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"Le syndrôme de Cassandre Le syndrome ou complexe de Cassandre désigne les situations où on ne croit pas ou ignore des avertissements ou préoccupations légitimes. L'expression est tirée de la mythologie grecque, faisant référence à la malédiction de Cassandre, ayant le don de prophétie et incapable de convaincre autrui de la validité de ses prédictions. L'expression est connue depuis au moins 1949, année où le philosophe français Gaston Bachelard l'a utilisée pour faire référence à une croyance disant que les choses peuvent être sues à l'avance. La métaphore est abordée dans une grande variété de domaines tels les sciences médicales, les médias, le féminisme, la psychologie, la politiqueet le survivalisme." (source :wiki.) "Dans la mythologie grecque, Cassandre était une princesse troyenne qui avait reçu le don de prophétie, et la malédiction de ne jamais être crue. Curieusement, aujourd’hui nous appelons des « cassandres » les prophètes de malheur, dans le but de les ridiculiser et de les dé-crédibiliser oubliant que, dans la mythologie, toutes les prédictions de Cassandre se sont réalisées et que les Troyens auraient été bien inspirés d’y prêter attention. Cassandre me paraît donc être une bien meilleure analogie pour les intellectuels incapables de vulgariser leurs connaissances, enfermés par conséquent dans la solitude du savoir. C’est bien à cela que j’ai pensé lorsque je suis tombé sur cet extrait du livre « Why Some Ideas Survive and Other Die », qui traite du « Curse of Knowledge »: la malédiction du savoir, dit l’auteur, est que, dès lors qu’on sait, il devient difficile d’imaginer qu’on puisse ne pas savoir. D’après l’auteur, c’est ce qui fait que, dramatiquement, les gens les plus susceptibles d’émettre de grandes idées sont aussi les moins capables de les communiquer clairement. Je me suis interrogé en lisant ces lignes sur mes propres expériences en la matière. Je me suis demandé ce que je comprenais bien, et ce que j’expliquais bien. Et je m’aperçois que je n’arrive pas à faire de corrélation entre les deux. Je me souviens avoir expliqué une fois un livre que je comprenais mal, et l’avoir compris moi-même au fil de l’explication; pire, je me souviens même avoir expliqué une théorie linguistique que je ne comprenais pas à une fille qui la comprenait encore moins que moi, et qu’à la fin, mon interlocutrice la comprenait, et moi toujours pas (d’ailleurs, j’ai coulé l’examen, et pas elle). Il semblerait donc, bien que ça défie toute logique, qu’il soit possible d’expliquer clairement des choses qu’on ne comprend pas. Ça ne marche pas tout le temps, bien sûr. Il y a pas mal de fois où j’aurais mieux fait de gober une pilule d’humilité et de fermer ma gueule; ça, au moins, c’est logique. A contrario, il y a un certain nombre de chose que je pense comprendre, mais que j’explique mal. Et cela, bien que (nouveau paradoxe) j’ai tendance à penser que quand on est incapable d’expliquer simplement quelque chose, c’est qu’on ne le maîtrise pas tout à fait. Mais il y a aussi des choses que j’estime bien connaître, et que j’estime aussi bien expliquer. Et je me base là-dessus sur des feeds-backs positifs que j’ai reçus par le passé. À bien y penser, ce que j’explique le mieux, c’est peut-être les choses dont je me souviens comment et pourquoi je les ai apprises. Je suis alors à même d’emprunter à d’autres leurs meilleures explications, celles qui ont eu cette force d’apprendre au moins une fois quelque chose à un ignorant (moi). Je suis aussi alors à même de les reformuler de différentes manières, augmentant mes chances de toucher au but. Mais c’est beaucoup plus difficile si je n’ai pas ce genre de point de départ. Les connaissances qui me sont les plus difficiles à expliquer sont sans doute celles que j’ai acquises sans m’en rendre compte. C’est d’ailleurs presque toujours là-dessus que je me fais coincer sur un « je ne comprends pas » ou un « ce n’est pas clair »: quand je pense avoir dit une évidence. Drôle de relation, donc, compliquée, entre connaissance et communication. Comment concilier les deux? C’est un sujet super important, je trouve. La vulgarisation et la pédagogie sont ce qui fait le lien entre les chercheurs et la population, on pourrait dire que c’est par eux que l’intellectuel devient utile. " source: http://aigueau.wordp...e-de-cassandre/ Sans chercher à valider quelconque théorie sur l'existence ou non d'un syndrôme de Cassandre, je trouve le texte ci dessus très intéressant sur l'incapacité latente de l'être humain à relier l'immensité de sa compréhension des choses au langage. Qui ne ressent pas la barrière du langage pour communiquer ses certitudes aux autres ?
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