout le monde tirait sur son côté de la couverture. Le gouvernement a pris un enjeu de la société et au lieu d’en faire un débat de fond et de prendre la meilleure décision pour la société la transformé en débat de forme. On a décrié la violence sans demander pourquoi. On a traité ceux réclamant la gratuité scolaire de communistes SANS prendre le temps de se demander pourquoi ça marche dans les pays où c’est installé. On a biaisé les chiffres, truqué des graphiques…

Le gouvernement a PRESQUE joué une game parfaite. Nous avons réussi à faire un match nul. J’ai peur du Sommet et que ce n’est que partie remise pour une autre grève dans 3-4 ans.

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C'était...génial.

Je vous explique. Depuis ma tendre enfance, mes parents chialent sur tout les projets gouvernementaux qui ne font pas leur affaire, les taxes, les hausses du coût de la vie, etc. Ils font du bruit pendant le souper, mais dans l'ensemble, il ne vont que rouspéter et accepter. De la grosse agressivité passive. Mon père disait toujours: Il faudrait qu'un de ces jours les gens se mobilisent, qu'un jour, plus personne ne rentre à la job, juste une journée, chaque citoyen fasse "fuck off", juste une journée. Pensez-y, personne. Juste une journée. Juste ces 24 heures feraient énormément de bruit. Mais bon, mon père ne fait que ça: fabuler. Grand parleur, petit faiseur. Donc ainsi le train train continua et sautons jusqu'au printemps 2012.

La grève commence, et vous savez l'histoire. Les casseroles, le militantisme, le gros coverage des média, le salissage, etc. Comme de fait, mes parents chignent que les étudiants en font trop pis qu'ils sont une bande de bébés gâtés capricieux. No way, no fucking way, vous avez chigné toute mon enfance que tout le monde étaient des moutons qui ne se mobilisaient jamais pour une cause. Là, là maintenant que du monde le font, que du monde font beaucoup de bruit, vous chialez! Il n'y a pas eu mort d'homme. La victime la plus notable dans les média...une vitrine de banque (mes prières vont à sa famille). Tout le monde est scandalisé par leur fermeté, par leur refus de concéder tant qu'il n'y aura aucun changement. Pourtant...personne n'a vraiment perdu quoi que ce soit. A la limite, des gens sont arrivés en retard à la job une couple de fois. Le pire qu'il soit arrivé c'est que monsieur madame tout le monde, la majorité silencieuse, ceux qui chialent agressivement passivement toute leur sainte criss de vie, bien ces pauvres choux ont été pitché en dehors de leur sainte zone de confort.

La cause d'autant de remous aurait pu être n'importe-quoi, mais la tournure des évènements m'a beaucoup apprit sur la société québécoise.

...

En fait mon cynisme ne peux plus passer par le cadre de porte depuis, help.

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[...]

Tout d'abord, je dois être honnête, je suis un pro-fédération étudiante. J'ai beaucoup de respect pour l'ASSÉ et son caractère militantisme, je crois toutefois en la pertinence de prendre le temps de développer des argumentaires solides, de monter des recherches et de bien construire ses positions et qu'elles soient claires, même si cela peut prendre plus de temps et son diluer par une franche plus large d'étudiants. Faut donner ça à la FEUQ, l'ASSÉ a arraché pratiquement toute l'aile de gauche radicale de cette grosse machine. C'est beaucoup plus long faire partir une grève dans une asso sans une grosse majorité des sciences sociales qui sont déjà beaucoup plus pro-actifs que tout le monde dans ces dossiers.

[...]

Je ne veux pas te prêter d'intentions ici, Chuck, mais ces phrases sous-entendent que la CLASSE n'avait pas pris le temps de « développer des argumentaires solides, de monter des recherches et de bien construire ses positions » afin qu'elles soient « claires ». J'aimerais savoir avec quoi tu appuies ça.

