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L'exemple type de l'ignorance


Déchet(s) recommandé(s)

Nathalie nous offre un exemple type des préjugés et de la méconnaissance du domaine artistique et de la culture en général.

Avec l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire, le milieu culturel appréhende, plus que jamais, des coupes dans les programmes de soutien aux artistes.

Certains crient au scandale, d'autres traitent d'inculte quiconque ne partage pas leur indignation. Ils font appel à l'émotion, mais qu'en est-il de la raison ?

Que certains soient incapables de vivre de leur art est incontestable. Toutefois, cela justifie-t-il l'aide gouvernementale ? L'État doit-il jouer le rôle de mécène ?

On dit que la culture n'est pas une production comme les autres. Pourtant, que l'on soit écrivain ou mécanicien, l'équation est simple : on est pauvre quand on n'arrive pas à vendre ce que l'on produit. Je serai franche, au risque d'être politiquement incorrecte. Il n'existe que deux raisons pour lesquelles un artiste vit dans la misère. La première est que son talent n'est peut-être pas en demande. La deuxième est qu'il est peut-être tout simplement dépourvu de talent. Dans un cas comme dans l'autre, le public n'est pas disposé à consacrer son argent à l'achat du produit culturel proposé. Ainsi, pourquoi y mettre l'argent du contribuable ? Pourquoi l'État achèterait-il, au nom de la collectivité, ce que nous refusons d'acheter individuellement ?

Quand l'art ne permet pas de mettre du beurre sur les épinards, ce n'est pas signe que l'État devrait intervenir. C'est plutôt une indication que la personne concernée devrait reléguer son art au rang de passe-temps et se trouver une occupation lucrative. Les artistes ne devraient pas être une classe à part. À l'instar du reste de la population, ils ont la responsabilité de choisir une carrière qui leur permette de subvenir à leurs besoins. Cela dit, il existe néanmoins une manière d'encourager la culture. Il suffit de réduire, voire d'abolir, les taxes sur les produits culturels. N'est-il pas préférable de rendre l'art plus accessible plutôt que de laisser des fonctionnaires choisir, à notre place, quels artistes auront notre argent ?

Au fait, le crédit d'impôt de 500 $ pour les activités artistiques des enfants, crédit proposé par les conservateurs, ne s'inscrit-il pas dans cette logique ? Il faut croire que ce parti ne méprise pas la culture autant qu'on veut le laisser croire !

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/nathalieelgrablylevy/archives/2011/05/20110505-071312.html?sms_ss=facebook&at_xt=4dc2eee870472412%2C1

Ce qui fait le plus peur c'est qu'il y a des gens pour croire ces faussetés et ça va jusqu'au premier ministre.

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A un moment, il faut reconnaître qu'on a perdu la bataille. La plupart des gens trouvent que l'art contemporain (visuel ou auditif) est du n'importe quoi, c'est aussi leur argent, et si ils trouvent qu'on le dépense mal, ça rend encore les artistes plus impopulaires. Il y a plus urgent à payer, c'est peut-être douloureux de se l'avouer mais c'est le cas.

Il faut aussi reconnaître que beaucoup d'intermittents pourraient avoir un autre job à côté. Certains n'ont pas de passion réelle, d'autres n'ont pas de talent, d'autres encore auraient le temps d'avoir deux activités.

Un nombre effrayant d'orchestres et d'opéras ont fermé ces dernières années, que ce soit en Europe ou en Amérique. C'est triste vite fait, mais chaque chose à une fin, ça aura duré quelques siècles, ce qui n'est pas tant. Je ne vois pas l'intérêt de s'accrocher à un système mort dans lequel on est traité en paria.

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(modifié)

Je suis rarement d'accord avec elle et je trouve que la plupart du temps, elle dit des conneries.

Mais,

Je ne vois pas ''d'ignorance'' dans ce texte:

Les artistes sont pauvres parce que:

-Leur talent n'est pas en demande - le produit de leur art ne correspond pas aux goûts du public. (le problème étant: qu'est-ce qui détermine ces goûts)

-Ils n'ont pas de talent.

Le problème évidemment, c'est la conclusion - essentiellement normative - qu'elle en tire. On peut faire valoir plein de choses, comme par exemple que le fait d'encourager les artistes à leur début leur permet de percer le mur des structures commerciales qui ont façonné et continuent de façonner les goûts du public. Que donc ce n'est pas ''traiter en classe à part'' les artistes que de les subventionner mais de leur accorder une chance qu'on accorde par ailleurs déjà dans d'autres industries aux entrepreneurs débutants. On peut faire valoir un supposé rôle ''social'', ''culturel'' de l'art, etc.

