La face cachée de Hiroshima
La face cachée de Hiroshima " revient sous un angle inédit sur les faits qui ont entouré les premières explosions atomiques de l’histoire de l’humanité. Depuis les coulisses du Projet Manhattan jusqu’aux recherches secrètes menées au Japon des décennies durant.
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Le projet Manhattan coûta près de 2 milliards de dollars américains de 1945, soit environ 26 milliards de dollars de 2013.
En juin 1944, il employait quelque 129 000 personnes sur lesquels 84 500 étaient des ouvriers du bâtiment, 40 500 étaient des opérateurs dans les usines et 1 800 étaient des militaires.
Les travaux de recherche et de production se déroulèrent dans plus de 30 sites.
Le général Groves a fait cloisonner autant que possible les différentes étapes de la chaîne de fabrication pour garder le plus grand secret : la plupart des employés ne découvrent qu'à la fin de la guerre ce sur quoi ils ont réellement travaillé.
Oak Ridge, dans le Tennessee fut le premier site choisi parmi ceux qui allaient devenir les organes « vitaux » du Projet Manhattan. On y bâti les plus gros électro-aimants que l'on ait jamais vus à cette époque : pesant 3 000 à 10 000 tonnes, chacune des centaines de bobines en argent pur contenaient entre 12 et 21 tonnes de ce métal précieux qui avait l’avantage de remplacer le cuivre lequel était encore plus précieux en temps de guerre. 14 700 t furent emprunté au Trésor américain.
Trois méthodes furent employées pour enrichir l'uranium : la séparation électromagnétique, la diffusion gazeuse et la diffusion thermique. Toutes reposent sur la légère différence de masse entre uranium 235 et 238.
Les trois processus d'enrichissement furent mis en série où l'on fait passer la teneur de l'uranium naturel de 0,7% en uranium 235 à une teneur de 89 % suffisante pour les armes nucléaires. L'uranium 235 est le seul isotope fissile naturel. La présence d'uranium 238 inhibe la réaction en chaîne.
Le procédé de séparation électromagnétique n'était ni scientifiquement élégant, ni industriellement efficace. Comparé à la diffusion gazeuse ou à un réacteur nucléaire, la séparation électromagnétique demandait des matériaux plus rares, plus de personnel et était plus coûteuse Néanmoins, il s'agissait d'une technologie éprouvée qui représentait moins de risques et elle fut donc adoptée.
Les calutrons étaient initialement opérés par des scientifiques de Berkeley pour régler les problèmes et obtenir un rythme de production raisonnable. Ils furent ensuite remplacés par des opérateurs de Tennessee Eastman dont l'éducation s'était arrêtée au niveau équivalent du collège en France. Nichols compara les rapports de production et indiqua à Lawrence que les jeunes opératrices « péquenaudes » étaient meilleures que ses doctorants. Ils acceptèrent de lancer une compétition et Lawrence perdit, ce qui augmenta le moral des techniciens de Tennessee Eastman. Les jeunes femmes « étaient entraînés comme des soldats et ne posaient pas de questions » tandis que les « scientifiques ne pouvaient s'empêcher de mener des enquêtes chronophages sur les fluctuations les plus infimes des cadrans
Le procédé de centrifugation ne fut pas retenu. Urey et Cohen estimèrent que produire un kilogramme d'uranium 235 par jour demanderait 50 000 centrifugeuses avec des rotors de un mètre ou 10 000 avec des rotors de quatre mètres, en supposant que ces dernières soient réalisables. La perspective de faire tourner continuellement autant de rotors à grande vitesse apparaissait décourageante. La séparation demandait de très grandes vitesses de rotation qui entraînaient des vibrations susceptibles de détruire la machine. Paradoxalement c'est le procédé le plus utilisé à l'heure actuelle.
La production de plutonium était le second objectif du projet Manhattan. Cet élément chimique est en effet 1,7 fois plus fissile que l'uranium 235. il est obtenu en bombardant de neutrons de l'uranium 238 Le site d' Handford dans l'état de Washington où travaillaient de nombreux Prix Nobel dont le savant Enrico Fermi étaient dédié à cette tâche. La taille du site donne la mesure des besoins industriels phénoménaux: le chantier s'étend sur 1500 km² et contient trois réacteurs nucléaires ainsi qu'une usine de purification d'eau capable d'alimenter une ville de plus d'un million d'habitants. Les réacteur contenaient 180 tonnes d'uranium et le refroidissement nécessitait 110 000 litres d'eau par minute. L'industriel DuPont de Nemours opérait ce gigantesque chantier.
Los Alamos au Nouveau-Mexique était le site d'assemblage de la bombe atomique que dirigeait le docteur Oppenheimer.
Dans les bombes atomiques, deux méthodes existent pour obtenir la masse critique.
insertion — Méthode la plus simple : dans une sorte de tube de canon, deux masses subcritiques sont projetées l'une à l'intérieur de l'autre, l'assemblage étant critique. La bombe d'Hiroshima à l'uranium est de ce type.
l'implosion — Méthode plus performante, parce que plus rapide : Une sphère creuse de matériaux fissiles est compressée par des lentilles explosives pour former une boule très dense, supercritique. La bombe de Nagasaki au plutonium est de ce type.
Au Japon, la censure américaine fut systématique. On ne parla pas d’Hiroshima et de Nagasaki. Jusqu’à la fin de l’occupation, en 1952, il fut interdit de montrer des photos des deux villes. On ne pouvait même pas mentionner le fait que des bombes atomiques avaient été larguées, et à plus forte raison ce qu’elles avaient causé.
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