Ensuite, tu donnes du crédit à la FEUQ pour avoir su se mobiliser (avec du retard pour ce qui est du déclenchement de la grève, disons-le) malgré la base de son membership moins militante, du fait que l'ASSÉ leur aurait « arraché » cette base plus militante. Donner indirectement du crédit à la FEUQ pour, justement, ne pas avoir su retenir ses bases militantes, c'est quand même drôle. C'est passer à côté voire éviter volontairement la question des raisons de l'exode des militants vers la CLASSE (de façon ad hoc pour le temps de cette mobilisation). C'est entretenir la cécité envers les critiques dirigées vers la FEUQ, autant pour la grève de ce printemps que pour des événements antérieures. C'est évacuer totalement, sans vouloir le comprendre, ce ressentiment (de plus en plus partagé?) envers les fédérations étudiantes. « On a du mérite parce qu'on a réussi à se mobiliser sans l'aide des militants que vous aviez, militants qui nous boudent et que vous avez attiré dans vos rangs du fait même des lacunes dans notre mobilisation. » J'espère vraiment avoir mal compris...

Ceci étant dit, je suis bien content que tu amène ton point de vue « pro-fédération ». En même temps, je crois qu'on voit bien dans ton récit la part du mouvement étudiant pour laquelle la « lutte » s'arrête aux frais de scolarité. C'est une des ambiguïtés, pour ne pas dire une contradiction, majeures au sein du mouvement, et qu'on a vu ressurgir avec force durant la dernière grève. Bien sûr, il y a tout un éventail de tendances, mais il est clair que pour la plupart des grévistes, lutter contre la hausse des frais de scolarité est la fin en soit, alors que pour d'autres, elle tient davantage (et a fortiori dans le cadre d'un mouvement prenant une certaine envergure comme celui du printemps passé) du prétexte pour avancer un discours, amener des revendications et mener des actions plus larges.

Ce fossé m'a d'autant plus frappé lors d'un « séminaire populaire » sur la question de la violence, tôt dans la grève. Il était difficile de surmonter nos contradictions. Quand ta lutte s'arrête aux frais de scolarité, la violence semble loin d'être une nécessité. Je peux comprendre que ça apparaisse concevable d'empêcher une hausse des frais de scolarité par des moyens strictement non-violents voire même par des moyens exclusivement institutionnels ou du moins reconnus légalement. Mais ce n'est pas tout à fait ce qu'il s'est passé, on l'a vu. J'ai parlé plus haut des dix semaines d'actions pacifiques qui n'ont rien donné, puis de la première table de négociations suivant « l'émeute » aux portes du Salon du Plan Nord... Ceci étant dit, pour d'autres, certainement minoritaires au sein même des grévistes, la lutte se veut pas mal plus large et « radicale », pour reprendre leur lexique, qu'une question de fric, qu'une question de chiffres et de statistiques sur la fréquentation scolaire ou l'endettement étudiant; et, à ce moment-là, la violence fait presque automatiquement partie du calcul stratégique. Pour aller aux extrêmes à des fins illustratives seulement : si ça apparaît tout à fait possible d'annuler une hausse des frais de scolarité par des moyens pacifiques, ça apparaît carrément loufoque de penser pouvoir « abattre le capitalisme » sans exercer une certaine violence. S'agit-il toujours de s'entendre sur ce qu'on désigne par le terme violence, mais ça on pourra en jaser de long en large si vous le souhaitez.