En tout cas, j'espère que personne ici ne va se lancer dans une justification économique de l'art. Parce qu'il n'y en a pas(je peux systématiquement trouver une façon plus ''rentable'' que l'art d'investir l'argent des contribuables), et que de toute façon, je ne vois pas pourquoi on devrait justifier tout par l'économie.

L'exemple type de l'ignorance, c'est d'écrire ignorence! ;)

J'crois que c'était voulu.

Modifié par Moskva
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Ce qui est l'fun avec la "culture", c'est que j'ai lu et vu pas moins d'une vingtaine de définitions de celle-ci dans mes cours de maîtrise par différents auteurs en sciences sociales. Ce concept, que je considère galvaudé ces temps-ci, a de la difficulté à trouver un sens dans les médias je trouve.

Faudrait voir c'est quoi avant tout votre définition de culture. Si c'est seulement film, livre, musique et musée, c'est mince en titi. Je dois dire cependant que j'adore une phrase dans son texte à la Elgrably: "Pourquoi payer collectivement pour quelque chose qu'on ne paie pas individuellement?" C'est gros, mais je crois qu'on peut en trouve un sens.

D'ailleurs, voici une réplique à son texte qui spinne fort sur Facebook aujourd'hui:

Madame Nathalie Elgrably-Lévy,

j'ai hésité longuement à répondre à votre chronique d'aujourd'hui le 5 mai où vous souhaitez l'abolition des subventions aux artistes au Canada. Comme chaque ligne est un exemple de préjugés simplistes sur la situation des artistes, je me suis dit qu'il ne valait pas la peine de gaspiller quelques minutes du précieux temps que j'ai pour accomplir l'énorme travail que j'abats chaque année (parce que, oui, un artiste, ça travaille!). Je sais que lorsque j'entends ce type de réflexion, il n'y a rien à faire. De toute façon, vous direz que les artistes qui réagiront à votre lettre ne font que crier au scandale et ça voudra dire que vous avez raison, alors que ces artistes cherchent simplement un peu de respect pour leur métier et leur apport (réel) à la société. Il n’y a pas que l’économie dans ce monde.

Je ne peux pas défendre devant vous que la compagnie que je dirige reçoit chaque année des subventions pour créer des spectacles pour les enfants, les adolescents ou les adultes, que ces spectacles sont joués partout au Québec, ailleurs au Canada et en France, que la somme de travail investi par les artistes est bien au-delà de la rémunération offerte, que ces spectacles essaient bien humblement de parler de sujets moins souvent abordés et dans une forme artistique qui fait appel à d'autres schèmes de pensée que les spectacles rentables auxquels vous faites référence. Je ne vous dirai pas non plus que ces subventions passent par des évaluations serrées et des redditions de compte exigeantes (ce qui est d'ailleurs normal) et que, je vous rassure, les artistes sans talent ne sont pas subventionnés. Déjà, plein d'artistes avec du talent ne touchent pas un sou. Non, tout cela et bien d'autres choses sur la place des artistes, des philosophes et des intellectuels dans une société, vous ne voulez probablement pas l'entendre.

Non, je dirai seulement que chaque voix compte dans une démocratie. La vôtre y comprise. Et c'est là que l'État joue un rôle primordial.

En 2006, vous avez écrit un livre que je n'ai évidemment pas lu, La face cachée des politiques publiques. Je n'ai que bien peu d'intérêt pour le discours que vous semblez y développer. J'imagine d'ailleurs que peu de personnes ont lu ce livre. Ça n'a pas été un best-seller, exact? A-t-il été rentable? Alors, selon votre logique, pourquoi l'avez-vous fait?

Sogides, votre éditeur, a reçu en 2009-2010 des subventions de Patrimoine canadien de 352 293$ (ce qui le place au 15e rang des éditeurs les plus subventionnés), du Conseil des Arts du Canada de 36 700$ en subventions globales en plus de 25 000$ en traduction et 2 500$ pour la tournée de promotion des auteurs. Faites le calcul vous-mêmes, cela semble faire partie de vos forces : 416 493$ seulement du gouvernement fédéral ! C'est sans compter les 73 659$ de la SODEC.

Et vous savez quoi? Je suis d'accord avec ça. Tout à fait d'accord. Sur la page Facebook qui vous est consacrée, on dit « ses idées et son discours apportant un éclairage que l'on voit et entend très peu ». Et c'est justement pour ça que Sogides reçoit des subventions. Afin que l'éditeur puisse publier des ouvrages qui ne sont pas rentables et que les idées qu'ils véhiculent puissent circuler. Vos idées ne sont pas les miennes. Mais ces idées peuvent exister, mon gouvernement s'en assure grâce aux subventions qui vous ont été versées indirectement. Des idées qui intéressent un faible pourcentage de la population. Tout comme mes spectacles, à vous lire. Mais voilà ces idées peuvent co-exister. Ça aussi, c'est la démocratie.

