Docteur G 9 août 2009 Partager 9 août 2009 Postez les mots les plus percutants de la langue française (car je sais précisément qu'ils sortent de sa bouche).http://www.youtube.com/watch?v=UPUA2S5kb2wLes étrangerspar Léo FerréRegarde-la ta voile elle a les seins gonflésLa marée de tantôt te l'a déshabilléeLes bateaux comme les filles ça fait bien des chichisMais ce genre de bateau ça drague pas dans ParisT'as les yeux de la mer et la gueule d'un bateauLes marins c'est marrant même à terre c'est dans l'eauTa maman a piqué sur ta tête de vieux chienDeux brillants que tu mets quand t'embarques ton destinC'est pas comme en avril en avril soixante-huitLochu tu t'en souviens la mer on s'en foutaitOn était trois copains avec une tragédieEt puis ce chien perdu tout prêt à s'suiciderQuand la mer se ramène avec des étrangersHomme ou chien c'est pareil on les r'garde naviguerEt dans les rues d'Lorient ou d'Brest pour les sauverY a toujours un marin qui rallume son voilierRegarde-la ta quille à la mer en alléeLa marée de tantôt te l'a tout enjupéeLes bateaux comme les filles ça fait bien du chiquéMais quand on s'fout à l'eau faut savoir naviguerT'as le cœur comme ces rocs vêtus de ChantillyQuand la tempête y a fait un shampooing dans la nuitTa maman t'a croché deux ancres aux doigts de chairEt les lignes de ta main ça s'lit au fond d'la merC'est pas comme en avril en avril soixante-huitLochu tu t'en souviens dans ces rues de l'emmerdeOn était trois copains au bout de mille nuitsEt le jour qui s'pointait afin que rien ne s'perdeQuand la mer se ramène avec des étrangersEn Bretagne y a toujours la crêperie d'à côtéEt un marin qui t'file une bonne crêpe en cimentTellement il y a fourré des tonnes de sentimentsRegarde-la ta barre comme de la Pop musiqueÇa fait un vrai bordel chez les maquereaux très chicsLa mer a ses anglais avec le drapeau noirOn dirait Soixante-huit qui s'en r'vient du trottoirMa maman m'a cousu une gueule de chimpanzéSi t'as la gueule d'un bar j'm'appelle Pépée FerréC'est pas comme en avril en avril de mon culDans ce bar endossé au destin de la rueEt c'est pas comme demain en l'An de l'An Dix milleLochu tu t'en souviens c'était beau dans c'temps-làLa mer dans les Soleils avec ou bien sans quilleUn bateau dans les dents des étoiles dans la voixEt quand on se ram'nait avec nos GalaxiesÇa faisait un silence à vous mourir d'envieEt les soirs d'illusion avec la nuit qui vaDans Brest ou dans Lorient on pleure et on s'en vaL'An Dix mille... Lochu ? Tu t'rappelles ?L'An Dix mille... Tu t'rappelles ? Lochu ?L'An Dix mille, l'An Dix mille, l'An Dix mille...***Bien entendu, les mots en gras vous dominent. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Purosangue 9 août 2009 Partager 9 août 2009 Ta maman t'a croché deux ancres aux doigts de chair Et les lignes de ta main ça s'lit au fond d'la mer J'aimerai bien trouver le sens profond de ces phrases, mais je n'y arrive pas. Que faire ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Docteur G 9 août 2009 Auteur Partager 9 août 2009 Bon, cette chanson-là est pour moi une profonde complainte sur la vie en général, une sensation de mélancolie, enfin bref.Pour ce qui est de ce passage, tu auras compris qu'il s'inscrit dans une métaphore filée renforcée par le champ lexical de la mer.Lorsqu'il parle des ancres aux doigts de chair, il parle des mains. Donc, le corps (et la vie) est un poids, un fardeau, un malaise, il en fait allusion de différentes façons dans le texte. Lorsqu'il poursuit avec "les lignes de la main, ça lit au fond d'la mer", tu peux voir, me semble-t-il, les mains couler, car ce sont des ancres. Et sur elles, les lignes de la main qui sont un symbole du destin. Je crois qu'avec la poésie de cette qualité, il faut plus ressentir que trouver le sens profond, car la poésie, je le redis, c'est une question de sensations, de vrombissements. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
cataklitoris 9 août 2009 Partager 9 août 2009 Je suis d'un autre pays que le votre, d'un autre quartier, d'une autre solitude. Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous, j'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que nous faconnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés. Je suis pret à vous procurer les moules. Mais, la solitude.Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et la solitude.Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arret ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez etre votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant la solitude.Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequels, les analphabètes se font bonne conscience. Mais la solitude.Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaides démocraties. Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc... 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Docteur G 9 août 2009 Auteur Partager 9 août 2009 Je suis d'un autre pays que le votre, d'un autre quartier, d'une autre solitude. Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous, j'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que nous faconnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés. Je suis pret à vous procurer les moules. Mais, la solitude.Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et la solitude.Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arret ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez etre votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant la solitude.Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequels, les analphabètes se font bonne conscience. Mais la solitude.Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaides démocraties. Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc...La solituuuuuuuuuuuuude! Ah! La solituuuuude! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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