Ton récit devient confus vers sa fin, Chuck. C'est dommage. Tu dis « nous avons échoué à plusieurs niveaux », sans vraiment préciser où ces échecs sont survenus. Je m'attendais à, enfin (parce qu'elles sont rares jusqu'à maintenant), une autocritique de la part d'un gréviste. Mais tu t'en tiens à souligner quelque chose comme un manque de solidarité; enfin, j'imagine que c'est ce que tu pointes. Une lacune au niveau de l'unité du mouvement, une absence de consensus peut-être. Ça ne m'étonne pas. La sempiternelle quête du consensus, elle revient toujours intoxiquer les luttes politiques. On va se le dire, même s'il me semble que ça tienne de l'évidence : présenter « UN SEUL » message, parler d'une seule voix, lorsqu'il s'agit d'un mouvement aussi éclaté, c'est, pour rester gentil, naïf. Et bien franchement, les guerres intestines ont été à mon sens bien moins présentes qu'elles auraient pu (et auraient dû, selon toutes attentes) l'être. J'anticipais plus de ressentiment que ça entre les différentes organisations. Du moins, sur la place publique. Parce que les critiques à l'interne (dans la CLASSE) ont bel et bien été présentes. GND aurait même essuyé des critiques concernant le fait qu'il a partagé des points de presse avec les Fédés. Mais bref, tout ça pour dire qu'à mon avis, c'est contre-productif, limite anti-politique, d'aspirer à autant de cohésion au sein d'un mouvement. Pour déstabiliser une organisation aussi centralisé que l'État, il ne faut pas lui présenter une opposition qui cherche autant d'unité. C'est se placer sur le terrain de l'adversaire. Je lance l'affirmation un peu à l'emporte pièce ici, mais je pourrai en parler davantage si la discussion s'y prête.

Pour rester dans le thème de l'unité illusoire du mouvement, j'aimerais partagé ici une critique produite il y a quelques jours, sous la forme d'un court-métrage, réalisée par Pierre Luc Junet. Junet fait partie de Hors D'Oeuvre, un groupe de militants qui avait déjà produit une critique plutôt acide de la grève, sous la forme d'un court-métrage intitulé Lendemain de grève, en août dernier. Si la première critique revenait sur plusieurs aspects du mouvement, particulièrement sur ses aspects « spectaculaires », la critique de Junet, réalisée en solo celle-là, met à mal la supposée unité au sein de la CLASSE, à travers la critique d'un de ses portes-paroles en Gabriel Nadeau-Dubois et sa tournée pan-québécoise qui s'arrêtait le 10 août à l'Olympia à Montréal. Beaucoup des images présentées dans la vidéo viennent de cette soirée, de ce show de clôture, que j'ai perçu davantage comme une oraison funèbre pour la grève qu'un événement censée nous agaillardir. Parce que j'étais présent, ce soir-là. C'était un drôle de melting-pot, et le malaise a été palpable toute la soirée. Ont partagé la même scène artistes nationalistes appelant à un rétablissement de la « paix sociale » et professeurs prétendument anarchistes ou « d'extrême-gauche », le gars derrière Anarcho-Panda, qui « protestait » en distribuant les accolades aux flics, et l'étudiant qui a perdu un oeil aux mains de la brutalité policière à Victoriaville, etc. On n'était pas à une contradiction près. Pour être franc, voir se succéder tout ce beau monde sur scène, dans une suite de discours et de « performances » évacuant (volontairement?) toute contradiction, j'ai trouvé que ça frôlait le grotesque. Ça feignait très fort l'unité, à ce moment-là.

Sans nécessairement la partager entièrement (de manière intuitive en tout cas), je crois que la critique de Junet est très pertinente. Et en même temps, c'est une des (trop) rares polémiques soulevées autour de la grève et menées par les grévistes eux-mêmes. Une des réponses au court-métrage est venue de Marc-André Cyr, que plusieurs ici connaissent maintenant sans doute, et elle a mené à un long échange entre plusieurs personnes sur Facebook, dont une longue réponse de Junet. On voit que si certains essaient d'entamer une autocritique du mouvement, d'autres, comme ça semble être le cas de Cyr, semblent davantage désireux de consolider (et ainsi éviter la critique) le mouvement au moment où il subit un « ressac » (le mot est de Cyr lui-même). En tout cas, la vidéo de Junet amène plusieurs réactions; ça déplaît à pas mal de monde. Et c'est sain. Il me semble que c'est, d'ailleurs, un des objectifs de Junet : de faire ressortir les divergences au sein de tout ce beau monde.

Je vais revenir avec d'autres éléments plus tard. Je vous laisse avec les deux courts-métrages dont j'ai parlés, celui de Hors-D'Oeuvre et celui de Pierre Luc Junet.