Jean-Philippe Joubert

Directeur artistique

Nuages en pantalon – compagnie de création

Québec

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Au fait, le crédit d'impôt de 500 $ pour les activités artistiques des enfants, crédit proposé par les conservateurs, ne s'inscrit-il pas dans cette logique ? Il faut croire que ce parti ne méprise pas la culture autant qu'on veut le laisser croire !

LOL! La plus grosse JOKE ever! 15% sur 500$, un magnifique retour de 75$! En plus c'est un crédit non remboursable : on vient d'éliminer tellement de monde.

Dans les déclarations de revenus, les parents pourront demander un

crédit non remboursable de 15 % sur un montant maximal de

500 $ de frais admissibles d’activités artistiques engagés en 2011

ou les années suivantes. L’enfant devra être âgé de moins de 16 ans

au début de l’année d’imposition. Pour les enfants admissibles au

crédit d’impôt pour personnes handicapées, la limite d’âge sera

de 18 ans et un montant additionnel de 500 $ s’appliquera.

http://www.budget.gc.../theme1-fra.pdf

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(modifié)

Aaaahhhh les artistes. Un cours de marketing ne vous ferait pas de tord à mon avis.

Personnellement, le message populaire que je conçois de l'art en Amérique du nord est le suivant :

Art = droits d'auteur = coût $ élevé = poursuites légales = chialage

Dites-moi si je me trompe mais vous êtes pris dans une bulle qui vous étouffe sans même le savoir.

On vous a éduquer à revendiquer votre art et a y mettre un prix pour ainsi recevoir de l'argent pour ce que vous faites. Peu importe votre clientèle. C'est une belle erreur à mon avis. Une erreur qui favorise les maisons de disques et les éditeurs de ce monde mais pas vous.

Faire son art, c'est avant tout s'exprimer et c'est cette motivation qui doit être mise de l'avant. Si vous faites de l'art pour avoir de l'argent, oubliez ça tout de suite, votre créativité va s’atrophier. Ce que je propose par contre pour réussir à faire de l'argent c'est de faire la distinction suivante :

Dans le marché d'un artiste il y a le business to consumer (B2C) et le business to business (B2B). Le B2C signifie vous, l'artiste, la business et le consumer, moi, l'individu, le end-user. Le B2B, signifie vous encore mais avec d'autres business (qui ont comme objectif de faire du profit).

En art, comment différencier une business d'un individu? Posez-vous les questions suivantes : Est-ce que mon art est utilisé pour pour faire mousser des affaires, plaire ou attirer des gens? Est-ce que la personne qui apprécie mon art est le "end-user" ou non?

Ceci étant dit, vous devez éviter à tout prix de faire payer l'individu (le end-user) pour votre art. C'est le meilleur véhicule de diffusion que vous possédez, il est gratuit et vous permet de gagner en popularité pour ainsi avoir une meilleure visibilité. Dans la même optique, la culture en général sera plus accessible pour tout le monde.

De l'autre côté, le B2B, doit être votre source de revenus. Ce sont eux (bars, entreprises, expositions, contrats de travail, etc.) que vous devez absolument faire payer, et le gros prix en plus. Ils ont l'argent. Tous vous dirons "Mais non, c'est bon pour votre visibilité". Fuck that, avec Internet, les radios communautaires et votre B2C gratuit, votre visibilité en prendra pour son compte amplement.

B2C = Gratuit, visibilité, relation avec le end-user, diffusion et reconnaissance

B2B = Contrat de travail, argent, valeur et fierté

Surtout n'ayez pas peur de fixer votre prix (élevé) et de le tenir. Ce que vous faites est unique, il n'y existe pas de substituts. Et n'hésitez à diffuser ce que vous faites sur tous les réseaux possibles quitte à vous faire piquer votre idée!

tl;dr : Je trouve que vous vous faîte avoir et que vous ne savez pas vous vendre. (généralisation)

*Note = Ce type de stratégie ne s'applique pas comme tel à tous les types d'art. Elle est surtout applicable auprès des musiciens mais plus difficile à appliquer pour l'art visuel par exemple. Mais encore..

Modifié par Tribu
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(modifié)

LOL! La plus grosse JOKE ever! 15% sur 500$, un magnifique retour de 75$! En plus c'est un crédit non remboursable : on vient d'éliminer tellement de monde.

Oui je n'avais pas remarqué mais c'est une moyenne bourde.

Anyway, c'est pas un peu illogique pour un libertarien de soutenir des crédits d'impôt: n'est-ce pas de l'interventionisme que d'encourager les gens dans certaines directions plutôt que d'autres en utilisant le pouvoir de taxation?

