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Entente de principe intervenue entre les associations étudiantes et le gouvernement


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En temps que gars avec un background en communications, je trouve également que cette politique alourdit grandement le discours autant à l'oral (trop de mots) et à l'écrit (esthétiquement dur à lire surtout dans le cas des "E"). Or, il est fascinant de constater que plusieurs langues, dont l'anglais, sont neutres. Je serais curieux d'étudier les conditions sociales dans lesquelles notre langue a évolué et de les comparer avec l'anglais. J'imagine qu'il faudrait remonter aux racines latines du français pour comprendre.

En fait en anglais j'ai déjà lu un livre au complet de philo où l'auteure écrivait tous ses exemples aux féminins.

Genre à chaque fois qu'elle réfère à une personne fictive, elle dit "She" et "her", au lieu d'assumer que c'est masculin.

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En fait en anglais j'ai déjà lu un livre au complet de philo où l'auteure écrivait tous ses exemples aux féminins.

Genre à chaque fois qu'elle réfère à une personne fictive, elle dit "She" et "her", au lieu d'assumer que c'est masculin.

La convention en anglais veut qu'on utilise le pronom "one" ou encore qu'on pluralise et utilise "they" pour conserver la neutralité des genres. Ça dépend des style guides.

Il est cependant pertinent de se demander pourquoi l'auteure a choisi d'utiliser le féminin pour tous ses exemples. Comme je n'ai pas lu le livre ni ne sais ce dont il traite, il devient difficile pour moi de le déterminer.

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Par exemple "The agent is responsible for her actions." (au lieu de "his actions"), sous entendant que l'agent hypothétique dont elle parle est féminin.

Mais bon, honnêtement ce genre de décision là ne dérangent pas et sont tout aussi fluides à lire.

J'aimerais mieux qu'on me lise un texte où on ne parle que d'étudiantes tout le long que d'avoir à me taper les "étudiants et étudiantes".

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Par exemple "The agent is responsible for her actions." (au lieu de "his actions"), sous entendant que l'agent hypothétique dont elle parle est féminin.

Mais bon, honnêtement ce genre de décision là ne dérangent pas et sont tout aussi fluides à lire.

J'aimerais mieux qu'on me lise un texte où on ne parle que d'étudiantes tout le long que d'avoir à me taper les "étudiants et étudiantes".

Ouan, dans un cas comme celui dont tu parles, généralement, on mettrait au pluriel "Agents are responsible for their actions" pour préserver la neutralité des genres.

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J'aimerais mieux qu'on me lise un texte où on ne parle que d'étudiantes tout le long que d'avoir à me taper les "étudiants et étudiantes".

L'insertion systématique du E majuscule m'irrite encore plus.

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Ouan, dans un cas comme celui dont tu parles, généralement, on mettrait au pluriel "Agents are responsible for their actions" pour préserver la neutralité des genres.

Ouais sauf que ça serait incompatible avec le propos, c'est un texte sur la philosophie de la responsabilité, on parle du "sujet".

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Douze semaines de grève, un conflit qui s'éternise, des étudiants qui se radicalisent, des émeutes. Le premier ministre Jean Charest cherche désespérément une solution pour sortir de la crise. Il décide de réunir autour d'une même table des ministres, des leaders étudiants, des recteurs et les chefs des centrales syndicales. C'était le week-end dernier à Québec. Résultat: 23 heures de négociations marathon et une entente floue rejetée cette semaine par les étudiants. Trois acteurs racontent leur longue nuit de négos.

Samedi, 5h30 du matin, Martine Desjardins regarde par la fenêtre du 16e étage. Le soleil se lève, la vue sur le fleuve est magnifique.

Ils viennent de prendre une pause, car le ton montait et les gens s'énervaient autour de la table. Personne n'a fermé l'oeil de la nuit: Martine Desjardins, présidente de la FEUQ (universités), Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ (cégeps), Philippe Lapointe, négociateur de la CLASSE, les ministres Michelle Courchesne, Line Beauchamp et Alain Paquet, Pierre Pilote, homme de confiance du gouvernement, les trois chefs syndicaux, des recteurs et le président de la Fédération des cégeps.

Quatorze personnes enfermées dans une pièce depuis une douzaine d'heures à la recherche d'une solution pour sortir de la crise la plus longue de l'histoire du mouvement étudiant. Enfermés dans un édifice gris béton surveillé par des policiers. Au rez-de-chaussée, une armée de journalistes. Le climat est explosif, une émeute vient d'éclater à Victoriaville. Près de 170 000 étudiants sont en grève depuis 12 semaines. La crise, au lieu de se résorber, s'emballe.

Après avoir contemplé le fleuve une dernière fois, Martine Desjardins met sa tête sur la table et s'assoupit, épuisée. Quinze minutes de sommeil agité avant que le marathon reprenne.

