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Lovecraft


Purosangue
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Lovecraft vit à un moment où l'eugénisme, l'anticatholicisme, le nativisme, la ségrégation raciale et les lois sur le métissage sont répandus aux États-Unis et dans les pays protestants d'Europe ; ses écrits font écho à cet environnement social et intellectuel. Dans ses travaux, il associe couramment la vertu, l'intellect, la civilisation et la rationalité à la classe dominante WASP. À l'opposé, les personnages appartenant à la classe ouvrière ou qui ne sont pas WASP sont souvent idiots, malfaisants et corrompus.

L'idée d'ethnie ressort plus que celle de race chez Lovecraft car il admire surtout les Anglo-Saxons, pas les Blancs en général. Les descendants d'Européens non anglo-saxons sont fréquemment dénigrés dans son œuvre, notamment les immigrants hollandais arrivant dans les Catskill Mountains « qui correspondent tout à fait à l'aspect décadent des white trash du Sud ».

La distinction de classes nous renseigne autant que le reste sur la vision du monde de Lovecraft. Dans Air froid, le narrateur parle avec beaucoup de dédain de ses voisins hispaniques mais respecte et admire l'aristocrate Dr Muñoz.

S. T. Joshi note que l'« on ne peut pas nier la réalité du racisme de Lovecraft ni simplement se contenter de le qualifier de typique « pour son époque » car il apparaît que l'auteur avait un point de vue très prononcé sur la chose. Il est par ailleurs inepte de nier l'influence de son racisme sur son œuvre ». Comme le remarque très justement William Schnabel, Lovecraft a toujours été raciste dans sa vie privée ; sa volumineuse correspondance témoigne de l’ampleur de sa haine raciale. Aussi embrassait-il plusieurs idéologies qui lui ont permis de justifier ses croyances : le teutonisme, l’anglo-saxonisme, le nativisme et, ne l’oublions pas, le fascisme. En revanche, selon Frank Belknap Long, ami fidèle de Lovecraft, sa haine raciale fut purement et simplement une question de rhétorique.

Quoi qu'il en soit, selon la biographie de L. Sprague de Camp, Lovecraft modère grandement ses propos vers la fin de sa vie, au moment où il se met à voyager et à rencontrer des gens issus de milieux divers. Il explique que Lovecraft est horrifié par les violences antisémites dans l'Allemagne des années 1930 qui étaient selon lui irrationnelles. Sprague de Camp ajoute que Lovecraft aime choquer les personnes qu'il considère comme lui étant intellectuellement inférieures en énonçant le plus brutalement possible les idées les plus offensantes ; son racisme viendrait en partie de là. Enfin il faut noter que Lovecraft a épousé une juive et a – malgré ses déclarations hostiles à l’encontre des juifs – encouragé plusieurs écrivains de confession juive (Bloch ou Loveman par exemple).

Dans une de ses lettres, Lovecraft se montre à la fois explicite et candide à l'égard de son racisme. Il écrit à propos des juifs :

« La masse des Juifs contemporains est sans espoir, du moins en ce qui concerne l'Amérique. Ils sont le produit d'un sang étranger et sont les héritiers d'idéaux, de pulsions et d'émotions étrangers qui excluent pour de bon leur totale assimilation... De notre côté, il y a une répugnance à nous faire frissonner quand il s'agit de la plupart des races sémites... Ainsi, où que le Juif errant erre, il devra se satisfaire de sa propre société jusqu'à ce qu'il disparaisse ou qu'il soit balayé par une explosion soudaine due à notre détestation pour lui. Je me suis déjà senti capable d'en massacrer une vingtaine ou deux dans les bouchons du métro de New York. »

Dans L'Appel de Cthulhu, il parle d'un groupe de prisonniers métis qui vénèrent Cthulhu :

« ...tous les prisonniers avaient démontré leur appartenance à une espèce bâtarde, vile et mentalement aberrante. Ils étaient pour la plupart marins, une aspersion de nègres et de mulâtres en provenance des Caraïbes ou du Cap-Vert qui offrait une teinte vaudou au culte. Cependant, avant que bien des questions ne soient posées, il devint apparent qu'il y avait quelque chose de plus profond et plus vieux que du fétichisme nègre. Aussi avilies et ignorantes qu'elles étaient, ces créatures s'accrochaient avec une ténacité surprenante à l'idée centrale de leur foi répugnante. »

Dans une lettre datant du 23 janvier 1920 :

« Pour l'homme évolué (l'apex de l'évolution organique sur Terre) quel type de réflexion est plus appropriée que celui qui occupe seulement ses facultés les plus élevées et qui lui sont le plus exclusives ? Le Sauvage primaire ou le singe ne se contentent de chercher leurs semblables dans leur forêt natale ; l'Aryen exalté devrait lever les yeux vers les mondes astraux et penser à sa relation avec l'infini !!! »

Dans Herbert West, réanimateur, Lovecraft décrit un Afro-Américain qui vient de décéder :

« Il était répugnant, une chose qui ressemblait à un gorille avec des bras anormalement longs que je ne pouvais m'empêcher d'appeler "pattes de devant" et un visage qui évoquait les secrets indicibles du Congo et le martèlement des tam-tams sous une lune sinistre. Le corps devait être encore pire vivant, mais le monde recèle tant de choses hideuses. »

https://fr.wikipedia...thnie_et_classe

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