La position cohérente du point de vue libertarien, c'est de baisser toutes les taxes et tous les impôts dans une même proportion.

Mais je crois que Nathalie a oublié la cohérence quand elle a vu une occasion de cheer-leading pour son parti préféré.

Modifié par Moskva
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Lorsqu'on parle de culture, il ne faut pas seulement voir l'aspect "artistique", mais aussi les retombées économiques que celle-ci génère.

Au-delà de la création d’emplois, déjà vigoureuse, le secteur culturel génère également d’importantes retombées économiques. Ainsi, la culture a une valeur ajoutée totale de près de 12 milliards de dollars par année. De ce montant, environ les deux tiers (7,8 milliards $) découlent des dépenses directes du secteur, soit environ 6 % du PIB de la RMR de Montréal. Le reste,4,1 milliards $, correspond aux effets indirects liés aux achats de biens et services chez les fournisseurs. Les salaires représentent 54 % de cette valeur ajoutée totale, c’est-à-dire environ 4,5 milliards $.

http://www.ccmm.qc.ca/documents/publications/etudes/CCMM_Culture_fr.pdf?utm_campaign=pdf&utm_medium=web&utm_source=corporatif&utm_content=ch_presse&utm_term=culture

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Voir la culture selon les impératifs du marché capitaliste, c'est pas mal réducteur. Je ne dis pas qu'il faille se porter "mécène" de tous les p'tits faiseux de sculpture de tricycles rouillés, mais il faut reconnaître que certaines productions culturelles ne captiveront jamais l'intérêt de la masse et que faute de mieux, c'est à l'état de préserver le patrimoine artistique du pays. Parler de rentabilité en art, c'est être à côté de la track. L'art ne devrait pas être strictement un produit. Réduire l'art à être une marchandise, c'est renier la véritable nature de l'art au profit de la culture pop-bonbon qui n'est là que pour remplir les poches d'hommes d'affaire.

Bref, investir dans la culture est primordial, mais bon, en effet, faut investir intelligemment et financer des artiste qui sont vraiment talentueux et qui ont réellement quelque chose à offrir. Les p'tites filles troublées qui se dessinent pleurant dans un coin, ça ne fait pas parti de notre patrimoine, heureusement.

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Lorsqu'on parle de culture, il ne faut pas seulement voir l'aspect "artistique", mais aussi les retombées économiques que celle-ci génère.

Au-delà de la création d’emplois, déjà vigoureuse, le secteur culturel génère également d’importantes retombées économiques. Ainsi, la culture a une valeur ajoutée totale de près de 12 milliards de dollars par année. De ce montant, environ les deux tiers (7,8 milliards $) découlent des dépenses directes du secteur, soit environ 6 % du PIB de la RMR de Montréal. Le reste,4,1 milliards $, correspond aux effets indirects liés aux achats de biens et services chez les fournisseurs. Les salaires représentent 54 % de cette valeur ajoutée totale, c’est-à-dire environ 4,5 milliards $.

http://www.ccmm.qc.ca/documents/publications/etudes/CCMM_Culture_fr.pdf?utm_campaign=pdf&utm_medium=web&utm_source=corporatif&utm_content=ch_presse&utm_term=culture

Qu'est-ce que tu penses que cette étude prouve eu égard à la rentabilité des subventions aux arts?

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Selon moi on devrait cesser tout type de subventionnement et laisser le marché décider.

L'industrie de l'automobile est en crise? C'est soit que:

- son talent n'est pas en demande

- elle n'a pas de talent

Même chose avec tous les domaines de la production. Ce qui ne peut pas survivre à la sélection naturelle mérite de crever. On devrait laisser la nature opérer un grand nettoyage.

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Réponse d'Alexandre Chartrand qui représente pas mal ce que je tente de faire comprendre à plusieurs des incultes qui m'entourent.

Bonjour Mme Elgrably-Lévy,

Je suis un artiste et je ne vis pas du "mécénat public" comme vous le prétendez. J'ai l'impression que tous ceux qui ne sont pas dans le domaine artistique s'imaginent que nous vivons tous au crochet de la société comme vous insinuez. Je travaille comme tout le monde, sauf que moi, je vis de mon art et je suis payé pour ce que je fais. Et je suis loin d'être le seul. Ceux qui se ressemblent s'assemblent. Dans mon entourage, il n'y a que des artistes. Rares sont ceux qui réussissent à avoir des bourses. La vaste majorité travaille chaque jour de leur vie, pour un salaire. Comme artistes.

C'est vrai qu'il y a des bourses pour lesquelles nous pouvons appliquer, pour certains projets plus pointus qui ne s'adressent pas à tous. C'est d'ailleurs l'objectif des bourses du Conseil des arts par exemple. Si un projet s'adresse au grand public, il n'est généralement pas éligible. Ma peinture n'est pas éligible, parce que je vends. J'ai choisi de peindre de façon traditionnelle et mes œuvres trouvent preneur. Ce n'est pas ça qu'on finance, justement !