Lendemain de grève, 12 août 2012

Nous sommes à vomir, 15 décembre 2012

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  • 2 semaines plus tard...

J'ouvre le journal de québec d'hier qui gisait sur une table dans un café dépot. C'est toujours remplit de bonne blagues là dedans! Donc voulant rigoler un petit peu comme pas mal tout le monde, je tourne les pages...

Je vois que Jean-François Morrasse est déclaré, de ce que j'ai pu constater, personnalité de l'année selon leur dires (louches).

Suivit de Sylvain Bouchard.

J'ai arrêté là.

Dans les astres j'ai lu que l'an prochain la lutte allait s'annoncer féroce entre le Grinch et Charles Montgomery Burns. Prenez parti dès maintenant!

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Jean-François Morrasse est un des plus grand moron que j'ai pu voir gagner au Québec.

"Ils disent qu'ils connaissent mon adresseeeeee."

Tu l'as mis sur internet le twit.

Et c'est le fils de Loki et Marilyn Manson.

501420-jean-francois-morasse-etudiant-arts.jpg

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je ferais attention avant de parler en mal de Morasse

je ne crois pas me tromper en disant que ce gars maîtrise la magie noire comme Darth Vader maniait son sabre laser. j'imagine souvent Morasse dans le haut de sa tour (j'apprends rien à personne en disant qu'il vit dans un genre de donjon-tour quelque part dans un château), transvasant différents types de sang de gibier dans des erlenmeyers, en laissant valser au vent sa langue fourchue et des mots comme un autre poil de Yéti peut-être?. c't'un fucking freak ce gars-la. jour après jour, il conçoit des sortilèges qu'il test sur des petits mamifères (pour la plupart des rongeurs) qu'il vole dans des animaleries, ou qu'il kidnappe parfois dans certains parcs nationaux. son pouvoir d'invisibilité lui confère certainement ce qu'il faut pour poser ses gestes criminels, en locurance le vol.

un jour en art plastique (son programme d'étude), il avait fait un méchant beau collage. c'était des voitures miniatures qu'il avait fixées avec de la colle chaude. la base de sa maquette était constituée de bandes de papier noir qui nous laissait penser qu'il s'agissait en fait peut-être de rues. je sais, je suis dans sa classe à l'ulaval. sur tout le contour, il avait écrit des mots elfiques. lui, il disait que c'était pour faire artistique. mais il a été bouché en esti quand je suis allé le confronter en lui traduisant mot à mot ce que cet elfique racontait. détruire et dominer forment ma raison d'être, je serai responsable de votre malheur. je lis l'elfique ouais, j'ai juste de la difficulté à le parler.

ps: dans le film le Hobbit, y'a une scène ou un elf dit d'quoi en elfique. les nains réagissent mal, croyant qu'il se faisaient niaiser. l'elf se reprend rapidement en disant que ça voulait dire qu'il les invitait. FAUX. ça voulait plutôt dire qqch comme "sucez-moi les couilles". true story.

un jour, j'ai croisé Morasse dans les couloirs de l'ulaval. depuis son fuck avec Gabriel Nadeau, j'ai toujours eu de la difficulté à le sentir. il marchait devant moi. j'étais confronté à son dos d'une certaine manière. fack j'ai pris mon courage à deux poings pis j'ai courru vers lui pour le tuer. croyez-le ou non, mais il s'est évaporé.

non c'pas vrai

j'ai juste rien fait pis j'ai sacré mon camp dans mon cours

mais pour vrai, j'ai des contacts à l'ASSÉ (je suis d'ailleurs un terroriste en formation). et il m'a semblé clair et net, lorsque j'écoutais certains membres parler, qu'il y avait anguille sous roche quant au verdict qui a condamné Gabou ND. lors du tribunal, tout porte à croire que Morasse avait un collier autour du cou. un collier ENSORCELÉ. je sais parce que je l'ai vu à tivi. j'en avais déjà vu d'autres des comme ça quand j'm'étais aventuré dans les profondeurs du Panama. des shamans ou des shits du genre en vendaient, et ils m'avaient démontré les effets magiques que ça pouvait avoir. ils ont pas voulu m'en vendre parce que mon âme était trop pure. en gros, j'pense que tu pouvais contrôler les esprits avec ça. fucked up, je sais... pis c'est ça que Morasse a utilisé, mais mélangé avec les forces du mal. motherfucking pussy.

