C'est exactement ce que je trouve de plus effrayant à la mort. On est vivant, on vit les misères comme les joies, mais nous sommes conscients, nous assimilons de l'information et tentons de la comprendre, à partir des sujets les plus absurdes aux plus complexes. Regarder une fleur et se demander comment elle fonctionne, ou penser à ce que l'on va manger ce soir est suffisant pour que je comprenne que sans ça nous sommes rien. Avez-vous déjà essayé d'arrêter de penser? Même couché dans le silence, j'en suis incapable, on entend toujours un bruit de fond, on sent un changement de température et c'est suffisant pour provoquer chez nous un processus de questionnement et de réponse. La mort, si nous devions rester conscient dans le processus, c'est la fin réelle de tous ces stimuli, la perte d'essence de notre environnement. Et un être vivant sans environnement, ça ne réagit pas, ça ne vit pas, et pour moi, c'est totalement inimaginable. Juste le fait de s'endormir, c'est une petite mort en soi, et quand on y pense trop, ça fait presque peur de perdre ce qui nous raccroche à la réalité.