Parce que les arts, c'est comme les sciences. Il y a la science appliquée, celle qui "sert à quelque chose" (pour rester dans votre mode de pensée), et il y a la recherche de pointe, celle qui ne donne pas nécessairement de résultat immédiatement. La recherche de pointe est pourtant celle qui fait qu'aujourd'hui, nous bénéficions de médicaments contre le diabète, que nous utilisons les rayons X ou que des avions dépassent la vitesse du son.

En art, c'est la même chose. Le Jazz a déjà été un style de musique limité à un auditoire très restreint, tout comme la peinture des impressionnistes déplaisait énormément à son apparition. On a dénigré le style d'un Van Gogh, on a dénoncé l'esthétique "bâclée" des films de Godard et le manque de sujet de la littérature de Kerouac. Pourtant, tous ces noms vous sont aujourd'hui familiers, et leur art a fait qu'il est possible aujourd'hui de filmer "Loft Story 7" en caméra à l'épaule ou d'écrire dans "La Semaine" avec des phrases impulsives qui donnent un ton "dynamique" à la façon d'écrire. Ce n'est pas de la physique nucléaire. C'est de l'art. Que serait votre vie sans une note de musique, sans les images dans votre télé ou de cadres sur les murs de votre salon ? Tout ce que vous appréciez aujourd'hui a déplu à son arrivée. C'est ça l'humanité. Du moins, c'est ça le conservatisme...

Quand, pour économiser quelques millions de dollars par année on nous fait un procès sur la place publique en nous traitant de gâtés, je ne comprends pas. Je ne vois pas en quoi nous sommes plus gâtés que l'industrie pharmaceutique, l'éducation ou le sport de haut niveau. Tout est financé par l'état. Et nous en bénéficions tous largement. Quand un athlète nous représente dans une compétition internationale, c'est le pays au complet qui est gagnant. Quand une troupe de danse contemporaine nous représente dans un festival au Danemark, nous en sommes également tous gagnants.

Je vous remercie de lancer le débat de nouveau. Si on pouvait l'articuler un peu, ça serait encore mieux. Je ne comprends pas qu'on ne puisse pas écrire de commentaires directement sur le site du Journal de Montréal. Si mon courriel pouvait être lu par tous, ça nuancerait un peu vos propos.

Bonne soirée,

Alexandre Chartrand

peintre et cinéaste

Une autre intéressante de la part, cette fois, de Simon Jodoin

Chroniqueuse économique au Journal de Montréal, Nathalie Elgrably-Lévy signait hier un texte qui, dans la foulée de la montée de la droite économique, propose de mettre fin au « mécénat public » des artistes.

Pour ce faire, elle nous propose de faire appel à la raison. C'est cependant en vain qu'on cherchera dans son billet l'ombre d'un fait permettant éventuellement de poser une problématique, développer un hypothèse et tirer des conclusions à la suite d'une analyse méthodique. Rien de tout cela dans son discours qui commence par un « on dit que » en guise d'introduction à une suite de mots qui laissent deviner une connaissance limitée de l'économie de la culture.

Le raisonnement de Nathalie Elgrably-Lévy repose sur un présupposé qu'elle ne remet jamais en question : Le financement public de la culture ne servirait qu'à subvenir aux besoins des artistes. C'est non seulement ignorer la portée sociale et économique de la création artistique mais aussi carrément faire preuve d'une méconnaissance totale du fonctionnement même de l'industrie culturelle.

Je ne sais trop par quelle sorte de raisonnement on peut arriver à la conclusion que l'enjeu fondamental de la création est de payer l'épicerie des créateurs, tout en ignorant les retombées pédagogiques, psychologiques et politiques de la culture, pour ne citer que ces trois aspects. Il ne faudrait pas fouiller longtemps pour démonter, par exemple, l'apport de la culture sur la santé publique ou sur l'éducation.

C'est un peu comme si je vous disais que fabriquer des voitures ne sert qu'à faire manger les travailleurs de l'automobile en ignorant qu'une voiture sert en fait à se déplacer.

Mais acceptons de s'en tenir aux « arguments économiques » puisque Nathalie Elgrably-Lévy se contente de jouer sur cet unique terrain comme s'il se suffisait à lui-même.