tk

y'a des choses que j'sais que vous savez pas. derrière les événements du printemps, y'a une panoplie de phénomènes hors du commun qui se sont produits. des trucs avec des reptiles géants volant cracheur de feu (dragons), des créatures humanoïdes poilues (Bigfoot) et d'autres affaires incroyables (des nains, des enfants du mal, des gens qui avaient des prénoms incongrus composés uniquement de consonnes (ça c'est wack)).

j'viendrai vous donner ma vision quand j'aurai pas pour devoir de me saouler

je vous aime mes coquelicots xxxx xoxox

Modifié par Bruno
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Yé quand même vraiment laid, dans le sens yuck.

Même Réda a l'air d'un canon de beauté à côté de lui; c'est pas peu dire.

C'est sûr qu'il est bottom-passif.

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  • 4 semaines plus tard...

Tout ça pour ça ...

Réalisez-vous à quel point que vous avez été berné et que vous étiez les dindons de la farce. Le PQ et les syndicats ce sont servis de vous pour passer bande de crétins.

Mais... mais Pierre, et ton carré rouge pendant que tu travaillais à Radio-Canada? Toutes ces manifestations auquelles tu participais... Était-ce seulement de l'hypocrisie électoraliste? Je ne peux pas croire ça d'un gauchiste chevronné comme toi!

Pierre Duchesne écarte la gratuité

Pour la première fois aujourd'hui, le ministre Pierre Duchesne a opposé une fin de non-recevoir aux partisans de la gratuité scolaire, dans le cadre des discussions qui précèdent son grand Sommet sur l'éducation.

«Les décisions que nous prendrons [au sommet] devront évidemment l'être en fonction du monde tel qu'il existe et non d'un monde théorique», a-t-il souligné cet après-midi. «La gratuité scolaire, par exemple, nous apparait plus comme un idéal à long terme plutôt que comme une mesure concrète dans le contexte actuel.»

Le ministre Duchesne s'exprimait devant les jeunes participants d'un événement de l'Institut du nouveau monde. Pendant toute la fin de semaine, ils ont discuté et réfléchi au financement du réseau universitaire québécois.

Dans son discours, le ministre de l'Enseignement supérieur a estimé que la gratuité scolaire serait extrêmement coûteuse pour le trésor public et en a appelé au «sens des responsabilités» des étudiants.

«Le coût de la gratuité dépasse vraisemblablement le milliard de dollars annuellement, a-t-il affirmé. On voit déjà, en tout respect, ce que signifie cette option pour notre système d'enseignement.»

http://www.lapresse....la-gratuite.php

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Y'now que ce n'est pas tout le monde (des carrés rouges) qui vise la gratuité right now?

En effet, ça serait un excellent projet à long terme, mais on s'entend que pas mal la majorité du monde sait que dans le moment immédiat, c'est impensable.

Mais bon, c'est facile de généraliser un mouvement en prenant simplement les plus lunatiques du lot.

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En effet, ça serait un excellent projet à long terme, mais on s'entend que pas mal la majorité du monde sait que dans le moment immédiat, c'est impensable.

Au contraire, c'est tout à fait pensable et possible. Entre cinq à dix ans suffisent pour progressivement instaurer la gratuité scolaire à tous les niveaux.

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On peut le faire demain matin aussi, mais pour pas choquer nos esclavagistes et gourous, il faut y aller progressivement. Ça prend pas plus que cinq ans (dix si vraiment ça effraie les notables).

D'ici ce temps tu as bien le temps de dvenir un gros droitiste capitaliste sale :P

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