***

Trois jours plus tôt, mercredi matin. Le président de la FTQ, Michel Arsenault, reçoit un appel du chef de cabinet de Jean Charest: «Le premier ministre aimerait vous rencontrer cet après-midi.»

Michel Arsenault accepte sans hésiter, comme ses collègues Louis Roy (CSN) et Réjean Parent (CSQ).

Quand tu es président de la FTQ et que le premier ministre te convoque, tu y vas, raconte Michel Arsenault. Surtout quand il te demande un service pour le bien du Québec.»

Les trois hommes arrivent au bureau du premier ministre à 15h30. La rencontre dure 2h30, du jamais vu. «En neuf ans, je n'ai jamais rencontré le premier ministre plus de 45 minutes», précise Réjean Parent.

Six personnes sont dans le bureau: Jean Charest, son chef de cabinet, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, et les trois chefs syndicaux.

Jean Charest leur explique que la crise nuit au Québec et qu'il faut trouver une solution. Avez-vous des idées? demande-t-il aux chefs syndicaux. Une sorte d'appel à l'aide.

On ne lui a pas dit que c'était de sa faute, on s'est retenus», dit Réjean Parent.

Michel Arsenault ne se gêne pas pour parler franchement au premier ministre. «Qu'est-ce que vous auriez fait si on vous avait demandé 82% d'augmentation de salaire étalée sur sept ans? C'est ce que vous êtes en train de faire avec les étudiants.»

Jean Charest ne cède pas.

Il faut parler, négocier avec les étudiants, expliquent les chefs syndicaux. Line Beauchamp se braque, elle ne veut pas s'asseoir avec la CLASSE, associée à l'aile radicale du mouvement étudiant.

Réjean Parent se pompe. «La moitié des "criseux" sont dans la CLASSE et vous ne voulez pas discuter avec eux!»

Line Beauchamp parle alors de la création d'un conseil provisoire chargé d'examiner la gestion des universités.

Réjean Parent est sceptique. «Vous dites aux étudiants: "Assoyez-vous dessus, rongez votre frein jusqu'aux élections, en attendant on va discuter de l'efficacité des universités? On va parler pour parler." Ça leur donne-tu quelque chose, ça, aux étudiants?»

C'est là que Jean Charest parle des droits de scolarité et de la possibilité de les diminuer en utilisant les économies générées par une gestion plus serrée des universités. À 18h, la discussion tourne en rond, les chefs syndicaux partent. Le lendemain, le bureau du premier ministre les rappelle pour leur demander s'ils acceptent d'agir comme «facilitateurs». Les négociations doivent débuter le lendemain, vendredi, à 16h.

Les trois chefs disent oui. Ils ne se doutent pas qu'une longue nuit blanche les attend.

***

Vendredi, 16h. Les chefs syndicaux arrivent au 16e étage de l'édifice de la Grande-Allée. Tous doivent montrer leurs papiers d'identité aux policiers. Réjean Parent s'énerve. «J'ai dit aux policiers: "Vous ne me reconnaissez pas! " J'ai failli virer de bord.» Puis il bougonne: «On n'est pas dans un aéroport à Tel-Aviv!»

La présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, ouvre la séance. La situation est critique, dit-elle. Peut-on se mettre sur un «mode sortie de crise», un «mode gagnant-gagnant» ?

Pas facile de négocier avec Mme Beauchamp, affirme Michel Arsenault. «C'est difficile de la faire changer d'idée, il faut s'y mettre à bras-le-corps.»

Pour Réjean Parent, Line Beauchamp est d'une extrême prudence. «Elle se met à l'abri dans la troisième tranchée et quand elle sort, la guerre est finie. Mme Courchesne, elle, est à l'avant-garde, c'est une fonceuse, une femme superbe qui a une grande expérience, mais c'est aussi une actrice qui peut jouer sur les émotions, parfois hypocritement.»

Dès le début, les négociations tournent autour de la création d'un conseil provisoire chargé de fouiller les finances des universités.

Pendant la pause du souper où des brochettes et des sandwichs insipides sont servis, les leaders syndicaux, seuls avec les étudiants, leur expliquent le b. a.-ba de la négociation.

Je ne voulais pas jouer au mononcle, raconte Michel Arsenault, mais je leur ai expliqué que négocier, c'est concéder. Ça prend un rapport de force que tu puises dans la mobilisation. J'appelle ça: monter le chat dans le poteau. Mais un jour, il faut être capable de redescendre le chat.»

Les négociations reprennent. Vers 20h, un fonctionnaire entre dans la pièce et tend un papier à Mme Courchesne. Elle le déplie, le lit rapidement, fait une grimace, puis le donne à Mme Beauchamp. Elles se lèvent, énervées, et quittent la salle. Elles convoquent ensuite les trois chefs syndicaux.