On se rappellera qu'en 2007, le Conference Board, qui n'est pas exactement un lobby gauchiste, faisait le constat suivant :

Le Conference Board estime que l'empreinte économique du secteur culturel canadien s'élevait à 84,6 milliards de dollars en 2007, soit 7,4 p. 100 du PIB réel total du pays, en tenant compte des contributions directes, indirectes et induites. Plus de 1,1 million d'emplois étaient attribuables au secteur culturel en 2007.

http://www.conferenceboard.ca/documents.aspx?did=2672

Il n'est pas difficile de s'en convaincre. Un obscur groupe rock de quatre musiciens qui reçoit, par exemple, une bourse de 10 000$ via le Conseil des Arts pour recherche et création va louer un local, acheter des instruments et des accessoires, les entretenir, imprimer des affiches, graver des CD, louer un camion, faire le plein, jouer dans des bars où on vendra de la bière, manger dans un restaurant sur la route, jouer devant des adeptes qui se rendent au spectacle en voiture, en taxi, en transport en commun, prendront le temps de manger au resto avant, ou après, laisseront des pourboires au serveur...

Cet exemple à petite échelle permet de saisir ce qui se passe lorsqu'un Daniel Bélanger ou un Pierre Lapointe reçoivent quelques milliers de dollars pour composer un album à succès qui leur permettra de tourner pendant deux ans... À partir du moment où ces artistes saisissent la plume, jusqu'au jour où ils jouent sur une scène des Francofolies ou dans un festival en région, des centaines de transactions financières se succéderont : compagnies de locations de véhicules, studio, imprimeurs, brasseurs de bière, hôtels, restaurateurs, attractions touristiques, chauffeurs de taxi, dépanneurs, graphistes, agences de publicité, journaux, télévision, médias... Cette liste n'est pas exhaustive... On pourrait même imaginer que les répercussions se font sentir jusqu'au chroniqueur économique dans un quotidien qui reçoit son salaire, tout particulièrement lorsque le propriétaire de son journal est aussi producteur, distributeur et disquaire... Plus encore lorsque ce chroniqueur est payé pour réfléchir (si tant est que le mot s'applique ici) au financement public de la culture...

On se serait attendu qu'une intervenante qui se targue d'être « chargée de formation » aux HEC ait été à même de prendre en compte une vision macroscopique de la production culturelle au lieu de s'en tenir à sa simple perception émotionnelle et romantique de l'artiste qui a de la difficulté à manger.

En somme, il y a tout lieu de considérer le financement public de la culture comme un investissement collectif et non comme une mesure pour subvenir aux besoins d'assistés sociaux de luxe. Un investissement collectif qui représente 1,51 milliard en 5 ans au fédéral selon Patrimoine Canada. Soit un peu plus de 300 millions par année sur un budget global qui représente 280 milliard de dépenses annuelles. http://www.pch.gc.ca/pc-ch/infocntr/cdm-mc/index-fra.cfm?action=doc&DocIDCd=CJM090829

En comparant ces chiffres à ceux avancés par le Conference Board, on comprendra qu'il s'agit d'un investissement pour le moins rentable : "Le Conference Board estime qu’en 2007, les dépenses consacrées à la culture pour tous les paliers de gouvernement combinés, paliers fédéral, provincial et local, ont atteint 7,9 milliards de dollars."... Ce 7,9 miliards en génère 84,6 globalement.

Ça m'étonnera toujours que pour réduire le poids d'un État jugé obèse, certains libertariens à la petite semaine proposent de lui couper les ongles d'orteils.

Mais pire encore, en-deçà de cette problématique que toute personne qui prétend analyser des réalités économiques devrait étayer, Nathalie Elgrably-Lévy ne fait que démontrer qu'elle n'a jamais consulté ne serait-ce que l'introduction d'un programme de financement d'une quelconque institution culturelle étatique.

Si elle l'avait fait, elle se serait rendu compte que la vaste majorité des budgets alloués au financement public de la culture ne sert justement pas à subvenir directement au frais de subsistance des créateurs. Dans le secteur de la musique par exemple -et c'est la même chose pour toutes les disciplines- seules quelques rares bourses en recherche et création peuvent être demandées par les artistes eux-mêmes pour la création pure et simple et incluent des frais de subsistance comme dépense allouées. Pour le reste, ce sont des entreprises de l'industrie culturelle qui font preuve de rentabilité qui peuvent se prévaloir de subventions comme c'est le cas dans bien des secteurs économiques.

Nathalie Elgrably-Lévy suggère aussi qu'il serait « préférable de rendre l'art plus accessible plutôt que de laisser des fonctionnaires choisir, à notre place, quels artistes auront notre argent ». Or, encore une fois, si elle avait pris le temps de se renseigner un peu, elle aurait vite découvert que les jurys qui évaluent les dossiers des candidats aux bourses en recherche et création artistique sont formés par des pairs et des observateurs culturels tels que des journalistes spécialisés. Aucun fonctionnaire ne « choisit » les artistes qui reçoivent du financement. Mais bon, on n'en est pas à une imprécision près quand on tente en 360 mots d'analyser un phénomène socioéconomique complexe...

...Mais évidemment, Nathalie Elgrably-Lévy introduit son propos en regrettant que ceux qui remettent en question l'indignation des travailleurs culturels se font traiter d'incultes. Elle a raison, c'est regrettable. Il ne s'agit pas d'inculture, mais bien de simple incompétence.

En terminant son prototype de dissertation, Nathalie Elgrably-Lévy souligne qu'un « crédit d'impôt de 500$ pour les activités artistiques des enfants » est déjà un bon début afin de stimuler l'accès à la culture.

La formulation est alléchante, mais tout bon pédagogue qui souhaiterait démontrer les retombées économiques de cette initiative aurait indiqué qu'il s'agit d'un crédit d'impôt de 15% pour des dépenses d'un maximum de 500$, donc tout au plus 75$ par année pour ceux qui choisiront de s'en prévaloir. C'est effectivement une bonne initiative qui incitera peut-être à éveiller la curiosité et les talents artistiques des enfants, mais ça n'a rien à voir avec un investissement collectif au sein d'une industrie rentable.

Mais reconnaissons au moins que Nathalie Elgrably-Levy semble motivée par le vaste et noble projet de « rendre l'art plus accessible ». C'est fort louable. Mais pour ce faire, pourrais-je lui soumettre que c'est surtout à son rédacteur en chef qu'elle devrait s'adresser? Ça serait déjà un bon début, et ça ne coûterait pas un sous aux citoyens...

Pour finir, puisque Nathalie Elgrably-Lévy souhaite s'en tenir au simple discours de la raison, j'aimerais lui proposer une expérience empirique. Une sorte de laboratoire pratique. Elle pourrait proposer à Musicor, une entreprise détenue par son employeur au Journal de Montréal, de renoncer à l'aide financière du Fonds pour la musique du Canada... Après tout, les disques des Académiciens se vendent bien! De même, les multiples maisons d'édition que détient aussi son patron pourraient renoncer au Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition, question de mettre ses hypothèses à l'épreuve. Mieux encore! Elle pourrait proposer à la régie publicitaire de son journal de ne plus accepter de publier les publicités des entreprises culturelles qui obtiennent des subventions pour la commercialisation.

Si, ce faisant, elle arrive elle-même à conserver son emploi, elle m'aura au moins convaincu qu'une analyse plus approfondie de ses prétentions mérite notre attention.

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L'un des éléments dans la culture qui est sous financé mais pourtant ''incité'' par notre chère Nathalie est ''rendre l'art plus accessible''.

Actuellement il n'y a que deux façons de rendre l'art plus accessible.

- On ferme les régions et on déplace tout le monde dans les grands centres (Montréal et Québec)

- On augmente les subventions culturelles en région.

Car l'accessibilité à la culture c'est aussi rendre le plus de culture disponible aux gens partout sur le territoire. Ça veut dire aider les troupes de théâtres, artistes locaux, etc à se produire et créer en région.

C'est pas vrai que la culture est accessible à un résidant de La Doré au Lac-St-Jean s'il doit faire 4 heures de routes aller-retour pour voir du théâtre.

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Mais avec tous ces textes de réponses à Elgrably-Lévy, je ne saisis toujours pas quelle est la définition du concept de la "culture" selon les gens qui lui répondent. J'ose au moins espérer qu'elle va répondre. Faire autrement serait très crasse.

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Le Conference Board estime que l'empreinte économique du secteur culturel canadien s'élevait à 84,6 milliards de dollars en 2007, soit 7,4 p. 100 du PIB réel total du pays, en tenant compte des contributions directes, indirectes et induites. Plus de 1,1 million d'emplois étaient attribuables au secteur culturel en 2007.

Ah mon dieu, quelle horeur. On dirait vraiment que c'est tenace, la crasse.

Ok, je vais essayer d'expliquer pourquoi ce genre de justification économique d'une subvention à une activité économique quelquonce ne tient pas...

Well, dans un prochain post.

Modifié par Moskva
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J'trouve ca quand même con qu'elle passe les stéréotypes d'artistes pauvres quand ca reste un des milieux les plus compétitifs, il y en a qui réussissent mieux que d'autres, comme dans n'importe quelle industrie. Qu'on viennent pas me faire avaler que quiconque veut être journaliste le devient, y'en a surement dans la même situation de ce côté là.

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Bien que je trouve que Nathalie est une cruche, je considère qu'elle n'a pas complètement tort cette fois-ci.