Mme Courchesne nous a dit que le premier ministre voulait tout arrêter, raconte Réjean Parent. Il ne voulait plus négocier. Elle l'a convaincu de continuer, mais les leaders étudiants devaient condamner la violence. On s'est entendus pour qu'ils lancent un appel au calme.»

Jean Charest était en furie», affirme Michel Arsenault.

Martine Desjardins est énervée. Elle voit les images de Victoriaville, la bagarre entre les étudiants et les policiers, le chaos, la violence.

Line Beauchamp et Mme Courchesne étaient très fébriles, extrêmement tendues, se rappelle Martine Desjardins. Elles avaient peur. Moi aussi, j'avais peur. Nos gens nous appelaient, ils nous disaient qu'ils se faisaient arrêter. Des scénarios catastrophes tournaient dans ma tête.»

En 20 minutes, Martine Desjardins réussit à convaincre la CLASSE de lancer un appel au calme. Les leaders étudiants dévalent les 16 étages et donnent un point de presse éclair devant la porte de l'édifice où les journalistes sont agglutinés.

Les négociations peuvent reprendre. Elles ne tenaient plus qu'à un fil.

***

Les discussions tournent toujours autour du conseil provisoire. Au cours de la nuit, Martine Desjardins a des échanges corsés avec Luce Samoisette, présidente déléguée de la Conférence des recteurs.

Le ton monte, les recteurs se sentent attaqués. «Mme Samoisette m'a dit que je ne comprenais rien au fonctionnement des universités, raconte Martine Desjardins. Ça chauffait et Mme Courchesne a dû calmer le jeu.»

Aux petites heures du matin, l'idée des frais institutionnels obligatoires (FIO) atterrit sur la table. Les économies que le conseil provisoire va trouver en resserrant la gestion des universités serviront à diminuer les FIO. Léo Bureau-Blouin de la FECQ insiste: chaque dollar économisé doit servir à diminuer la facture des étudiants. Et une fois les FIO épuisés, ce sera au tour des droits de scolarité de diminuer.

Les négociateurs travaillent sur un texte d'entente, mais ils butent sur les droits de scolarité. Pas question d'écrire le mot «droits de scolarité», pas après l'émeute de Victoriaville, insiste Mme Courchesne.

Un consensus se dégage: on n'écrit pas «droits de scolarité», mais le sujet pourra être abordé au conseil provisoire. Une entente verbale. Une pratique courante, explique Réjean Parent. Chaque partie se garde une marge de manoeuvre. Et tout repose sur la confiance et la parole donnée.

C'est Pierre Pilote, négociateur du gouvernement, qui couche sur papier l'entente de principe. Réjean Parent met les étudiants en garde. «Vous devriez vous en mêler, leur dit-il, car Pilote est un gosseux de virgules. Il écrit au profit de celui qui le paie.» Mais ils laissent le champ libre à Pilote. Une erreur, croit Parent.

L'entente est finalement signée. Quand Philippe Lapointe va rejoindre ses confrères de la CLASSE qui l'attendent dans une pièce adjacente, il se fait copieusement engueuler. Un des étudiants pète les plombs. Il engueule Lapointe et, furieux, il soulève une table à bout de bras et la jette à travers la pièce. Le bruit est assourdissant. Les policiers débarquent. Ils leur demandent de quitter les lieux. Ils partent. De toute façon, la négociation est terminée.

***

Dimanche, 24 heures plus tard. Au lieu d'observer un silence prudent, Jean Charest et Line Beauchamp multiplient les déclarations incendiaires. M. Charest dit qu'il n'a pas cédé devant les étudiants et Mme Beauchamp parle d'économies potentielles et non réelles.

Michel Arsenault n'en revient pas. «Quand tu attrapes un gros poisson et qu'une personne te demande où tu l'as pêché, tu réponds: dans le lac, ferme ta yeule. C'est la même chose au lendemain d'une négo, l'employeur se tait jusqu'à la fin du vote. C'est pas compliqué, tu fermes ta yeule!»

Réjean Parent en rajoute. «C'était une comédie d'erreurs. J'avais l'impression que Charest avait pris un fusil et avait tiré dans sa chaloupe. C'est comme s'il avait dit aux étudiants: "On vous a fourrés et on est bien contents."»

Lundi, Michelle Courchesne appelle Réjean Parent. Il lui dit sa façon de penser. «Dans l'art de mal faire, vous avez atteint le comble! Vous avez tout fait pour faire péter ça. Vous venez de provoquer une crise encore plus profonde.»

Plus profonde? Oui, croit Réjean Parent. Les deux parties doivent absolument reprendre les discussions, il n'y a pas d'autre issue.

Mais quand la confiance est brisée, prévient-il, c'est difficile de la rétablir.

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