Le problème avec les artistes, c'est qu'ils sont trop nombreux. Et parmi ce grand nombre, il y en a beaucoup qui produisent un art qui n'est pas suffisamment en demande pour leur permettre de vivre de leurs propres moyens. Ces gens-là pourraient avoir un autre travail, non subventionné, et qui produirait quelque chose qui est en demande. Produire quelque chose que personne ne veut et dont on est le seul, ou presque le seul, à apprécier, a un peu le même effet que de ne rien produire de tout. Bref, je considère que dans ce cas-là c'est du gaspillage de travail.

Il ne faut pas se le cacher, de l'art, il en pleut de tout bords tous côtés. On en produit beaucoup, et de tous les styles. Nous ne manquons pas de choix.

Et c'est vrai qu'il y en a qui n'ont pas de talent, quoique dans le système actuel c'est pas nécessairement ceux qui ont le plus de talent qui percent. C'est pour ça que l'argument du talent de Nathalie est un argument stupide. À mon avis, si le talent (la compétence, ou l'intelligence, etc.) était un gage de réussite, Nathalie n'aurait même pas la job qu'elle a. Elle a sa job seulement parce qu'elle répète un discours que certains veulent propager.

Une autre chose qui m'énerve des artistes: ils se plaignent du piratage. En contrepartie, ils acceptent docilement de se laisser fourrer par les compagnies. Commencez par vous faire payer l'argent qui vous est dû par ceux publient votre art.

Je serais prêt à accepter que le gouvernement fasse vivre complètement certains artistes, mais à certaines conditions: ils doivent produire et leur production doit être libre de droits. Un système d'évaluation basé sur le vote populaire ou le vote des pairs (ou les deux), pourrait être pensable pour déterminer qui aurait droit à ce régime. Ceux qui n'accepteraient pas ces termes auraient toujours la chance de s'essayer sur le marché, juste pour voir s'il serait plus clément. Et finalement, lorsque tout échoue, personne ne vous interdit de pratiquer votre art comme un passe-temps, mais vous devrez vous trouver un vrai travail.

Modifié par 1000+
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Bien que je trouve que Nathalie est une cruche, je considère qu'elle n'a pas complètement tort cette fois-ci.

Le problème avec les artistes, c'est qu'ils sont trop nombreux. Et parmi ce grand nombre, il y en a beaucoup qui produisent un art qui n'est pas suffisamment en demande pour leur permettre de vivre de leurs propres moyens. Ces gens-là pourraient avoir un autre travail, non subventionné, et qui produirait quelque chose qui est en demande. Produire quelque chose que personne ne veut et dont on est le seul, ou presque le seul, à apprécier, a un peu le même effet que de ne rien produire de tout. Bref, je considère que dans ce cas-là c'est du gaspillage de travail.

Ce raisonnement démontre le manque total de connaissance du domaine des arts. Les arts, peut importe sa popularité, est une démarche globale qui demande du temps. Ce n'est pas un hobby que l'on fait lorsqu'on a un petit deux minutes de libre. D'ailleurs, l'une des conditions requises pour avoir le statut d'artiste professionnel est celui de devoir tenter de vivre de son art.

Il ne faut pas se le cacher, de l'art, il en pleut de tout bords tous côtés. On en produit beaucoup, et de tous les styles. Nous ne manquons pas de choix.

Et c'est vrai qu'il y en a qui n'ont pas de talent, quoique dans le système actuel c'est pas nécessairement ceux qui ont le plus de talent qui percent. C'est pour ça que l'argument du talent de Nathalie est un argument stupide. À mon avis, si le talent (la compétence, ou l'intelligence, etc.) était un gage de réussite, Nathalie n'aurait même pas la job qu'elle a. Elle a sa job seulement parce qu'elle répète un discours que certains veulent propager.

Une autre chose qui m'énerve des artistes: ils se plaignent du piratage. En contrepartie, ils acceptent docilement de se laisser fourrer par les compagnies. Commencez par vous faire payer l'argent qui vous est dû par ceux publient votre art.

Il y a autre chose que la musique dans l'art. Mais pour parler de ce domaine, ils se font fourrer dans quel sens? Je saisi mal ton idée

Je serais prêt à accepter que le gouvernement fasse vivre complètement certains artistes, mais à certaines conditions: ils doivent produire et leur production doit être libre de droits. Un système d'évaluation basé sur le vote populaire ou le vote des pairs (ou les deux), pourrait être pensable pour déterminer qui aurait droit à ce régime. Ceux qui n'accepteraient pas ces termes auraient toujours la chance de s'essayer sur le marché, juste pour voir s'il serait plus clément. Et finalement, lorsque tout échoue, personne ne vous interdit de pratiquer votre art comme un passe-temps, mais vous devrez vous trouver un vrai travail.

Ce système n'a aucun sens. Est-ce qu'on exige aux entreprises subventionner de libérer leur brevet? Faire de ''l'art'' comme passe temps n'est pas une démarche artistique, c'est faire de l'artisanat

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